« J’ai cru voir le feu passer au vert », explique le prévenu. Entendu pour des faits de conduite en état d’ivresse et sous l’emprise de stupéfiants, un jeune homme se tient à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, ce mardi 7 octobre. Il aurait, à l’issue d’une soirée arrosée, pris le volant de la voiture de l’un de ses amis. L’alcool et les stupéfiants faisant leur effet, il aurait accéléré à la vue d’un feu de circulation rouge, puis heurté un jeune homme circulant sur une trottinette électrique et se rendant au travail. Projetée sur une quinzaine de mètres, la victime s’en est « miraculeusement sortie indemne », évoque le président, Édouard Le Jan. Un accident qui lui a tout de même valu quatre jours d’interruption temporaire de travail, mais surtout un « traumatisme important : il a peur de prendre sa trottinette », ajoute le président. Interrogé sur sa capacité à conduire dans l’état dans lequel il se trouvait, l’homme répond : « Non, j’étais pas capable. J’[avais] bu un verre de vodka et fumé un joint », précise le prévenu.
Pris sur le fait
« J’ai pas d’excuse. J’étais sous ballon, j’ai pris une mauvaise décision », se désole le prévenu. Une reconnaissance des faits qui est intervenue dans les premiers instants après l’accident. Facilitée, très probablement, par l’intervention d’une équipe de la brigade anticriminalité, témoin direct de la scène d’infraction routière. « Les policiers de la brigade anticriminalité ont pointé leur arme sur vous et vous ne vous en êtes même pas rendus compte », explique la présidente. Le rapport de la brigade intervenue fait état de l’impossibilité, pour le prévenu, de « couper le contact » et de ses « yeux hagards ». Des constatations qui soulignent l’état d’inconscience dans lequel se trouvait ce dernier.
« Vous n’avez pas respecté les règles de base de la conduite, explique le procureur. Ce qui est arrivé était éminemment prévisible ». Surpassant les réquisitions du procureur, les juges ont condamné le prévenu à quinze mois de prison avec sursis, une annulation de son permis de conduire et une interdiction de le repasser dans un délai de six mois. « Vous avez eu beaucoup de chance dans votre bêtise », souligne le président. Vous évitez la prison ferme, car vous reconnaissez les faits depuis le début ».