Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 19.05.2024 - La rédaction - 10 min  - vu 4770 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

Tempête à venir ? En 2023, un sympathisant de l'Alliance anticorrida a mis en ligne un texte visant à demander un examen approfondi auprès de la chambre régionale des comptes (CRC) concernant les soutiens publics à la corrida pour comprendre comment ces ressources sont utilisées, et si elles répondent véritablement aux besoins de la collectivité. Les magistrats avaient répondu favorablement et annonçaient un contrôle en 2024. Selon nos informations, l’enquête a bien débuté. Le maire de Nîmes et son directeur général des services ont reçu les équipes de la CRC, il y a quelques jours, pour répondre aux interrogations concernant la délégation de service public au sujet de la tauromachie. Un marché depuis des années entre la Ville et Simon Casas Production. Ce dernier a d’ailleurs aussi été interrogé jeudi dernier, durant toute la matinée, pour apporter des réponses concernant les mécanismes de financement de son entreprise par la municipalité nîmoise. Enfin, les magistrats ont aussi profité de leur visite dans la capitale du Gard pour en savoir plus sur le financement de Nîmes métropole vis-à-vis du monde tauromachique. Deux sujets étaient sur la table. D’abord, l’achat de places de corridas à chaque feria. Puis, les subventions versées par l’Agglo aux associations en lien direct ou indirect avec le monde taurin. Après le président Franck Proust, c’est Gaël Dupret, maire de Sernhac et conseiller communautaire délégué aux Traditions, qui devra aussi se rendre disponible prochainement afin que les enquêteurs puissent obtenir des éléments concrets sur la gestion de ce dossier par la Métropole. Même si ce contrôle répond à une nécessité de transparence sur le financement du monde taurin, ces divers entretiens suscitent des inquiétudes dans la ville. Du côté de l’Agglo, on minimise : « Nîmes métropole achète cinq places par spectacle, on est très loin des dépenses de l’ancien mandat. » À la mairie, on rappelle que ces contrôles sont réalisés auprès de toutes les places taurines et pas seulement dans la capitale du Gard. Qu’il y ait une délégation ou une régie municipale. « Il est bon de rappeler que la corrida pendant des années était inscrite au patrimoine immatériel de la France. Il y a d’un côté les dépenses, mais il faut aussi regarder les retombées économiques importantes qu’elle génère. Il serait donc intéressant que les magistrats sollicitent aussi les offices de tourisme », glisse un élu de la ville. Quelles seront les conclusions de la chambre régionale des comptes ? Difficile encore de le savoir, mais cette enquête pourrait bousculer un ordre établi. Encore plus cette année, puisqu'à Nîmes, le prochain marché public pour la gestion des spectacles taurins se joue actuellement…

Ils ne garderont pas les toros ensemble… Alors que c’était une tradition, pour cette édition 2024 de la feria de Pentecôte, Franck Proust et Julien Plantier n’assisteront pas à une corrida côte à côte. Les deux hommes, qui se saluent encore dans les rues de Nîmes, ont rompu le dialogue, particulièrement sur l’avenir et la succession de Jean-Paul Fournier. Il faut dire que les équipes qui les entourent font monter la pression et rien ne permet, à ce stade, d’imaginer une réconciliation sans que l’un ou l’autre ne cède un peu de terrain. Pour assurer une candidature à Droite, il est évident que les deux élus vont devoir trouver le temps de se reparler. Car plus les jours passent, et plus les traces de la discorde deviendront indélébiles…

Proust favori ? Peut-être que le président de Nîmes métropole n’estime pas qu’il y a nécessité à rouvrir le dialogue tant que son élève politique ne retrouve pas la raison. « Franck Proust a tout donné à Julien Plantier, il en est sacrément remercié aujourd’hui… », explique un proche de l’homme fort du Colisée. Selon ce dernier, le match n’a pas à avoir lieu, puisque Franck Proust est le successeur légitime du maire de Nîmes. Il a raison au moins sur un point : les années aux côtés de Jean-Paul Fournier plaident pour lui. Dans la victoire comme dans la défaite. Un autre élément est venu appuyer cette conviction profonde : l’engouement pendant la feria et ses rencontres en ville, où bon nombre d’habitants, de militants, de commerçants l’ont assuré de leur soutien. Plusieurs personnalités économiques, médicales et sportives ont aussi déjeuné ou dîné avec Franck Proust. Et sont toutes unanimes sur sa capacité à reprendre le flambeau dans la continuité du patron de la rue Dorée. Enfin, la rumeur d’un sondage sous le manteau, qui donnerait une large avance au président de la Métropole, a fini par enterrer toute compétition. Reste à savoir comment Julien Plantier et son entourage vont accepter de se plier à cette marche forcée ? Les prochains mois seront terribles…

