Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 08.12.2024 - La rédaction - 8 min  - vu 2163 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. C'est l'heure de savourer les indiscrétions politiques et économiques de la semaine !

Échec et mat ? En 2026, soit dans quelques mois maintenant, il sera l’heure de dire adieu à de nombreux élus qui depuis deux décennies accompagnent le maire de Nîmes dans son aventure municipale. Les adjointes Mary Bourgade ou encore Chantal Barbusse, les conseillers municipaux Daniel Jean-Valade ou encore Monique Boissière ont déjà fait savoir qu’ils voulaient raccrocher. L’âge avancé, surement. Le sentiment du devoir accompli aussi. Enfin, peut-être la volonté de s’arrêter avec Jean-Paul Fournier. Car tous avaient probablement puisé cet engagement par amitié pour le maire. Pour d’autres élus, c’est sûrement par la force des choses qu'ils seront contraints de passer à autre chose. Qu’ils s’entendent ou pas, Franck Proust et Julien Plantier ne pourront pas associer tout le monde au nouveau projet. Il faudra faire des choix. L’union favorisera aussi quelques rejets. D’un côté comme de l’autre, les négociations entraineront des morts politiques. Difficile d’imaginer la présence de certains élus qui n’ont pas hésité à prendre parti de façon trop bruyante ou ont participé activement à la zizanie en coulisse. Et si deux listes s’affrontent, ce sera pire, car tout le monde risque de rentrer à la maison la queue entre les jambes. En effet, il y a une réalité implacable que certains ont oubliée : la vérité des urnes. Rien ne dit que la succession à droite de Jean-Paul Fournier soit un long fleuve tranquille. Bien au contraire. L’échec, et ce sont tous les élus qui partiront ou devront s’inscrire dans l’opposition. Il y a peu de chances que des élus habitués au pouvoir s’en contentent. Peut-être qu'une partie qui n’a pas développé une activité professionnelle suffisante aura bien du mal à voir la suite. Bien sûr, la politique est faite de victoires et de défaites. Le temps passe vite et la capacité de rebond est possible. Avec les échéances nationales et départementales dans la foulée. Cela étant, il sera sacrément compliqué pour la droite nîmoise de se refaire la cerise aussi facilement. Depuis déjà bon nombre d’années, le Rassemblement national a aspiré un paquet d’électeurs et de militants. Si le pouvoir disparait à la mairie, les derniers prendront la poudre d’escampette. Alors que pour gagner, il faut bien sûr un programme, des personnalités qui tiennent la route. Mais surtout, une force militante engagée pour battre le pavé. 2026 jouera donc un rôle capital pour Les Républicains. Nîmes étant la plus grande ville en France détenue par la droite. Si d’aventure la défaite était au bout, tout cela mettrait un peu plus à mal l’ambition présidentielle d’un certain Laurent Wauquiez…

Une amitié durable ? Comme évoqué en fin de semaine, l’ex-députée Françoise Dumas a été décorée à Paris, près du musée d'Orsay, de la Légion d’honneur des mains du général Lecointre. Une distinction nationale exceptionnelle à laquelle participait entre autres Franck Proust, le président de Nîmes Métropole. Il a bien fait de faire acte de présence. D’abord parce que Françoise Dumas a salué l’homme politique et l’ami dans son discours. Puis, ce dernier a été sollicité par plusieurs personnalités, dont des ministres qui voient déjà en lui le prochain maire de Nîmes. Dans la capitale gardoise, la nouvelle de sa présence à cette cérémonie a été saluée. Mais elle a aussi ouvert la brèche à la rumeur sur la participation active de la Nîmoise sur la liste de Franck Proust à l’occasion des prochaines échéances municipales.

Refondation. À Paris, Franck Proust a aussi participé à la première réunion nationale de la refondation de la Droite orchestrée par Laurent Wauquiez. Le candidat putatif de la présidentielle de 2027, président des LR à l’Assemblée nationale, a décidé de réunir 15 personnalités nationales pour réfléchir à l’avenir du parti. Objectif : faire appel à l’expertise des territoires, faire remonter les attentes et incarner à nouveau les aspirations de la population. « La parole était très libre et Laurent Wauquiez a été très à l’écoute lors du passage de Franck (Proust) car il est l’un des seuls élus du sud de la France présents. Le Nîmois a surtout appuyé sa démonstration sur les retours d’expérience en matière économique et sur la richesse des quartiers populaires nîmois » explique un témoin présent.

