Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 21.06.2020 - abdel-samari - 8 min  - vu 4242 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un digestif hebdomadaire à déguster sans modération !

L'espoir de toute la Gauche. Dans une semaine, tous les observateurs vous le diront, c'est plié. Jean-Paul Fournier va remporter sa quatrième élection, Julien Plantier récupérera le poste de premier adjoint et Franck Proust, si tout va bien, deviendra président de l'Agglo de Nîmes, Nîmes métropole. Une campagne facile pour le maire sortant qui n'a pas eu besoin de beaucoup s'exprimer, ni de beaucoup débattre et n'a pas proposé un programme si alléchant que cela aux Nîmois. Sa popularité a suffi. Et ses adversaires, nombreux, n'ont pas réussi à renverser la table. Soit parce qu'ils s'y sont pris trop tard. Soit parce qu'ils ont participé de près ou de loin aux affaires de la Ville pendant 20 ans et sont donc, de fait, associés au bilan. Ou alors parce qu'ils ont faire rire tout le monde et se sont décrédibilisés. Reste une équation que la Droite Nîmoise n'avait pas vu venir. Celle des communistes avec à leur tête Vincent Bouget. Et c'est finalement l'éternel ennemi, Yvan Lachaud, qui leur a porté la tête du Rouge sur un plateau après son alliance avec Daniel Richard. En quelques jours, c'est toute la Gauche nîmoise qui s'est positionnée pour le quadragénaire, seul espoir crédible pour éjecter Fournier et sa clique. D'autant que le fils de coeur d'Alain Clary possède de nombreux atouts. Il est d'abord aussi adroit que Jean-Paul Fournier dans sa capacité à rester sur sa ligne politique coûte que coûte. Vrai Nîmois, il est très attaché aux traditions et mettra les moyens pour contenter les aficionados. Son métier de professeur d'histoire lui permet également de maîtriser son discours et de disposer d’une réelle habileté oratoire. Et sa maturité politique pour un homme d'à peine 40 ans lui offre l'opportunité d'esquiver les coups de ses adversaires et d'en mettre une paire pour se faire respecter. Les étoiles semblent donc aligner pour la Gauche nîmoise. Pour la première fois depuis 1995, dans cette élection municipale vraiment pas comme les autres sous fond de pandémie de covid-19, l'espoir est permis. Et cela commence à se voir. Les équipes du maire sortant commencent à s'inquiéter de voir monter "le bruit" Bouget depuis plusieurs jours. Il faut dire que la dynamique est vraiment du côté du communiste. Beaucoup, en centre-ville comme dans les quartiers extérieurs, se mobilisent pour encourager le maximum de Nîmois à se déplacer vers les urnes dimanche prochain afin de voter le changement. Les événements tragiques de cette semaine au Chemin-Bas d'Avignon pourraient aussi être l'un des tournants de cette campagne du second tour. Ils ont révélé l'impérieuse nécessité de trouver des solutions urgentes et pertinentes pour faire face à l'abandon des quartiers, de tous les quartiers. Force est de constater que celles mises en place depuis 20 ans n'ont pas fonctionné... Plus de services publics, plus d'attention aux associations culturelles et sportives, plus de moyens pour accompagner cette jeunesse perdue, plus de solutions économiques pour développer l'emploi local, plus de regard bienveillant tout simplement entre les élections... Vincent Bouget porte une immense responsabilité. Celle de redonner le pouvoir à ceux qui en sont le plus éloignés...

Yvan Lachaud et l'incontournable docteur Benslima au chevet de la maman d'Anis. Touché par le décès d'Anis qu'il connaissait personnellement, le directeur de l'Institut d'Alzon a passé quelques instants au domicile de la maman du jeune homme tué au Chemin-Bas d'Avignon ce samedi matin. À ses côtés, le médecin légiste connu de tous les Nîmois, Mounir Benslima, ami fidèle et colistier d'Yvan Lachaud. Une rencontre discrète sans caméra ni photographe. Juste un moment pour partager la peine d'une famille dans le deuil. Loin, très loin de la campagne.