Le retour en force ? Au Parti socialiste de Nîmes, un nom se fait de plus en plus remarquer, celui du patron de la section : Nicolas Nadal. Après la révélation de son départ du Grau-du-Roi pour Nîmes par Objectif Gard, de nombreux acteurs de gauche se demandent quelle est la carte que le socialiste souhaite jouer en 2026 ? Pour le moment, il soutient Vincent Bouget, le secrétaire départemental communiste, pour prendre la tête d’une liste d’union. Mais il compte très clairement vendre chèrement la peau du PS. Pour cela, Nicolas Nadal multiplie les initiatives. Un débat avec le maire de Montpellier sur les transports gratuits et un projet à venir sur la sécurité à Nîmes. Surtout, depuis le début de la Feria, tout le monde est agréablement surpris par sa forte présence à tous les évènements et lieux à la mode. Le Prolé bien sûr, mais aussi à la soirée Gard Tourisme au Ciel de Nîmes où il n’a pas hésité à prendre la pose avec Vincent Bouget et la présidente du Conseil départemental du Gard, Françoise Laurent-Perrigot. « Nicolas ne veut pas forcément être le prochain maire de Nîmes, mais il travaille à convaincre. Sa section enregistre de nombreuses adhésions, il y a très clairement une dynamique, on le compare même à Michaël Delafosse » s’emballe un conseiller départemental. Reste à savoir comment Pierre Jaumain vit l’ascension de son collègue ? « Être le premier fédéral du PS dans le Gard ne fait pas une légitimité. Nicolas effectue un travail de terrain abandonné depuis longtemps par les socialistes. Il pourrait créer la surprise… »

Chut. Lundi 13 mai dernier, a été inauguré le restaurant Simone en plein centre-ville de Nîmes. Un nouvel établissement à la mode sur le square de la Couronne. Pour l’ouverture, une foule immense était réunie. Franck Proust, président de Nîmes métropole, avait la banane, lui qui est à l’origine du projet. Depuis le top départ de la feria, la bodega de Simone fait aussi le plein : Antoine Petit-Pical, Daniel Ubeda et leur troisième associé n’auraient pas imaginé ce succès si rapide. Sauf que ce bon démarrage n’est pas au goût de tous. Dans le bureau du maire, certains élus hostiles au patron de l’Agglo n’hésitent pas à dire tout le mal qu’ils pensent de ce nouvel établissement. Jusqu’à remettre en cause la probité des dirigeants, amis de Franck Proust. Dernièrement, c’est la police municipale qui a été invitée à intervenir sur place pour demander de faire moins de bruit… Que tout le monde se rassure, dès la semaine prochaine, le lieu va reprendre un rythme plus classique en semaine avec restaurant et bar à vins. Sauf le week-end où la musique devrait continuer à retentir lors des soirées endiablées…

Renouveau. Comme vous venez de le lire, avec l’arrivée de Simone, c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le square de la Couronne. Un autre établissement a fermé récemment, il s’agit du restaurant Le W sous la direction de la figure nîmoise Alain Moula. Ce dernier est d’ailleurs déjà de retour aux affaires, il a repris en main le Dé-K-Lé, rue de la Madeleine. Selon nos informations, son ancien établissement ne restera pas fermé très longtemps. Un autre restaurant devrait bientôt s’installer à la place du W. Un restaurateur bien connu à Nîmes est sur les rangs. Après quelques travaux, l’ouverture pourrait même se faire d'ici quelques semaines…

Sécurité à la nîmoise. Dans le cadre du contrat de sécurité intégrée signé il y a quelques semaines entre l’État et la ville de Nîmes, il est prévu la création d’une brigade des transports, forte de 12 effectifs. Cette nouvelle équipe entrera en fonction le 1ᵉʳ janvier 2025 et sera dévolue à la zone urbaine nîmoise. Pour la mise en route, Franck Proust s’est déplacé à Paris cette semaine afin d’échanger avec les équipes du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Une réunion technique pour aborder surtout l’organisation avec le nouvel opérateur de transports Keolis. « À Beauvau, Franck Proust a retrouvé quelques connaissances, notamment des anciens Républicains. Apprécié, le président de Nîmes métropole est aujourd’hui un véritable atout pour la majorité présidentielle à Nîmes. Ce recrutement de 12 nouveaux policiers dans la capitale du Gard n’est pas complètement innocent aux bonnes relations entretenues entre le ministre de l’Intérieur et le Nîmois », raconte un proche du président de Nîmes métropole.

La fin de la gratuité ? Les discussions démarrent à gauche sur le programme d’union pour Nîmes dans deux ans. Première accroche : la gratuité des transports. Alors que les communistes souhaitent mettre en œuvre cette proposition à l’arrivée au pouvoir, chez les socialistes, c’est un tout autre son de cloche. « On ne peut pas faire rêver les gens si nous ne prenons pas en compte le réel », glisse un des acteurs des négociations. Aussi, le PS propose plutôt une offre de montée en puissance sur les six années de mandat en débutant d’abord par la gratuité pour les moins de 18 ans. Autre volonté : améliorer l’offre actuelle à destination du troisième âge qui bénéficiera de la gratuité des transports uniquement à partir de 70 ans en septembre prochain. Dans les prochaines semaines, le communiste Jean-Luc Gibelin, vice-président aux Transports de la Région Occitanie, devrait participer à une réunion de travail à Nîmes. Il réussira surement à trouver le point d’équilibre…

 

