Publié il y a 2 h - Mise à jour le 06.08.2025 - François Desmeures - 4 min  - vu 44 fois

CHAMBORIGAUD Concret et inspirant, le festival la Belle-R devient Re-Belle-R

Au moment du repas, en 2024

- J.E. JULEZ PHOTOGRAPHY

Festival d'information et de mise en pratique de l'éco-citoyenneté, la Re-Belle-R débute ce vendredi 8 août, pour trois journées. Entre prise d'information, conférences, animations, réflexions, le festival propose surtout des solutions locales à des problèmes mondiaux, en aidant des projets qui lui paraissent aller dans le bon sens. Et offre un peu d'espoir au milieu du marasme environnemental. 

Au moment du repas, en 2024 • J.E. JULEZ PHOTOGRAPHY

Cela aurait pu être un festival sans lendemain, même si l'une de ses missions était de conjuguer l'avenir au présent. De 12 en 2024, les "anciens" organisateurs se sont retrouvés à 4. Par de prompts renforts, c'est finalement à 47 qu'ils ont pensé cette édition. 

Preuve que ce premier jet de la Belle-R avait trouvé son public et une forme de cohérence. "Cela crée un élan, une dynamique, une cohésion", s'enthousiasme Karen qui, avec Maud, fut à la création de ce qui devient un rendez-vous. En tentant de transformer en initiative le constat d'un monde qui s'effondre par bribes. "Le festival est d'une colère et d'une incompréhension : de voir que le monde change vite, qu'il existe des solutions et que rien ne bouge. On a voulu faire fédérer les gens."

Maud et Karen, devant l'allée plantée de fleurs par les élèves de l'école • François Desmeures

"On s'est dit que, créer un événement, c'était pas mal. Chacun y trouve son medium, et on y ajoute un côté festif et du partenariat. Mais on ne voulait pas donner que de l'info, on souhaitait que ça se traduise par des actions", poursuit Karen. "On voulait créer un pont entre les pensées et les actes, développe Maud. D'où  l'histoire de la bourse." Le festival a, ainsi, lancé un appel à projet en février-mars. "Une commission reçoit ensuite les porteurs de projets." L'an dernier, deux bourses avaient été attribuées, à la Recyclerie et à la librairie de Génolhac. 

J.E. JULEZ PHOTOGRAPHY

"Cette année, on a reçu pas mal d'appels à projet. Mais, au final, on a un seul dossier éligible, d'une femme qui veut s'installer comme art-thérapeute, détaille Karen. Du coup, cette année, on mettra une boîte à idées au parc municipal pour voir si émergent des besoins." La tranche active du festival saura les traiter dans l'année qui vient. Car, après cette seconde édition, qui a choisi de battre le fer de la première pendant qu'il était encore chaud, le festival passera en biennale. L'investissement personnel des bénévoles est trop important sur l'année. "Mais là, on voulait marquer le coup, explique Maud : l'an dernier, on pensait voir 300 à 400 personnes, on en a eu 1 500. On ne s'attendait pas du tout à ça."

"Le plus difficile, c'est de ne pas faire un entre-soi"

Karen, l'une des initiatrices du festival

De vendredi à dimanche, pour intéresser le plus de monde possible, "on croise les supports et les objectifs, suggère Maud. Avec des projections, des spectacles, des randonnées, etc. On part sur le plus local possible, ce qu'on a au maximum comme ressources. Et on avait aussi le projet de payer les artistes correctement... Pour que tout le monde travaille, participe et en bénéficie..." 

50 à 60 stands seront présents ce week-end • J.E. JULEZ PHOTOGRAPHY

"Parce que le plus difficile, c'est de ne pas faire un entre-soi, enchaîne Karen, entre gens bien au courant de la situation, mais d'aller chercher les gens de l'extérieur. On profite de la semaine où il y a le plus de touristes dans la région. L'an dernier, on a vu des têtes qu'on ne voyait pas d'habitude." Le festival, à "prix libre et conscient", permet aussi à des individus sans moyen d'y assister, "afin que personne ne se sente sur le côté. Et au final, tous les gens ont donné, et même certains plusieurs fois dans la journée..." 

Lors de la première édition, en août 2024 • J.E. JULEZ PHOTOGRAPHY

Même chose du côté des institutions, qui se sont toutes montrées volontaires, à une exception près, qui déçoit fortement les organisatrices : Alès Agglo. "On a vraiment l'impression d'être, à Chamborigaud, la dernière roue du carrosse pour l'agglomération", regrette Karen. La Belle-R a impliqué, tout au long de l'année, les écoles de Chamborigaud et Génolhac, ainsi que le centre de loisirs de Vialas. L'école du village a notamment planté des graines dans les allées centrales au printemps. Et les tournesols seront en fleur pour le festival. "Pour compter nos entrées, on va distribuer des graines cette année", sourit Karen. 

Entre 50 et 60 stands occuperont le parc municipal dès vendredi. Et, pour le visiteur, il sera difficile de tout suivre, tant le programme est fourni. Ce vendredi, par exemple, à partir de 17h, on pourra tout autant participer à une fresque collaborative que s'initier à la slackline ; visiter un jardin en permaculture ou assister à la projection du film Vivre avec les loups ; participer à une table-ronde sur le concept de Sécurité sociale alimentaire et danser pendant le concert d'Ozanne (*). Samedi, il sera tout autant question de communication animale que de circulation de monnaie ou de se faire dédicacer le livre de Frédéric Fortin sur l'agro-écologie (relire ici). À noter qu'un feuillet des propositions ouvertes aux enfants a été édité à part. 

J.E. JULEZ PHOTOGRAPHY

Le festival étant viscéralement concerné par les questions de son temps, il fera aussi un détour par celui de la solidarité internationale au cours du week-end. Avec une intervention de SOS Méditerranée, samedi à 18h. "Et une partie des bénéfices ira à une associaiton d'aide à Gaza", promet Karen. Car si, sur ce sujet, les solutions paraissent bien loin du festival, celui-ci élève comme dogme la conscience du monde qui l'entoure...

(*) Le programme des trois jours de la Re-Belle-R est à retrouver ici

François Desmeures

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