À la fois historique et humoristique, la bande dessinée intitulée "Intrigues, à l'abbaye de Saint-Gilles" raconte cette cité, laquelle fut au Moyen Âge, le quatrième lieu de pèlerinage mondial après Rome, Saint-Jacques de Compostelle et Jérusalem. "La sortie de cet album marque une étape supplémentaire dans la valorisation de notre patrimoine. On voulait proposer un support différent, à la fois populaire et créatif", a indiqué le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier.
Il aura fallu un an de travail, ponctué de visites de la ville, de multiples échanges entre les dessinateurs et le service patrimoine de la mairie, pour sortir ces 32 planches. Car s'il s'agit d'une BD dite "gros nez", les textes et les dessins s'appuient "sur des éléments véridiques et concrets de l'histoire de la cité", a souligné le premier édile saint-gillois. Une exposition présentée ce mercredi, au Pavillon de la Culture et du Patrimoine, retrace tout ce travail mené à quatre mains, celles du franco-britannique Christopher, scénariste, Serge Carrère, dessinateur, Michel Rodrigue pour l'encrage et Véronique Bonnet, coloriste.
Serge Carrère qui avait déjà travaillé avec Grégoire Hacot, créateur et dirigeant de Rayclame - agence spécialisée dans l'édition de BD pour les villes et les entreprises - reconnaît dans cet album le doux refrain d’un défi artistique. "Tout est envisageable. Et quelquefois, c’est le décor qui m’induit le cadrage. Ça a été le cas ici", a précisé l'auteur de la série Léo Loden. De petites erreurs de perspectives ont parfois dû être corrigées de ses propres confidences, Vanessa Eggert, directrice du service Patrimoine de la ville de Saint-Gilles, a veillé au grain. "Elle m'a notamment fait remarquer qu'il manquait quelques marches sur le parvis de l’abbatiale, s'amuse le dessinateur. Quand on est dans le feu de l'action, il faut parfois un regard extérieur pour ne pas déborder."
La culture dans les mains de tout le monde
Unique dans le Gard, la collaboration entre Saint-Gilles et l’agence Rayclame pour raconter l’histoire de la commune en bande dessinée, s’inscrit dans une tendance que l’on retrouve ailleurs dans le sud de la France. "Les villes sont effectivement très intéressées par ce genre d'albums parce que ça met la culture dans les mains de tout le monde contrairement - et ce n'est pas une critique - aux bouquins historiques, épais, illustrés avec de vieilles cartes postales et du texte à rallonge. C'est une belle vitrine pour les touristes, les administrés", a expliqué Grégoire Hacot. Et Serge Carrère de poursuivre : "Une bande dessinée, c'est avant tout une histoire. Soit on fait une enquête, soit on raconte l'histoire de la ville dans le temps. Mais on prend le lecteur par la main pour lui faire découvrir toute la chronologie de l'aventure de la ville ou une époque précise."
La ville de Saint-Gilles a investi 60 000 € dans l’édition de ces 3 000 exemplaires. "On peut imaginer, une fois avoir épuisé ce tirage-là, faire une réédition et pourquoi pas... Pourquoi pas, aussi avoir un jour un second numéro puisque l'histoire de celui-ci se passe au début du XIIIe siècle", a lâché le maire. La bande dessinée "Intrigues à l'abbaye de Saint-Gilles" est disponible à l'office de tourisme de Saint-Gilles, à la médiathèque, à l'abbatiale et bientôt chez les libraires de la ville. Prix de vente : 14 €. Pour rappel, le festival annuel des Rendez-vous de la BD aura lieu ces vendredi 10 et samedi 11 octobre à la médiathèque Emile-Cazelles à Saint-Gilles.
La quatrième de couverture
En cette veille du 1ᵉʳ septembre 1218, la foire à Saint-Gilles se prépare. Pour l'occasion, le comte de Toulouse revient sur ses terres et les querelles avec l'abbé de Saint-Gilles reprennent de plus belle, chacun cherchant à tirer profit de la présence des pèlerins. Pendant que les marchands s'installent, une drôle d'intrigue se trame. Les richesses de l'abbaye n'attirent pas la convoitise des voleurs...
Basé sur des personnages ayant existé, "Intrigues à l'abbaye de Saint-Gilles" met en lumière la vie saint-gilloise au Moyen Âge. Vous découvrirez les rues, les remparts ainsi que l'abbaye tels qu'ils étaient au XIIIe siècle, époque où chevaliers, moines, marchands et villageois prospéraient autour de l'abbaye.