Là où Alès est 'Porte des étoiles', son tourisme doit être la porte d'entrée de nouveaux résidents et de recettes essentielles pour le territoire. Malheureusement le cru 2025 n'a pas été le meilleur, de l'aveu de tous. Les nuitées ont ainsi chuté de 7 % par rapport à l'année 2024, la faute, entre autres, "aux changements de mode de consommation, à la baisse du pouvoir d’achat, qui impacte particulièrement les restaurants, mais aussi aux incendies, à la canicule et à l'assèchement qui ont poussé les touristes français vers d’autres régions moins à risque", explique Christophe Rivenq, président d'Alès Agglo.
Mais cela n'explique pas tout, notamment pour les campings : "La saison ici a été minable, alors qu’en Catalogne ils ont augmenté leurs chiffres. On est assommé de règles et d'obligations. Avant même d'ouvrir, je dois déjà lâcher 16 000 euros pour des vérifications", s'agace un gérant, qui pointe aussi une mauvaise gestion communautaire des ordures ménagères.
Des qualités et projets, une baisse incontestée
Christophe Rivenq tempère : "La saison a été en demi-teinte, entre un mois de juillet compliqué et un mois d'août qui a un peu rattrapé le retard accumulé. Cette baisse se constate partout en France, d'autant que les visiteurs ont une meilleure vision de la ville que les Alésiens eux-mêmes." Chaque année, Alès Agglo voit sa population doubler de mai à août, passant de 150 000 à 300 000 personnes.
Le président du Pays Cévennes défend un tourisme "qualitatif, populaire, authentique, durable et patrimonial", porté par les labels 'Porte des étoiles', 'Tourisme durable' et 'Tourisme & Handicap'. Mais aussi des institutions comme la Bambouseraie, le chemin de Stevenson, le musée du Désert, la grotte de Trabuc, les chemins de randonnée et des villages tels Vézénobres et Bouquet. Le maire d'Alès parie aussi sur l'obtention du prix 'Plus beau marché de France' pour les Halles de l'Abbaye, distinction qui attire "en moyenne 300 000 visiteurs en plus dans la ville".
Intelligence artificielle et influence
En parallèle, il faudra "déployer des trésors d’inventivité" pour pallier les pertes de dotation de l’État aux collectivités. Christophe Perez, directeur de la SPL Alès Cévennes, vise à "abreuver les réseaux sociaux pour devenir la destination préférée des Français et encourager ceux qui nous visitent à s’installer".
Cette stratégie passera autant par les influenceurs que l'intelligence artificielle, mais aussi, sur les différents sites Internet, par un travail de modernisation des outils d’accueil, une éditorialisation de l’offre d’hébergements, la création de versions en langues étrangères et d'idées séjours et excursions clés en main.
En chiffres :
Les cinq bureaux d’accueil de l’Agglo (Alès, Vézénobres, Saint-Jean-du-Gard, Génolhac et Anduze) ont accueilli 59 200 touristes cette année, soit 4 % de moins qu'en 2024. Cette chute peut s'expliquer par la diminution de 14 % des horaires d’ouverture, mais aussi par la perte d'environ 100 000 visiteurs étrangers et 150 000 Français d'une part, ainsi que l'augmentation du trafic sur Internet. Ce dernier a été visité 539 000 fois, soit une hausse de 1 % et 41 % par rapport, respectivement, à 2024 et 2023. L'Occitanie reste la première région émettrice de nuitées sur Alès Agglo et les Pays-Bas le premier pays.