Représentation. Comme évoqué dimanche dernier, ici même, mercredi soir au musée de la Romanité, une centaine de personnalités étaient invitées à venir fêter les 30 ans de la Fondation internationale pour les monuments romains. Didier Lauga, ancien préfet du Gard et conseiller maître à la Cour des comptes, désormais le président de la fondation, a forcément regretté l’absence à cet anniversaire, en dernière minute, de l’ancien maire Jean Bousquet. Excusé, car souffrant. Tout comme le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. La Ville était cependant bien représentée. Julien Plantier, le premier adjoint, avait fait acte de présence. Mais n’a pas compris pourquoi c’est Daniel-Jean Valade, conseiller délégué à l'enseignement culturel, qui s’est exprimé au nom du maire et pas lui. « Dans le même temps, comme par hasard, Franck Proust a lui été positionné à la table d’honneur » regrette un élu proche de Plantier. « Qu’il ne se plaigne pas, d’autres n’ont même pas été invités comme Antoine Roger, le directeur de cabinet » réplique amusé un autre. Julien Plantier tout comme Antoine Roger qui ont cherché à s’expliquer avec la maire le lendemain. En vain…

Câlinothérapie. Rencontres tous azimuts pour Julien Plantier cette semaine qui, dans l’ombre du maire, assure le SAV de la majorité. Coup sur coup, il a d’abord reçu la direction de Pride, l’établissement nîmois qui aurait subi des attaques homophobes voilà quelques jours… La Ville assurant, par la voix du premier adjoint, du soutien plein et entier des élus. Dans la foulée, Julien Plantier a aussi organisé, comme il s’y était engagé, une rencontre avec les étaliers des Halles. Ces derniers gardent en travers de la gorge l’anniversaire des 140 ans et le peu de considération de la part de la majorité municipale. « Julien a recréé le lien nécessaire avec les commerçants des Halles et tout le monde est d’accord à présent pour repartir du bon pied » glisse un élu présent à la réunion. Jusqu’au prochain épisode ?

Prêt au décollage ? On connaît la date précise pour le top départ de la vente des billets sur le site Internet de l’aéroport de Nîmes pour les nouvelles lignes commerciales à partir de mai 2025 avec Jet Airlines. Préparez-vous à vous connecter à partir du 21 décembre prochain. Reste à savoir si toutes les destinations seront au rendez-vous. On se souvient du retard à l’allumage du côté de Genève en Suisse… « Franck Proust a posé un cadre à Edeis, le délégataire de l’aéroport, il a d’ailleurs une nouvelle réunion de suivi la semaine prochaine et je pense qu’il va obtenir satisfaction… » explique un élu communautaire. « Concernant Genève, il a aussi fait jouer son réseau pour s’assurer de la pérennité de la ligne. Il ne veut pas perdre de temps, d’autant que plusieurs aéroports ailleurs en Europe frappent à la porte » glisse aussi un proche du président. En effet, selon nos informations, une destination supplémentaire vers l’Italie est déjà dans les tuyaux… « Vous le connaissez, Franck, il n’annoncera rien tant qu’il n’aura pas obtenu des assurances… »

Ça va trop vite ! L’aménagement hydraulique en tunnelier des cadereaux d’Uzès et des Limites est lancé depuis cet été. Doté d’un fonds global de 126 millions d’euros, le vaste programme d’actions de prévention des inondations porté par Nîmes Métropole doit s’achever en 2027. Mais selon nos informations, les travaux avancent très vite. « On a presque un an d’avance sur le calendrier initial », explique l’Agglo. Ainsi, il est déjà l’heure de débloquer les crédits suivants pour assurer la poursuite du chantier. Problème, ni l’État ni la Région Occitanie n’ont la capacité de financer avant l’heure… « C’est Nîmes Métropole qui va devoir s’en charger et avancer les fonds aux deux institutions. Un nouvel exemple du peu de considération pour le Gard » tacle agacé un élu communautaire.

Le jeu politique du CCAS de Nîmes. Chantal Barbusse, adjointe au maire déléguée à l'action sociale, présidente déléguée du CCAS avec sa copine Catherine Jehanno, conseillère déléguée aux Aînés semblent avoir monté le QG électoral de Franck Proust. Elles ont en tout cas fait face cette semaine à la colère de deux autres élues : Carole Solana, adjointe déléguée au Logement social, à la Solidarité et aux Échanges intergénérationnels et Véronique Jouve-Sammut, conseillère déléguée aux Handicaps et à l'Accessibilité. Ces dernières ne comprennent pas pourquoi elles ne sont plus associées aux actions menées par la CCAS notamment lors du concert de la chorale ou encore pour les visites des foyers de l’Enclos Rey ou de la Montagnette… « Elles sont proches de Julien Plantier, Chantal Barbusse ne veut plus en entendre parler » explique un élu. « Dans le même temps, Franck Proust a été invité cette semaine alors qu’il n’avait rien à y faire. C’est pourquoi Julien Plantier ne s’est pas démonté et s'est invité aussi… » On n’est pas loin de la cour d’école quand même…

