« Je suis tombé sur le site par hasard », explique Kévin, le prévenu dans cette affaire. C’est sur la plateforme Rencontres Ados que le prévenu, âgé de 28 ans au moment des faits, est rentré en contact avec des enfants. Et c’est Léo*, un jeune adolescent, qui a permis son arrestation. Ce garçon a créé un faux profil féminin, au nom de Clara, dont il s’est servi pour discuter avec le prévenu. Après son arrestation, une perquisition a eu lieu au domicile de Kévin, et il n’en était pas à son coup d’essai sur la plateforme.
Très vite, les conversations entre Kévin et de nombreux profils de jeunes filles et garçons s’orientent sur des questions intimes, voire sur des pratiques sexuelles. « Très rapidement, on en vient au sexe », explique Jérôme Reynes, le président à l’audience. Un certain nombre de messages douteux ont été retrouvés sur le téléphone du prévenu : « J’aime les filles et les garçons de ton âge », écrit-il au faux profil, ou encore « je vais te dévierger des deux côtés » à une autre jeune fille présente sur la plateforme.
Un site pour les 18-25 ans
« Elle a treize ans et ça ne vous dérange pas », poursuit le président. C’est notamment la démarche du prévenu qui est remise en cause dans cette affaire. « C’était que du virtuel », explique Kévin. Certes, aucun contact physique n’a été établi entre les victimes et ce dernier, mais le prévenu s’est tout de même adonné à des actions positives pour entrer en contact avec ces jeunes gens. « Il y a une démarche particulière, vous avez menti sur votre âge », commente Jérôme Reynes.
Une démarche nécessaire en vue de créer un compte, le site de rencontre étant réservé aux 18-25 ans. Le problème étant que malgré l’âge minimum requis, le site ne procède à aucune vérification de l’âge de ses inscrits, laissant la possibilité à de nombreux mineurs de se créer un profil.
Des photos et des vidéos sexuelles
« Votre sexe, je l’ai vu un certain nombre de fois en procédure, monsieur », lance le président, face aux nombreuses photos et vidéos prises par le prévenu et envoyées à de multiples victimes. Parmi elles, des vidéos du prévenu se masturbant jusque sur son lieu de travail, au Grau-du-Roi.
Face à la gravité des faits, le tribunal l’a condamné à 3 ans d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis. C’est en prison que Kévin a terminé sa journée, d’autant que le jeune homme faisait déjà l’objet d’une obligation de soins, à laquelle il ne s’était pas soumis et a été évalué par un expert psychiatre comme ayant des pulsions pédophiliques. Sa peine est également assortie d’une obligation de soin et d’une interdiction d’exercer toute activité professionnelle ou bénévole en lien avec des enfants. Son inscription au fichier des délinquants sexuels (Figes) lui a aussi été notifiée.
* Par mesure de confidentialité, le prénom du jeune garçon a été modifié