Les folles soirées de l’Impé. La soirée du BTP à la Maison Albar – Impérator n’a pas été de tout repos. Comme chaque année, un monde fou s’est pressé pour faire la fête. Plusieurs personnalités économiques et politiques étaient au rendez-vous. Et forcément, la CCI Gard. Valentine Wolber, qui vient de quitter la chambre consulaire, a peu goûté de se retrouver nez à nez avec un certain collaborateur de la CCI Occitanie. La personne même qui lui a signifié quelques jours plus tôt son départ. Le ton serait rapidement monté jusqu’à ce que le président de la CCI départementale, Éric Giraudier, intervienne pour siffler la fin de la récréation. Cet incident aurait pu passer inaperçu si tout cela s’était déroulé dans le calme. Mais semble-t-il que les esprits étaient suffisamment échauffés, probablement par la passion de la feria, pour que tout le monde assiste à une véritable scène surréaliste…

Assaf : on remet ça ? Maintenant que le maintien est assuré pour le Nîmes Olympique en national, tous les yeux sont rivés sur Rani Assaf, le président. Vendra, vendra pas ? La réponse est déjà connue dans l’entourage du patron des Crocos. « Il n’y a pas de repreneur sérieux, et quand bien même, il n'y a aucune raison objectivement de vendre alors que le club est en National », explique un proche du président. Alors, tous les moyens sont mis actuellement pour assurer la continuité d’Adil Hermach. « On va s’appuyer sur l’exemple de l’Olympique Lyonnais pour faire entendre raison à la FFF, recruter quelques joueurs stratégiques et tenter de remonter en Ligue 2. C’est une saison blanche dans l’esprit de Rani Assaf. Il a le budget pour continuer une saison de plus en National et a compris que son éloignement quotidien du club avait du bon. » Reste l’épineuse question du recrutement d’un président délégué. « Il s’y refusait jusque-là. Désormais, l’idée fait son chemin. » Les prochaines semaines pourraient l’éclairer…

Petits papiers et grandes représailles ? L’ex-députée Françoise Dumas n’a pas encore abattu toutes ses cartes. Malgré sa défaite en 2022, elle est restée suffisamment proche d’Emmanuel Macron pour compter encore dans l’échiquier local de la majorité présidentielle. Cette semaine, pour ceux qui en doutaient encore, elle vient d’obtenir un retour en grâce inespéré en étant nommée, directement par le chef de l’État, présidente de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis. Dans le cadre du remplacement de l'ancien ministre Jean-Marie Bockel, et de façon protocolaire, elle va être reçue début juin par le Premier ministre Gabriel Attal. Françoise Dumas sera ensuite invitée à tous les évènements importants et cérémonies en lien avec sa commission. « Valérie Rouverand et Jérôme Talon ont tout fait pour la tuer après sa défaite il y a deux ans, ils en ont pour leur argent. Sans elle, ils ne sont rien. Et elle va leur faire payer d'ici à 2026 », pense savoir un ami resté proche de la Nîmoise…

Faites vos jeux. Difficile de savoir ce que la Macronie a l’intention de faire à Nîmes en 2026. Mais une chose est sûre, comme le rappelle une célèbre émission TV revenue ces dernières semaines, « méfiez-vous des apparences ». Les premiers rendez-vous parisiens, les échanges entre les ténors de la Droite et du Centre risquent de laisser beaucoup de plumes. « Rien n’est décidé et même si Valérie Rouverand aura son mot à dire, elle ne décidera de rien à Paris lors de la commission d’investiture », indique une source à l’Assemblée nationale. Entre Horizons, le Modem et Renaissances, le jeu est très ouvert. « Yvan Lachaud joue de toute son influence, Françoise Dumas roule pour Franck Proust et des proches de Julien Plantier pensent pouvoir aussi imposer leur musique. » Reste à savoir qui a le plus à perdre ou à gagner ? Répondre à cette question permet d’avoir un début de réponse…

La Pucelle enflamme les esprits. À l’occasion de la fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme, Franck Proust aux côtés de Richard Tibérino et Valentine Wolber a déposé une gerbe devant la statue de l’héroïne, place des Carmes. Une photo immortalisant cette cérémonie a fait tousser en mairie, considérant que Jeanne d’Arc était aujourd’hui davantage associée à l’extrême-droite qu’à la droite républicaine. « Jean-Paul Fournier ne s’est même pas déplacé. On peut s’interroger sur le message que souhaite envoyer le président de Nîmes métropole », explique un élu municipal rappelant « la présence de Franck Proust lors des manifestations contre le mariage pour tous ou encore sa position ambiguë à Bruxelles il y a quelques années sur les thérapies de conversion ». Rappelons que cette fête s’est traditionnellement toujours déroulée en présence de Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes et de ses adjoints. Franck Proust, à l’époque premier adjoint et député européen, a toujours été aux côtés du maire. Enfin, même si l’image de Jeanne d’Arc a été récupérée d’abord par l'Action française, puis par Jean-Marie Le Pen, elle est loin probablement de la véritable Jeanne d'Arc, mondialement connue comme un symbole de courage et de liberté.

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