Le match Gaillard-Nury ? Chaque semaine, on vous raconte les coulisses autour de la succession du maire de Nîmes. Une autre succession commence à faire un peu de bruit, celle de Françoise-Laurent Perrigot à la tête du Conseil départemental du Gard. Alors que l’élection ne devrait avoir lieu qu’en 2028, soit dans trois ans, les absences politiques de la présidente ne font qu'aiguiser les appétits… « Même s’il n’a rien fait depuis son élection, Françoise adoubera Olivier Gaillard, le maire de Sauve » pense savoir un conseiller départemental qui rajoute : « Elle aura une grosse épine dans le pied : les communistes n’en veulent pas. » Reste à savoir qui pourrait incarner le Département dans les prochaines années ? « Il n’y a aujourd’hui qu’une seule élue méritante et travailleuse, c’est Nathalie Nury. Elle devrait légitimement emporter l’adhésion de tous » est persuadé un supporter de la maire de Roquemaure. L’une des clés est aussi extérieure au Parti socialiste. Il faudra mesurer l’ampleur du Rassemblement national dans le Gard qui a fait des Départementales, une priorité. « Les prochains mois seront déterminants, mais à ce jour, son travail de maire, sa vice-présidence à l’Éducation et son caractère et sa personnalité sont des atouts indéniables pour permettre à Nathalie Nury de sauver le Département. »

Pissas, le Sénat sous le nez ? Le maire de Tresques a fait face, il y a quelques années, au rouleau compresseur Denis Bouad et a vu s’envoler ses chances de s’installer au Palais du Luxembourg. Cette fois, en 2026, il pourrait en être autrement. « Alexandre Pissas s’est assuré qu’il sera investi cette fois avec Denis Bouad le sortant. Mais les jeux sont loin d’être faits car les municipales pourraient avoir raison de son ambition sénatoriale » explique un socialiste. Le PS pourrait se retrouver en mauvaise position. « Le Républicain Laurent Burgoa devrait s'en sortir, le RN pourrait remporter un siège et Denis Bouad sauver son siège en troisième position. C’est le scénario le moins catastrophique à ce stade pour le PS » explique un acteur politique avisé… Et pour Pissas, il lui restera les yeux pour pleurer…

Nadal, le bon choix ? L’arrivée de Nicolas Nadal au SDIS30 en tant que directeur de cabinet du président Alexandre Pissas n’a pas fini de faire jaser. Entre ses anciens amis du syndicat Sud et la direction de la structure, le socialiste nîmois aura peut-être du mal à s’y retrouver et à contenter tout le monde. Après l’étonnement de ce recrutement politique, ce sont les premières critiques qui pleuvent. « Les vice-présidents sont très réticents pour pas dire contre. Et le personnel (administratifs, cadres, officiers, médecins, pharmaciens, infirmiers...) demande des explications tout en remettant en cause la parole politique », explique un membre du Conseil départemental du Gard. « Nicolas Nadal est intimement lié au syndicat Sud alors que les membres de ce syndicat ont fait beaucoup de mal à l’institution. La direction travaille depuis des années à remettre un cadre et des règles. » Du côté des élus, on reconnait ce recrutement comme « inconfortable ». Un vice-président souhaite même « que la vision de la direction soit respectée. » Au Parti socialiste départemental, on marche aussi sur des œufs. « Nicolas Nadal aurait dû rester au Grau-du-Roi où son travail était parfaitement reconnu. Son retour à Nîmes sous fond de campagne des municipales va mettre le feu inutilement… » Il restera bien quelques pompiers pour l’éteindre, non ?

Tiens donc. Alors que le groupe d’opposition municipale Rassemblement national à Pont-Saint-Esprit s’est publiquement déchiré il y a quelques jours, il semblerait que les choses aillent un peu mieux entre le conseiller municipal et député Pierre Meurin et sa suppléante frondeuse Aurélie Delwarte. Ainsi, la seconde a représenté le premier, alors à l’Assemblée nationale pour voter la censure du gouvernement Barnier, mercredi, lors de l’inauguration de l’espace santé de Mons. Pierre Meurin nous a simplement dit avoir « proposé » à sa suppléante de le représenter, ce qu’elle a donc accepté. À suivre. 

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