« Je n’ai jamais voulu inciter à la haine ou à la violence », se désole Yahya, un quadragénaire originaire du Maroc, jugé en visioconférence par le tribunal correctionnel de Nîmes. Déjà incarcéré pour détention d’images pédopornographiques, le prévenu est entendu pour provocation publique à la haine et apologie du terrorisme. Des faits qui découlent de publications effectuées sur Facebook entre le 8 octobre 2023, lendemain des attaques du 7 octobre, et le 26 décembre 2023, jour de son interpellation dans le cadre d’une autre affaire. « Je reconnais les faits avec beaucoup de regrets », lance-t-il au tribunal.
Ces publications revêtant un caractère islamiste et antisémite sont nombreuses sur le profil Facebook de Yahya. Images de la mosquée de Jérusalem arborant le drapeau Palestinien accompagnées de la phrase « à bientot en Palestine libre », publications intitulées « fuck Israël », image de Benyamin Nétanyahou serrant la main d’Hitler, photographies de soldats du Hamas en train de prier ou encore le slogan « Macron assassin » au-dessus d’une image du président Français, marchant dans du sang sont autant de posts effectués par le prévenu. Pour sa défense, il précise avoir tout supprimé. « Je souhaite la paix avant tout », ajoute Yahya.
« Un soutien maladroit »
C’est à la suite d'un signalement du préfet du Gard que les agissements du prévenu sur ce réseau social ont fait l’objet d’une enquête de la police nationale. « C’est un soutien très maladroit à la cause palestinienne, explique son avocate. Son influence dans la sphère publique est limitée, voire nulle, ajoute-t-elle.
Malgré des réquisitions du ministère public à hauteur de 3 ans d’emprisonnement et d’une interdiction du territoire français pour une durée de 10 ans, le tribunal a été plus clément. Yahya a été relaxé pour les faits relevant de provocation publique à la haine. Pour ce qui est de l’apologie du terrorisme, le prévenu a écopé d’un an d’emprisonnement assorti d’un mandat de dépôt, sans toutefois faire l’objet d’une interdiction du territoire français.