Depuis le printemps 2023, près de 4 500 éco-composteurs individuels ont été distribués sur l’ensemble du territoire communautaire, dont 844 à Alès. Treize composteurs collectifs ont d’ores et déjà été implantés dans plusieurs communes de l’agglomération (Anduze, Génolhac, Rousson, Saint-Privat-des-Vieux, etc.), mais c’est une première pour la ville-centre.

Avec ce nouveau site, environ 300 foyers riverains sont désormais invités à déposer leurs biodéchets dans une installation composée de trois bacs : un pour les apports, un second pour la matière sèche, et un dernier pour le compost en maturation.

Un dispositif encadré et pédagogique

L’entretien et la gestion des bacs ne reposent pas sur les habitants eux-mêmes : les services municipaux sont mobilisés, et l’association CPIE se charge de la sensibilisation des résidents. Audrey Mussetta, directrice adjointe du CPIE, précise :

« Les deux bacs de gestion – matière sèche et maturation – sont pris en charge par la Ville. Seul le bac d’apport est destiné aux dépôts des habitants. On évite bien sûr la viande ou le poisson. »

Une réunion mensuelle de quartier est envisagée pour ancrer durablement les gestes de tri, parler compost, biodiversité et même envisager des projets de jardinage urbain.

« Trier, c’est assurer la survie du territoire »

Présent sur place, le président d’Alès Agglomération et maire d’Alès Christophe Rivenq n’a pas mâché ses mots pour souligner l’urgence et l’enjeu financier :

« La gestion des déchets ménagers coûte près de 27 millions d’euros par an. Si chaque foyer trie mieux, on peut réduire cette facture de 7 à 8 millions. On vous rendrait une partie de l’argent économisé, et le reste serait investi dans nos équipements, nos espaces verts, nos écoles, nos zones d’activité économiques, nos mobilités et l’enseignement supérieur. Voilà à quoi ça sert. »

Il insiste aussi sur la difficulté du tri en habitat collectif, sans pour autant dédouaner quiconque : « Trier aujourd’hui, ça a deux effets : ça nous coûte moins cher, car on nous paye pour une partie de ce que nous trions, et ça protège l’environnement. C’est un double effet positif qui protège nos finances publiques et l’environnement. C’est plus simple dans une maison avec jardin, mais ici, dans les quartiers denses, on doit trouver des solutions adaptées. D’où ces composteurs collectifs. »

Un projet qui s'étendra

À terme, quatre composteurs collectifs sont prévus dans ce secteur de la Grand rue Jean-Moulin. Parallèlement, des discussions sont en cours avec les bailleurs sociaux pour équiper d’autres quartiers alésiens. Pour Guy Manifacier, maire de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, également présent : « Le compostage nous reconnecte aux cycles naturels. C’est une occasion de repenser notre lien avec la nature, même en ville. »

Les écoles du quartier seront également associées, avec des animations pédagogiques encadrées par le CPIE, car comme le souligne Christophe Rivenq : « Les enfants influencent les parents. C’est par eux que bien souvent le changement s’opère. »

Prochain rendez-vous ? Une première distribution de compost est prévue dès que le premier cycle de maturation sera achevé. Les habitants seront alors invités à venir récupérer le fruit de leur tri… au pied de leur immeuble.