Depuis quelques années, les caméras font leur entrée dans les conseils municipaux. Pas celles de la presse, mais de la collectivité elle-même, qui décide de diffuser ses séances publiques. L’un des premiers à l’avoir fait est Yvan Lachaud, président centriste de Nîmes métropole, de 2014 à 2020 : « Ça permet aux gens de suivre ce qu’il se passe. Nous n’avons rien à cacher », commente-t-il. D’autant qu’aujourd’hui, les espaces réservés au public n’attirent pas les foules… Nouveau président de Nîmes métropole depuis 2020, Franck Proust a perpétué la tradition : le dernier live Facebook de l’Agglo a été vu 1 700 fois.
Les candidats nîmois unanimes
Contrairement à d’autres communes et intercommunalités comme la ville de Sommières, Nîmes ne diffuse pas ses conseils du samedi matin. Pourtant, tout est prêt. La commune s’est équipée auprès de la société Sud Média Système de Montpellier en investissant autour de 100 000 €. « Le maire ne voulait pas diffuser le conseil. Son successeur le fera sans doute », raconte l’une de nos sources. Assez rare pour être souligné, les candidats déclarés aux municipales sont unanimes sur la question. « Cela peut être intéressant », lâche laconique Franck Proust, candidat LR.
Ancien premier adjoint, Julien Plantier y voit un moyen « de prendre connaissance des débats, de rapprocher les citoyens de la prise de décision ». Plus cash, Valérie Rouverand, candidate Renaissance, lance : « C’est une façon de tourner la page de l’autoritarisme pour faire vivre pleinement la démocratie locale. » Vincent Bouget, candidat de l’union de la gauche, va plus loin : « Cette mesure parmi d’autres visera à la transparence et à la publicité des débats comme à la bonne compréhension, par tous, des enjeux municipaux. »
Tous les édiles ne sont pas sur cette ligne. À Manduel, pas question pour le maire Jean-Jacques Granat de diffuser les conseils : « Les habitants peuvent se déplacer. » D’autres édiles, discrets, reconnaissent que l’opposition n’aurait peut-être pas exactement le même comportement : « Quand on voit aujourd’hui que certains votent tout à l’unanimité... Si c'était filmé, ils pourraient utiliser les images pour faire leur promo. » Enfin, à Codognan, Philippe Gras n’allumera pas, non plus, l’écran : « Personne ne me l’a demandé. Aux conseils, il n’y a jamais eu une grosse participation. Je ne suis pas certain que filmer et diffuser, ça passionne les foules. »