Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 09.09.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 1268 fois

ROQUEMAURE Le combat contre le projet immobilier des Ponts-Longs continue

Il y avait comme un air de Fête des voisins ce samedi dans le quartier des Ponts-Longs, à Roquemaure.
Christian Garcin et Irène Bonnaud, propriétaires impactés par le projet (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le collectif Non à l’OAP des Ponts-Longs organisait un pique-nique dans le jardin des époux Garcin, concerné par le projet immobilier.

Plus d’une centaine de personnes s’est rassemblée à cette occasion pour marquer la rentrée du collectif et le début de l’enquête publique sur le Plan local d’urbanisme (PLU). « Et encore, nous n’avons invité que les riverains de trois rues », souligne Christian Garcin.

« On ne lâchera jamais »

Le projet, dont nous vous avions parlé avant l’été (voir ici), continue d’ulcérer les familles Garcin et Bonnaud, ainsi que les riverains du quartier. Un projet de 70 logements sur 2 hectares, en grande partie propriété du directeur de la Cinémathèque française, Frédéric Bonnaud, et de sa soeur, la metteure en scène Irène Bonnaud, présente samedi pour faire passer un message : « on ne lâchera jamais, c’est le berceau de notre famille. Notre mère, notre grand-mère et nos arrière-grands-parents sont nés ici, dans cette maison. » Elle y a elle-même passé une partie de son enfance et maintient : « on n’est pas vendeur, on ne le sera jamais. »

Alors dès la découverte de ce projet il y a quelques mois à la faveur d’une réunion publique sur le PLU de la commune, « sans avoir été consultés », martèle t-elle, le collectif s’est monté. Car au surplus du projet, jugé trop grand et pas dimensionné pour la voirie du quartier, la méthode reste en travers de la gorge des propriétaires et des riverains. « On n’est que deux propriétaires, ce n’était pas difficile de nous appeler », raille Irène Bonnaud.

Plus d'une centaine de personnes a pique-niqué dans le jardin de M. Garcin samedi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un mois pour se faire entendre

Pour mettre fin au projet, qui verrait les Bonnaud perdre 90 % de sa propriété, dont son oliveraie, et les époux Garcin perdre une bonne partie de leur jardin, les propriétaires sont prêts à s’asseoir sur la majeure partie de la valeur de leur terrain. En effet, « la mairie nous a dit de demander à classer nos terrains en zone non-constructible, explique Irène Bonnaud. On l’a fait, on a envoyé une lettre recommandée à la mairie et à la préfecture disant qu’on était prêt à déclasser nos terrains, et personne ne nous a répondu. » Pour elle, c’est clair : « c’était une manœuvre pour gagner du temps. »

Du temps justement, il n’y en a pas beaucoup pour les opposants au projet : l’enquête publique sur le PLU a démarré lundi, et doit se poursuivre jusqu’au 5 octobre, soit un mois pour se faire entendre. « On se mobilise en espérant que le commissaire enquêteur va recommander l’abandon du projet et la modification du PLU », résume Irène Bonnaud. Car une fois le PLU voté, s’il reste en l’état « nous n’aurons plus le droit de faire quoi que ce soit qui soit en contradiction avec l’objet du terrain fixé dans le PLU, donc nous ne pourrons plus planter un arbre ou construire une piscine, s’étrangle Irène Bonnaud. On n’est plus chez nous en fait. » Avec une épée de Damoclès au dessus de la tête : celle de la perspective de voir le projet déclaré d’intérêt public, ce qui ouvrirait la voie à des expropriations et à une longue bataille judiciaire. « On est prêt à passer dix ans devant les tribunaux », affirme Irène Bonnaud.

Alors pour éviter d’en arriver là, le collectif se mobilise plus que jamais et continue notamment de faire signer une pétition, qui dépasse les 850 signatures, un nombre significatif dans une commune de 5 400 habitants. Une pétition qu’ils ont d’ores et déjà prévu de remettre au commissaire enquêteur le 5 octobre.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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