C'est un triste record qui vient d'être battu en 2025. Seulement 2,3 million d'hectolitre ont été produits à la suite des Vendanges, la plus petite récolte jamais enregistrée depuis l'après-guerre. À l'heure où certaines des 54 caves coopératives du département du Gard sont en danger, où les viticulteurs se tournent de plus en plus vers l'oenotourisme et songent à l'arrachage, la situation de la viticulture dans le Gard atteint des niveaux critiques.
À Sernhac, au Domaine de Poulvarel, le préfet du Gard Jérôme Bonet a assisté à sa troisième sortie des Vendanges. Repris il y a plus d'une vingtaine d'années par Élisabeth et Pascal Glas, le lieu a été créé de toutes pièces. 45 hectares au total sont partagés de moitié entre les vins Côteaux du Pont du Gard et les vins des Costières de Nîmes.
Environ 1500 hectolitres sont produits sur place lors des bonnes années, loin derrière les limites autorisées. Depuis deux ans, les baisses d'export de bouteilles, notamment aux Etats-Unis, se sont faites ressentir, ce qui a poussé le couple à s'orienter vers de l'oenotourisme.
Ligne THT et mal-être
L'occasion pour les syndicats de vignerons, de témoigner sur leur situation. Dans le viseur : la ligne très haute tension, source d'inquiétudes pour les agriculteurs et les producteurs de vin. "On est allés très loin dans la concertation et dans le débat. Des scénarios alternatifs existent pour ce projet et pèsent dans le débat. Mais je ne suis pas décisionnaire sur ça, l'arbitrage ne sera pas local", affirme le préfet Jérôme Bonet.
"Pour cela, il nous faut un gouvernement. Même si la ministre de l'Agriculture démissionnaire Annie Genevard s'est montrée très sensible à votre situation", assure le sénateur Laurent Burgoa. Dans le plan de filière, l'arrachage de vignes est obligatoire, mais devra être réalisé de manière intelligente, de sorte à préserver le paysage local. Un combat pour le maire de Sernhac Gaël Dupret : "La question des friches nous pend au nez. L'identité d'un tissu agricole est importante et il est à la fois important de maintenir nos paysages".
Avec l'augmentation des passages à l'acte et de la détresse des agriculteurs, les syndicats espèrent être écoutés et accompagnés dans leurs démarches par le gouvernement, quand bien sûr, il sera nommé.