Un Madalle peut en cacher une autre. Christophe Madalle, on vous en parlait la semaine dernière, est aujourd'hui l'homme fort de la ville de Nîmes. Directeur général des services avec 3 000 agents sous ses ordres, il est l'un des plus fidèles de Jean-Paul Fournier depuis 2001. Dans la perspective d'une victoire dimanche prochain de son maire préféré, il a déjà anticipé l'organisation des deux collectivités nîmoises : la mairie et l'Agglo. Et pour s'assurer encore mieux un contrôle familial, c'est sa soeur, Sylvie Mounis, actuellement directrice de l'urbanisme à la Ville, qui pourrait récupérer le poste tant convoité de directeur général des services à Nîmes métropole. Mais ce n'est pas tout. Selon des rumeurs persistantes, Christophe Madalle aurait fait appel à un cabinet de recrutement pour placer de nouvelles têtes à des places stratégiques. Ainsi, accoquiné avec sa soeur et quelques inconnus, il est persuadé de conforter sa mainmise sur les affaires de Nîmes... Avec des collaborateurs aussi malins, le système Fournier a encore de beaux jours devant lui...

Vincent Bouget consulte. Alors que le second tour des municipales est pour dimanche prochain et que l'espoir de voir la Gauche récupérer le fauteuil de maire est permis, la tête de liste Vincent Bouget rencontre ici et là des personnalités du territoire pour engager l'après. Cette semaine, c'est auprès de l'entourage de David Tebib que le communiste a laissé quelques cartes postales... Invitant à une rencontre après l'élection pour travailler ensemble en cas de victoire. Loin du sectarisme, Vincent Bouget veut un mandat d'ouverture et d'intelligence. Sans se renier.

Le désert de Gobi selon Éric Giraudier. Devinez de quoi parle le président de la CCI quand il s'exprime ainsi à l'occasion d'un déjeuner presse : "Aujourd'hui on a une gare, des gens qui arrivent et rien du tout. C'est le désert de Gobi." Bon, facile, de Magna Porta bien sûr ! Et maintenant devinez de qui parle toujours Éric Giraudier : "On n'a pas le droit d'avoir mené à l'échec le projet Magna Porta. On promettait 4 000 emplois. D'entrée je l'ai dit, il y a un souci de méthodologie mais on ne m'a pas écouté." Et d'en rajouter maintenant une couche sur la formation : "Ce n'est pas une compétence de Nîmes métropole. Au lieu de travailler ensemble, ils ont voulu travailler seul, on voit le résultat. Ce ne sont pas des gens sérieux." Et comme si cela ne suffisait pas, il enfonce le clou : "L'EERIE n'est même pas rempli qu'ils ont lancé un projet à 12 millions d'euros d'un ensemble de construction pour accueillir des entreprises de formation. C'est l'ancien monde." Des propos virulents du président de la Chambre de commerce et d'industrie du Gard qui laisse penser que ses intérêts ne sont plus du côté du centriste Yvan Lachaud mais davantage vers un président de Nîmes métropole comme Franck Proust qui devrait lui permettre de mener à bien son projet de "Maison de l'entreprise" dans quelques années... Pas fou Giraudier.

Les fonds de concours, selon Franck Proust. En campagne pour la présidence de Nîmes métropole, le premier adjoint de la ville de Nîmes fait le tour des maires de l'Agglo. Des édiles qui, en plus des élus communautaires nîmois désignés en fonction du résultat du second tour des Municipales, éliront leur nouvel exécutif. Pour les convaincre, le candidat ne manque pas d'argument (à lire dans notre édition de demain). Sur la polémique question des fonds de concours, Franck Proust propose de conserver « a minima » l'enveloppe actuelle (d'un montant de 7 à 8 M€) et de fixer « trois, quatre priorités » dans lesquels ces subventions seront consommées. Pour porter le dossier, il pense même à instaurer une vice-présidence, délégué à un maire de Nîmes métropole. De quoi rallier quelques élus à sa cause... 

Un conservatoire pour l'Agglo ? Le Nîmois Franck Proust a bien d’autres projets dans sa besace. Il propose également aux maires de l'Agglo que Nîmes métropole prenne à sa charge des équipements intercommunaux (salle des fêtes, médiathèques...) et en construise de nouveaux, comme un conservatoire de la musique. Installé dans l'un des villages et non dans la ville centre, « la structure, en lien avec la salle de spectacle Paloma, pourrait accueillir la résidence d'artistes. » Un projet réfléchi notamment avec Joël Vincent, maire de Saint-Gervasy et élu communautaire en charge de la Culture. De quoi alimenter encore une fois la partition du candidat Proust.

