Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.04.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 736 fois

COLLIAS Des projets tournés vers le développement durable

Jonathan Pire est maire de Collias depuis 2020. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Les moulins sont sauvés. Après de longs mois de combat, la commune de Collias a réussi à préserver ces deux pans du patrimoine menacés de destruction. Une belle victoire pour le jeune maire, Jonathan Pire, qui a encore bien des projets dans ses valises. 

"La commune va contribuer aux efforts nationaux sur la transition énergétique", annonce en préambule le maire. Avec son équipe, il a pour projet de bâtir une micro-centrale hydroélectrique sur le Gardon. Aux yeux de l'élu, l'intérêt est grand puisque l'installation permettrait de préserver le seuil des Machines, qui pourrait être arasé "au nom de la continuité écologique des rivières", indiquait l'association de protection du Gardon et de ses affluents dans une ancienne pétition.

Le seuil du moulin des Machines ou Vieux moulin, sur le Gardon à Collias (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Pour le maire, enlever ce seuil n'est pas une bonne idée : "L'arasement partiel est de 25 mètres linéaires et les fondations vont jusqu'à 4 mètres. On n'a aucune certitude qu'il n'y aurait pas un impact sur le point de captage, sur la biodiversité, sur le niveau de l'eau... Et sans eau, l'activité à Collias disparaîtrait." A contrario, Jonathan Pire veut se servir de ce relief pour générer de l'énergie avec sa micro-centrale hydroélectrique. C'est la société Éléments qui a été désignée pour prendre le marché après un appel à manifestation d'intérêt (AMI). "La commune n'engagera aucune dépense sur ce projet", se réjouit Jonathan Pire, qui rappelle aussi que "le prévisionnel initial d'arasement partiel du seuil étaient compris entre 1 et 1,5 million d'euros à charge de la Ville".

Pour le maire, c'est la bonne opération qui ne coûte rien et va en plus rapporter. Grâce à la concession signée pour 40 ans, la municipalité percevra 2,20 % du chiffre d'affaires jusqu'à la 20e année et 4,4 % de la 20e à la 40e année. En matière de fiscalité, cela devrait représenter un montant annuel autour de 13 000 € qui profitera à Collias, à l'intercommunalité, au Département et à la Région.

Une centrale solaire qui pourrait avoir une production équivalente à celle de 1 480 foyers

Toujours au rayon développement durable, la municipalité colliassoise a également un projet de centrale solaire sur une surface de 6 hectares, dans la garrigue vers Sanilhac-Sagriès. Un peu coincé à cause de l'impact sur la biodiversité, la mairie cherche une solution pour le mener à bien. "L'électricité produite serait redistribuée dans le réseau national et la production est équivalente à celle de 1 480 foyers (soit 7 Mwc, NDLR)", donne pour ordre d'idée le maire. Sans compter les 70 000 € de loyer annuel que la société gestionnaire donnerait à la commune.

L'édile entend l'argument de "dénaturation du paysage" avancé par certains, mais rappelle que le prix de l'électricité risque d'augmenter. "Il faut trouver des solutions les plus consensuelles possibles. La communauté de communes du Pont du Gard a aussi lancé un appel à manifestation d'intérêt pour équiper les bâtiments communaux en panneaux photovoltaïques. On a pour projet de refaire le hangar des services techniques avec une couverture photovoltaïque justement", détaille Jonathan Pire. Il espère aussi recouvrir le jeu de boules avec cette technologie.

Préserver la ressource en eau et avoir un éclairage public plus économe

Dès sa prise de fonction en 2020, le maire a pris un arrêté pour interdire les puits et forages de captage d'eau souterraine dans les trois zones de périmètre de protection immédiat des eaux potables et minérales AS1-1/AS1-2 et AS1-3. Toujours dans l'idée de préserver cette ressource naturelle, la municipalité incite les habitants à récupérer l'eau de pluie. Chacun a le droit à une subvention de 50 € pour acheter un récupérateur d'eau de pluie, qui peuvent servir pour l'arrosage.

La commune veut aussi moderniser son éclairage public et ainsi diviser par quatre sa consommation énergétique. Pour l'instant, 1/5e des points d'éclairage actuels sont passés en LED mais l'objectif est d'avoir fait la transition dans deux ans. La commune a transféré cette compétence au SMEG (Syndicat mixte d'électricité du Gard) qui va s'occuper des travaux de renouvellement, d'extension et d'enfouissement. Et enfin, la Ville va installer deux bornes de recharge pour vélo électrique sur la place du marché, dans le prolongement des bornes pour véhicules. Elles devraient être en place pour mai-juin 2022.

Marie Meunier

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