ANDUZE En images : Lol&lalala, succès populaire et concentré de stars du stand-up

L'heure et demie de spectacle de Benjamin Tranié, le vendredi soir, hilarante de bout en bout
- François DesmeuresLa 5e édition de Lol&lalala a ajouté une kyrielle d'humoristes à la liste de ceux qui ont déjà fréquenté la scène du parc des Cordeliers. Après un spectacle gratuit d'Aymeric Lompret - dans le "off" - Benjamin Tranié a livré une prestation de haute volée pour la dernière de son spectacle, le vendredi soir, avant un plateau humour éclectique et décapant le samedi. Dimanche, la soirée exclusivement musicale attire tradtionnellement moins de monde. Mais beaucoup sont restés pour le mix de Thomas VDB.
Il avait fallu être rapide, début juin, pour attraper deux places du spectacle d'Aymeric Lompret du jeudi 31 juillet, dans la cour de l'école de Tornac. Le spectacle n'était pas au programme du festival et c'dst uniquement sur les réseaux sociaux que Lol&laplal l'a fait savoir. Et les places ont disparu en quelques minutes. C'est donc l'une des stars du rendez-vous estival qui - tout en parcourant le festival en demandant d'être payé à Pierre-Emmanuel Barré ou GiédRé - a ouvert la 5e édition, livrant un peu de son spectacle Yolo, mais surtout beaucoup d'impro, pour un public assis par terre mais ravi.
Vendredi, une première après-midi gratuite a drainé un public relativement nombreux sous le platane de la placette du parc des Cordeliers, pour écouter les poèmes décalés et hilarants de Jean-Noël Mistral - alias Arnaud Aymard - et le "Pestaculaire" Nomis. Les comédiens de l'après-midi sont revenus le samedi, devant une assemblée bien fournie. Le soir, après les chansons paillardes des Cop(i)nes, Audrey Baldassare a lancé la soirée, avant que Mathieu Nina n'arrive en claudiquant : handicapé depuis sa jeunesse, à la suite d'un atterrissage sur la tête consécutif à une chute d'échelle, il a choisi de faire rire avec son handicap, et du processus qui l'a accompagné et l'accompagne encore. Dur et touchant par instant, le spectacle se voulait avant tout comique, et le rire n'a pas manqué.
Mais à l'applaudimètre, Benjamin Tranié a logiquement tout fait péter. Il loivrait - il l'a promis en fin de spectacle - la dernière partition de Félicitations et tout et tout... Dommage. Car certains dans le public auraient bien aimé courir revoir cet alignement peu flatteur de personnages divers réunis pour un même mariage. Du maire à la groupie de la mariée, en passant par le photographe gérontophile ou l'impresario cocaïnomane, Benjamin Tranié enchaîne des portraits qui mélangent formulations alambiquées, bassesses de l'âme humaine et hypocrisies de ces "grands" moments. Pour un grand moment de ces cinq éditions de festival. Mambo Chock a, ensuite, fait danser les derniers festivaliers du soir.
Samedi, après les chansons mi-réalistes mi-délirantes d'Hélène Piris, l'une des révélations de l'émission La Dernière sur radio Nova, Akim Omiri, a ouvert le plateau humour pour un passage d'un quart d'heure un peu frustrant. Même si laisser la place est la règle sur un plateau partagé. Un plateau finalement bien confectionné, entre six humoristes aux mondes différents et aux ressorts humoristiques variés, d'Alexis le Rossignol à Marie de Brauer. Jusqu'au passage de témoin inattendu entre Yann Guillarme et Laurie Peret, peut-être deux des comédiens les moins connus de la soirée, mais pas les moins applaudis.
À noter quer le plateau humour aura tout de même vu GiédRé monter sur scène, alors que le couple qu'elle forme avec Pierre-Emmanuel Barré disait l'an dernier ne pas vouloir créer un festival pour y jouer. Cette première entorse amènerait-elle le nouveau spectacle de Pierre-Emmanuel Barré sur la scène de la 6e édition du festival ? Ce serait surprenant, mais on ne sait jamais...
La clôture du samedi soir a mis sur la petite scène le groupe le plus dansant du week-end. Entre funk et disco, Pat Kalla et son Super Mojo a fait danser la foule qui est restée jusque tard. La preuve, le dimanche, bière blanche et "mocktail" sans alcool n'étaient plus disponibles...
Enfin, dimanche, les traits des derniers festivaliers étaient plus tirés mais ils ont tout de même dansé, devant Que Tengo dans un premier temps, avant le hip-hop avec musiciens et aux accents bretons de KKC X CPC. Devant ses platines, Thomas VDB était chargé de clôturer le festival. Et ses morceaux ont fait mouche, au point que l'organisation tolère un morceau supplémentaire.
Sourire aux lèvres, la dernière foule s'est dispersée en chuchotant dans les rues, pour ne pas troubler le voisinage qui, on l'espère, en aura quand même profité...
Un tout petit bémol : un manque dans l'offre de restauration
Difficile de trouver quelque défaut à un festival aussi agréable et bien organisé. Mais s'il faut ajouter un bémol à la partition, l'offre de restauration serait sans doute à compléter. Car, si les six ou sept food-trucks présents travaillent comme des fous, avec l'éthique qu'exige le festival, ils ne suffisent pas à absorber la demande du public. Résultat, le temps d'attente devant les véhicules, notamment les vendredi et samedi, pouvait atteindre facilement une heure. Pendant ce temps, les spectcles se poursuivent et on en perd forcément une louche.
Sans mettre de côté l'éthique à laquelle le festival est attaché en matière de provenance des produits ou de vocation sociale des prestataires, un stand de saucisses (d'Anduze, évidemment...) et de frites (de patates cévenoles, bien sûr) serait sans doute le bienvenu. Et permettrait, aussi, de rendre les repas plus abordables à une frange du public. Car pas de plat à moins de 12 € pendant le festival... Aux moins fortunés, il reste alors le pique-nique. Mais ce n'est pas le même plaisir...