Publié il y a 1 h - Mise à jour le 27.11.2025 - Rose Macauley - 3 min  - vu 167 fois

AU PALAIS L'accusé : « Mon seul tort est d’être tombé éperdument amoureux de ma femme »

Police

Photo d'illustration police. 

- DR

Pour justifier sa violence, ses menaces et sa tentative d’extorsion, il évoque l’amour...

L’affaire présentée devant la collégiale du tribunal judiciaire de Nîmes, ce mardi, n’est pas une affaire de violences conjugales comme une autre. Il s’agit plutôt d’une affaire de possession, conduisant un sexagénaire à exercer plusieurs formes de violences sur son ex-partenaire de pacs. Les faits se sont déroulés entre avril et juillet 2024. Le couple composé d’Olivier, le prévenu, et de son ex-compagne, l’une des victimes, est séparé au moment des faits. Plusieurs épisodes de violences ont éclaté, devant leurs deux enfants. Des violences que le prévenu justifie par son amour pour sa femme : « Mon seul tort est d’être tombé éperdument amoureux de ma femme », lance-t-il au tribunal.
Appels et SMS de menaces répétés, violence physique, et même intimidation de l’employeur de son ex, le prévenu a usé de tous les moyens pour tenter de garder le pouvoir sur la femme qu’il prétendait aimer. « Pour moi, c’était encore ma femme », explique-t-il.

Un pistolet en plastique
sous l’oreiller

Au cours d’une scène de violence devant une boulangerie de Calvisson, un témoin relate des propos tenus par le père de famille à l’encontre de son ex-compagne : « Je t’avais dit de ne plus le voir, cet enculé, tu me fais honte. » Face à la violence des mots, mais également des gestes du prévenu, deux témoins, dont le boulanger, ont dû intervenir pour empêcher que les violences ne s’aggravent, après que l’homme ait projeté son ex sur le capot d’un véhicule, le tout sous les yeux de ses deux enfants. L’avocate de la partie civile représentant l’Association gardoise d’aide aux victimes (Agavip), administrateur ad hoc des deux enfants, relate des comportements traumatiques observés chez le fils du prévenu : « Il dormait avec un pistolet en plastique sous son oreiller de peur que quelqu’un vienne tuer sa mère », lance-t-elle avec effroi.

« Vous voulez me faire passer pour le pire père du monde, s’indigne le prévenu. Je suis un très bon père, moi ». Une vision des choses contestée par l’avocate racontant que sa fille de 5 ans serait venue raisonner son père, pendant la dispute devant la boulangerie. Un rôle qui ne doit pas être endossé par un enfant si jeune.

« Ma pute, elle vaut 20 000 € par jour »

Les menaces et les insultes n’ont pas uniquement été destinées à son ex-compagne. L’employeur de l’ex-conjointe a également fait les frais de cette possessivité maladive. Interrogé sur les menaces téléphoniques reçues, il explique : « Ma vie a changé, je les ai prises très au sérieux ces menaces. » D’autant que ce dernier a été physiquement agressé quelques jours avant les appels malveillants d’Olivier, lui valant 10 jours d’interruption totale de travail. Un non-lieu a été prononcé dans cette affaire, sans faire le jour sur le commanditaire de ces actes. Malgré tout, l’un des appels malveillants a mentionné ces faits de violences en demandant : « Alors, ça ne t’a pas suffi ? »

Non plus de simples menaces, mais une tentative d’extorsion a également été orchestrée par l’ex-conjoint jaloux. « Ma pute, elle vaut 20 000 € par jour. Tu es parti 20 jours avec elle, tu me dois 400 000 € », aurait exigé le prévenu, jouant alors sur la peur de l’employeur de son ex-compagne. « Il l’appelle une rage d’amour, mais en réalité, c’est une rage de possession », lance l’avocate de la partie civile, représentant l’employeur de l’ancienne compagne d’Olivier.

18 mois de sursis

« Harceler, contraindre, menacer, suivre, ne sont pas des preuves d’amour », énumère Nathalie Welte, procureure de la République, à l’occasion de son réquisitoire. Face à la violence du sexagénaire, le tribunal a déclaré le prévenu coupable de tentative d’extorsion, de harcèlement sur la personne de l’ex-conjoint, de menace de mort et de violences. Pour ces faits multiples, il a été condamné à 18 mois de sursis probatoire, assortis d’une obligation de soins et de paiement des sommes dues au Trésor public. Il est également contraint à une interdiction de rentrer en contact avec la famille de l’employeur de son ex-conjointe.

L'ancienne compagne du prévenu ne s’étant pas constituée partie civile, aucune obligation de contact avec elle n’a pu être prononcée. Les constitutions de parties civiles de la famille de l’employeur et des enfants du couple ont été accueillies par le tribunal. À ce titre, le prévenu a été condamné au paiement de 2 000 € à chacun de ses enfants, cautionnés auprès de l’Agavip et à 1 000 € à la famille de l’employeur. « Si vous ne respectez pas ces obligations, c’est la case prison », conclut Jérôme Reynes, le président.

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