Le 28 novembre, jour-même où la Sainte-Barbe a été fêtée à la caserne de Lanuéjols - et alors que les équipes du centre de secours de l'Aigoual exprimaient leur colère - le Département faisait parvenir un communiqué de presse pour marquer une nouvelle étape dans la mise en place du centre de secours de Bagard. Mais pour Camprieu et Lanuéjols... toujours rien. Et pas de réponse du président du SDIS (service départemental d'incendie et de secours), Alexandre Pissas (relire ici l'article paru le jour-même de la Sainte-Barbe).
Ce soir de Sainte-Barbe, les pompiers du centre de secours avaient lu une lettre de protestation face au chef de cabinet du président du SDIS, en ouverture d'une fête forcément gâchée. Et ils prévenaient : "Parce qu’aucune de nos alertes précédentes n’a été entendue, nous décidons d’agir ! (...) Dans les semaines à venir, nous mènerons une action forte, en cessant de fournir nos disponibilités pour les gardes et les astreintes, de jour comme de nuit. Nous en informerons clairement la population, car elle doit connaître la réalité de la situation."
De leur côté, le maire de Lanuéjols, Alexandre Vigne, et son homologue de Saint-Sauveur-Camprieu, Nicole Amasse, laissaient déjà planer le doute sur le versement de leur cotisation au SDIS pour l'année 2026, comme nouvelle étape de protestation. Mercredi 10 décembre, ils sont allés plus loin en embarquant les autres municipalités de la communauté de communes dans leur combat. Une motion a été adoptée - qui doit également être votée par les divers conseils municipaux - qui prévoit de "surseoir au paiement" de leur cotisation 2026.
Avant le vote de la motion, Alexandre Vigne a donné lecture du courrier, signé par les six maires de l'ancien canton de Trèves (Causse-Bégon, Dourbies, Lanuéjols, Revens, Saint-Sauveur-Camprieu et Trèves), et adressé aux président et directeur du SDIS, ainsi qu'au conseiller départemental du territoire, Martin Delord. "Depuis maintenant plus d'une année, écrivent-ils, nous vous avons périodiquement alertés sur la situation du Centre de Secours de l'Aigoual et de l'insuffisance des effectifs de Sapeurs-Pompiers Volontaires, de leur épuisement physique et moral, ainsi que de l'insuffisance de Sapeurs-Pompiers Professionnels pour assurer le fonctionnement des deux casernes Saint Sauveur-Camprieu et Lanuéjols, notamment en semaine."
Le courrier rappelle ensuite les différentes initiatives locales pour recruter des forces nouvelles, comme la tenue de portes ouvertes "qui ont pu par la section des jeunes SPV accueillir 8 jeunes gens qui restent à former et cela prend du temps". Les maires soulignent aussi leurs propres efforts, "notamment par la signature de deux conventions permettant à des agents municipaux de Lanuéjols d'être mobilisés durant leur service pour compléter une équipe et permettre un départ de secours".
"Notre devoir de protection de nos populations s'en trouve gravement compromis"
Enfin, les maires rappellent "l'arrêt pour longue maladie" d'un pompier professionnel, "toujours non remplacé, (le) départ du chef de centre et dernièrement la disparition tragique" d'un des leurs. "Tout cela marque profondément les équipes et nous craignons des démissions de SPV ou des abandons liés à leur épuisement. Pour l'instant ils n'ont exprimé que leur colère lors de la cérémonie de la Sainte-Barbe à Saint-Sauveur-Camprieu le 28 novembre dernier, mais l'avenir nous parait sombre."
"Compte tenu de notre éloignement géographique, des conditions météo parfois défavorables, du temps d'intervention d'autres casernes, notre devoir de protection de nos populations s'en trouve gravement compromis, regrettent douloureusement les maires. Aussi, afin de vous mobiliser ainsi que votre Conseil d'administration sur l'urgence de soutien à notre Centre de l'Aigoual, les six maires des communes concernées ont décidé de surseoir au paiement de la contribution 2026 au Sdis tant qu'une solution satisfaisante ne serait pas trouvée. De plus, les communes de notre Communauté de communes Causses-Aigoual-Cévennes-Terres Solidaires viennent en soutien à notre démarche et celles-ci vont également surseoir au paiement de leur contribution 2026."
En remerciant ses homologues maires pour le vote à l'unanimité de la motion, Alexandre Vigne s'est réjoui que la communauté de communes confirme, par ses votes, le choix du descriptif "Terres solidaires" que les élus ont choisi d'accrocher au nom du territoire.
