"Cela fait plusieurs années qu'on a un souci d'effectif au centre de secours de l'Aigoual", se désole Alexandre Vigne, maire de Lanuéjols. Car le centre de secours se répartit entre sa commune et celle de Saint-Sauveur-Camprieu. "Et ça ne s'arrange pas : des professionnels sont partis, des volontaires aussi." Aujourd'hui, l'effectif est de 19 volontaires dans chaque caserne. "On a demandé un chef de centre, qui nous a été accordé, reconnaît Alexandre Vigne, et qui devrait entrer en fonction en décembre. Mais qui monte du Vigan. Et pas de pompier professionnel supplémentaire."
"Auparavant, il y avait quatre pompiers professionnels, rembobine Nicole Amasse, maire de Saint-Sauveur-Camprieu. Aujourd'hui, deux sont opérationnels, dont un en longue maladie." Et, pour le dernier, la retraite approche. Trente-huit volontaires, cela pourrait sembler beaucoup. Sauf que nombreux sont ceux qui viennent sur le massif en résidence secondaire. Le week-end, les gardes sont tenues sans problème. La nuit, les résidents permanents assurent encore les besoins et certains autres remontent même sur le massif pour prêter main-forte. Mais en journée, la semaine, ça devient beaucoup plus compliqué, notamment parce que les volontaires de Lanuéjols travaillent tous.
"On a fait des sacrifices, et on se rend compte que ça ne bouge pas du côté de la hiérarchie"
"On essaie d'aider, poursuit Alexandre Vigne. Dans ma mairie, j'ai deux volontaires : la secrétaire de mairie et une qui travaille à l'école. On a passé une convention pour les libérer si besoin, mais à l'école, ce n'est pas toujours possible !" Et sans professionnel responsable du centre, la caserne risquerait la fermeture en journée. Côté volontaires, "on s'est démenés, témoigne l'un d'eux anonymement, on a créé une section JSP (jeunes sapeurs-pompiers) pour motiver des jeunes, on a fait des sacrifices, et on se rend compte que ça ne bouge pas du côté de la hiérarchie".
"Il y a un an, à la dernière Sainte-Barbe, on avait déjà été alertés sur la situation, se souvient Nicole Amasse. On a envoyé un courrier groupé des six maires de l'ancien canton de Trèves (*) pour alerter. On s'est déplacés, avec Alexandre Vigne, pour rencontrer Thierry Carret, le directeur adjoint du SDIS. On nous a promis des choses... mais rien." Les maires plaçaient aussi leurs espoirs sur des enfants du pays, plus enclins à revenir exercer sur leurs terres, "deux jeunes de Camprieu, qui sont devenus professionnels, précise Alexandre Vigne. On ne nous les a pas affectés". Et, vraisemblablement, ils ne pourraient pas l'être avant le second semestre 2026.
"On a besoin de secours aux personnes sur le territoire. Si un vieux tombe, si un infarctus arrive, on n'a personne. Si on veut que les gens s'installent chez nous, il faut ce service !", se désole Alexandre Vigne. Au salon des maires et des collectivités locales (mi-novembre à Paris, NDLR), "j'ai croisé le président du SDIS (service départemental d'incendie et de secours), Alexandre Pissas, témoigne Nicole Amasse. Il s'est engagé à mettre un professionnel à demeure en 2026." Un pompier titulaire qui reprendrait, donc, le poste du chef de centre dépêché en intérimaire du Vigan. Et le problème restera (presque) entier... La Sainte-Barbe 2025 a lieu ce soir à la caserne de Lanuéjols.
(*) Dourbies, Saint-Sauveur-Camprieu, Trèves, Causse-Bégon, Lanuéjols et Revens
Joint par téléphone, le président du SDIS 30, Alexandre Pissas, n'a pas donné suite aux questions d'Objectif Gard