"On n'a pas choisi n'importe quel lieu pour ce premier rendez-vous", lance Éric Bringuier, secrétaire de la CGT cheminots pour le secteur Montpellier et sa région. En cause, la date repoussée de l'arrivée du train à Bessèges (relire ici) "et le transfert de gestion de la ligne. Notre but, dans cette première étape, c'est de défendre l'ensemble du service public ferroviaire, avec les associations d'usagers du Languedoc-Roussillon."
Un peu plus de 300 personnes ont assuré l'ambiance et informé les curieux, sur le parvis de la gare d'Alès. "On veut démontrer que les réouvertures reposent sur la demande de la population. Mais on se mobilise aussi pour que les gares soient réhumanisées, la réouverture de guichets, etc." Pour Cyril Capdevielle, secrétaire fédéral, "c'est un même combat au niveau national, alors que 9 000 km de lignes sont menacées, faute de financements." On ne parle évidemment pas, ici, des lignes TGV mais de celles appelées "de desserte fine du territoire", soit les lignes régionales que SNCF Réseaux tente, selon le syndicat, de transférer aux conseils régionaux.
"SNCF Réseaux n'a plus le droit de contracter de nouvelles dettes. Il n'y a plus de contrat État-Région, et on en demande de plus en plus aux régions. Mais elles ne peuvent pas financer la régénération sur leurs budgets ! On veut une loi de programmation pluriannuelle de financement, poursuit Éric Bringuier. Les choix politiques pèsent sur le financement des collectivités régionales." Pour la CGT, la gestion régionale trouve ses limites, notamment dans le Grand Est où la Région a souhaité récupérer la gestion des petites lignes. Et commencerait à déchanter face aux coûts de maintenance, d'entretien du matériel roulant, etc. À une autre échelle, les cheminots CGT citent l'exemple des lignes ferroviaires anglaises, que le Gouvernement cherche à renationaliser.
En attendant Alès-Bessèges, et face au succès revendiqué par la Région Occitanie de la réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon, la CGT soumet aussi d'autres lignes qu'il faudrait rouvrir : Le Boulou-Céret, dans les Pyrénées-Orientales ; achever la réouverture de la rive droite du Rhône ; dans l'Aude, la montée vers Quilhan à partir de Limoux. Sans oublier de souligner les lignes en danger : Béziers-Neussargues et, bien sûr, le Cévenol, entre Nîmes et Clermont-Ferrand.
"Chaque année, témoigne Claude Doussière, du collectif pour la réouverture de la ligne Alès-Bessèges, il y a au moins deux mois de fermeture entre Génolhac et Clermont-Ferrand." Tandis qu'un autre membre, en provenance de Villefort, pense que la gare lozérienne pourrait même bientôt fermer. Il ne resterait alors qu'un guichet, et à des horaires limités, à La Grand'Combe, Génolhac et, plus loin, à Labastide-Puylaurent. Un gâchis, pour le comité de défense des services publics en Hautes Cévennes, alors que "le territoire est dans une dynamique nouvelle, avec l'arrivée de jeunes qui entreprennent", argumente André Joffard, qui souhaiterait aussi voir du fret emprunter la ligne pour limiter le trafic des camions et grumiers sur la RD 906.
"Quand les régions reprennent les lignes, les rénovations sont frugales, enfonce Cyril Capdevielle. Donc, il n'y a pas de circulation de fret possible." La CGT craint une "désagrégation des réseaux", alors que, déjà, "la moitié des embranchements fret/ferroviaire ne sont pas utilisés". Le syndicat a prévu un autre rendez-vous régional du même type au printemps, sans doute dans les Pyrénées-Orientales, avant un dernier rassemblement, à l'automne, à Montpellier cette fois-ci. Pour être entendu jusqu'à Paris.
Parking de la gare d'Alès : l'association des usagers de la SNCF du Gard veut une barrière
"Au fil des années, écrit l'association des usagers de la SNCF du Gard dans un communiqué, les 135 places disponibles sont aujourd'hui majoritairement utilisées par les riverains et les voitures ventouses. Les usagers qui arrivent après 7h du matin ne trouvent quasiment jamais de place. Beaucoup de véhicules stationnent en double file dans les parties les plus larges mais ce type de 'rangement' empêche parfois les autres véhicules de repartir..."
Pour l'association, "Alès et son agglo doivent prendre conscience que leur gare est essentielle sur la ligne Clermont-Ferrand Nîmes avec le prochain rétablissement des circulations ferroviaires sur la ligne Alès-Bessèges. La politique de mise en place des stationnements payants dans les rues du quartier pousse par ricochet les habitants vers le parking gratuit de la gare, normalement réservé aux usagers. Nous proposons qu'une barrière soit installée rapidement, comme c'est le cas pour les deux parkings réservés aux agents SNCF sur le même site. Les usagers SNCF pourraient ainsi avoir un accès gratuit."