Raffarin au secours. À une semaine du second tour des municipales à Nîmes, on aurait pu aisément imaginer que les équipes d'Yvan Lachaud interrogent l'ancien premier ministre, Jean-Pierre Rafarin. Quelques coupures de presse, un ou deux sondages du premier tour, un background de la situation nîmoise et le tour était joué pour obtenir un avis sensé et équilibré sur les potentialités du centriste. Que nenni. C'est vers Denys Raffarin, voyant et médium que la liste Nîmes en mieux, l'écologie en plus se tourne à présent. Celui qui avait annoncé dans nos colonnes le 5 janvier dernier, l'épidémie de coronavirus dans le monde, le sauvetage du Nîmes Olympique in extremis et la victoire d'Yvan Lachaud sous fond de calomnies. Bien décidé en avoir le coeur net, une des colistières a donc pris le temps de rappeler le voyant désormais le plus célèbre de France pour avoir une dernière prédiction cette semaine. Et, croyez-le ou pas, après avoir regardé dans sa boule de cristal, Denys Raffarin confirme encore la victoire du président de Nîmes métropole. Rendez-vous donc dans une semaine pour une bonne tranche de rire ou pour se pincer...

Rani Assaf met le souk entre Bastide médical et Hectare. Depuis le début de semaine, c'est un secret de polichinelle, Bastide médical a fait savoir qu'il souhaitait investir dans un club local. Qui de l'USAM ou du Nîmes Olympique aurait les faveurs de Vincent Bastide, le PDG du groupe ? Nîmes Olympique pardi ! car en plus du maillot et des 400 000 euros de frais de partenariat, le patron à la tête de l'entreprise privée, premier employeur de Nîmes, lorgne sur le projet immobilier de Rani Assaf qui prévoit en plus d'un nouveau stade, des complexes hôteliers, des logements, etc. Vincent Bastide souhaite récupérer 10 000 m2 pour y installer son futur siège social au coeur de ce nouveau quartier nîmois dont les équipes de Fournier avaient pourtant assuré qu'il n'existerait jamais. C'est jeudi que Rani Assaf a annoncé la mauvaise nouvelle à la société Hectare, elle qui avait joué le jeu avec le club alors que Nîmes Olympique était encore en Ligue 2. Sans faire de sentiment - très peu pour lui - le président fantôme des Crocos a décidé de... ne rien décider. Il laisse les deux groupes s'entendre entre eux. Qui veut le devant, qui veut le derrière ? Réponse dans les prochains jours.

Les quatre vérités d'Olivier Jalaguier . Le président du Think Tank, Mania Nîmes désormais hors jeu sur le second tour des Municipales "pour ne pas renier mes convictions" n'en reste pas moins attentif sur la campagne qui se déroule et comme il en a l'habitude, ne manque pas de punchlines et de remarques acides sur les candidats. Yvan Lachaud : "Un mec que j'aime beaucoup humainement mais il est le mal aimé à Nîmes. C'est pas trois mois mais trois ans qu'il aurait fallu pour gagner." Daniel Richard ? "Il a bouffé la tête à Lachaud et n'a rien apporté en matière d'écologie sur le programme de Nîmes en mieux. Les idées écologistes, elles y étaient dès le premier tour. La seule chose qu'il a réalisé : manger son chapeau sur l'incinérateur." Jean-Paul Fournier ? "Ce n'est pas un maire adulé. Au quatrième mandat, il aurait dû gagner dès le premier tour. Sauf qu'il est loin d'avoir la majorité à Nîmes. Sept nîmois sur dix n'en veulent plus." Vincent Bouget : "C'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup à titre personnel mais il est communiste. Une idéologie que je combat."

Julien Doré en tournage au Grau-du-Roi. Tout porte à croire que le chanteur, qui possède une maison dans la région, tourne son nouveau clip dans notre département. En catimini et dès le déconfinement, Julien Doré et son équipe de tournage se sont rendus à Uzès pour mettre en boite une partie de la vidéo qui accompagnera la sortie d'un nouveau titre. Mais aussi à la base nautique intercommunale du Grau-du-Roi. Quelques scènes ont, selon nos informations, été tournées sur le Vidourle où le chanteur pratiquait du paddle. Rien n'a cependant filtré quant à la date de sortie du clip...

La rédaction

En raison du second tour des élections municipales, notre rubrique se met en veille provisoire et reviendra le 5 juillet prochain pour un dernier numéro avant la trêve estivale.

Abdel Samari

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