Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 09.09.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 934 fois

UZÈS Effectifs, finances, projet d'ouverture de lits... Quelle situation au centre hospitalier ?

Le député Philippe Berta a échangé avec le directeur du centre hospitalier d'Uzès, Jean-Luc Montagne, son équipe et le maire, Jean-Luc Chapon. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Ce mercredi, le député Philippe Berta était en visite au centre hospitalier d'Uzès. Il a échangé avec le maire, Jean-Luc Chapon, et le directeur de l'établissement, Jean-Luc Montagne, sur différents sujets : ressources humaines en tension, finances, mobilisation du personnel, revalorisation salariale, projet d'ouverture de lits... On vous fait le point.

Comme beaucoup d'établissements de santé, le centre hospitalier d'Uzès et ses dix EHPAD sortent d'une période compliquée, marquée par la crise sanitaire. "On a pu compter sur l'engagement sans faille de nos équipes. Il n'y a eu aucune fermeture de lits", se réjouit Jean-Luc Montagne. Parallèlement, de nouvelles consultations externes ont été ouvertes dans l'enceinte de l'établissement depuis le 31 août : cardiologie, traitement de la spasticité, infectiologie... "La situation de 2022 est plutôt difficile mais avec des points positifs", résume donc le directeur. Il a d'ailleurs tenu à remercier l'implication du député Philippe Berta, qui s'est mobilisé pour l'obtention de subventions à hauteur de 7,655 millions d'euros sur dix ans.

Le centre hospitalier d'Uzès a aussi pu bénéficier des augmentations du Segur et du CTI (Complément de traitement indiciaire) pour son personnel. Les 304 aides-soignantes sont passées de catégorie C à catégorie B : "C'est une mesure importante pour l'attractivité des métiers." Quant à la situation financière de l'hôpital, "tout n'est pas encore rose", mais elle s'améliore "avec un endettement plus favorable". La direction hospitalière a tout de même pu "stagiairiser" 200 emplois en quatre ans, et a vu la dynamique d'établissement récompensée par la labélisation "hôpital de proximité" en décembre 2021.

La volonté d'ouvrir 10 lits de soins de suite et de réadaptation supplémentaires

Depuis un an et demi, le centre hospitalier uzétien a déposé un dossier pour demander la création de dix lits de soin de suite et de réadaptation (SSR) supplémentaires. "On espère avoir une réponse positive parce qu'on est prêts. Ce serait pertinent puisque beaucoup d'établissements ont fermé des lits, ont eu du mal à fonctionner et nous, on peut essayer de développer cette activité car on a une réelle compétence et des professionnels de santé aguerris. Actuellement, on ne peut plus répondre aux nombreuses sollicitations car il y a un manque de lits d'aval", explique Jean-Luc Montagne, qui a fait suite à un appel à projets de l'ARS (Agence régionale de santé). Pour l'heure, le centre hospitalier dispose de 44 lits SSR, dont 14 en état végétatif chronique.

Autre changement, l'ensemble de la trésorerie de l'hôpital uzétien et des 10 EHPAD associés (*) est transférée depuis le 1er septembre sur la trésorerie hospitalière d'Alès. La direction uzétienne a également formulé des propositions pour le nouveau Schéma départemental des solidarités, porté par le Département du Gard. Jean-Luc Montagne indique : "Celui-ci devra avoir une trajectoire plus claire sur la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Notre objectif est vraiment d'améliorer la qualité et notre priorité est aussi de développer l'apprentissage, insuffisamment déployé dans le département. On va essayer de mettre en place un apprenti par établissement (il n'y en a qu'un en tout actuellement, ndlr), cela nous permettra d'être plus attractifs."

Le directeur uzétien souhaiterait également que le Département développe "une politique plus réfléchie" sur l'aide sociale des hébergés en Ehpad qui peut coûter très cher aux établissements, peu financés pour y faire face. Certains traitements très coûteux sur des patients âgés font exploser les budgets.

2 000 heures supplémentaires par mois depuis mars

Comme d'autres établissements de santé, le centre hospitalier d'Uzès souffre de métiers en sous-effectifs. Il manque actuellement une dizaine d'infirmiers mais aussi des aides-soignants. Mais l'établissement profite d'une main d'œuvre provenant de son IFMS (Institut de formation aux métiers de la santé). Une dizaine sur 28 élèves issus de la première promotion d'aides-soignants ont ou vont rejoindre les rangs du centre hospitalier uzétien en tant que salariés. Il faudra encore un peu attendre pour les infirmiers qui doivent suivre trois ans de formation avant d'être diplômés.

Pour compenser le manque d'effectifs, la direction a financé énormément d'heures supplémentaires ces derniers mois : 2 000 heures supplémentaires par mois depuis mars. Entre juin et septembre, cela représente 103 000€ de budget en plus. "On arrive à maintenir la qualité des soins par ce biais-là. Mais faut veiller aussi à la qualité de vie de nos équipes", nuance Jean-Luc Montagne, qui craint tout de même que les tensions ne s'arrêtent pas au 1er septembre. De quoi donner du grain à moudre au parlementaire de la 6e circonscription du Gard, venu récupérer les doléances et qui fera sa rentrée parisienne mardi prochain.

Marie Meunier

(*) Le centre hospitalier d'Uzès est le pivot d'un groupement de coopération sanitaire constitué de 10 EHPAD : Dr Henry-Granet (Aramon), Les Oliviers (Montfrin), Villa Rediciano (Redessan), Les Capresianes (Cabrières), Jean-Lasserre (Euzet), Les Terrasses de Gisfort (Uzès), Les Jardins de l'Escalette (Uzès), Jacques-Saurin (Moussac), Rivière Marze (Saint-Geniès-de-Malgoires) et Les Jasses (Fons-Outre-Gardon). 

Marie Meunier

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