CULTURE Nuits Musicales : Alfredo Rodríguez triomphe à Uzès

Alfredo Rodríguez
- Photo Yannick PonsCe mardi 29 juillet, les Nuits Musicales d’Uzès ont refermé leur 54ᵉ édition dans une ambiance festive cubaine. Dans la cour de l’évêché, le pianiste cubain Alfredo Rodriguez a livré un concert explosif, entouré de musiciens virtuoses. Il reviendra en trio le 16 octobre à Domessargues au Nîmes Métropole Jazz Festival.
Entouré de Michael Olivera à la batterie, Yarel Hernández à la basse, Carlos Sarduy à la trompette, et "Pedrito Martínez" aux percussions et voix, le pianiste cubain a emmené la cour de l’évêché loin, dans un voyage au cœur de la musique cubaine.
Montunos
Dès les premières mesures, la musique jaillit dans une explosion de timba, de jazz fusion et de pop latine portée par la clave, ce motif rythmique répétitif qui sert de colonne vertébrale à la musique afro-cubaine, donnant impulsion et structure à l’ensemble du morceau comme un battement secret du cœur. Et puis les montunos, ces boucles fiévreuses du piano qui appellent à la transe, qui pulsent et tourbillonnent.
Rodriguez, à l’élégance retenue, mais démonstratif, dirige le quintet de façon limpide. Chaque musicien affirme une identité forte. Pedrito Martínez, percussionniste légendaire, incarne la tradition avec modernité. Carlos Sarduy, également membre du groupe El Comité, alterne les textures entre trompette et bugle. Yarel Hernández assure les fondations du groupe à la basse, ajustant sans cesse l’équilibre entre force et légèreté. Michael Olivera, batteur du trio de Daniel García, fin et toujours surprenant, déroule un jeu précis.
« Alfredo Rodríguez a cette capacité de nous emmener avec lui. Lorsqu’il joue, il semble s’en aller… et il nous entraîne avec lui. Son toucher, sa technique, tout est exceptionnel. Il fait partie de ces rares pianistes au monde à atteindre un tel niveau. Quincy Jones lui-même, qui en a vu d’autres, l’a remarqué pour cela, le qualifiant sans détour de génie », confiait Stéphane Kochoyan, directeur artistique du Nîmes Métropole Jazz Festival, après le concert.
Tubes
À mesure que l’énergie monte, la cour se transforme en piste de danse. Les pulsations cubaines soulèvent le public. Des tubes, du thème de la Panthère rose à la Petite musique de nuit de Mozart en passant par Thriller de Michael Jackson. Ces grands hits sont réarrangés à la sauce cubaine de façon géniale par Rodriguez et ses musiciens.
Au rappel, l’ovation se mue en communion, on se lève et on danse. L’interprétation de Guantanamera, clin d’œil vibrant au parcours de "Pedrito" Martínez que Kochoyan a découvert il y a une dizaine d’années dans un club new-yorkais, devient un hymne partagé. Même dans sa forme la plus traditionnelle, cette version déborde d’innovation. C'est ainsi qu'Éric Desnoues, le directeur du festival des Nuits Musicales, clôture une édition qui fût un grand succès, et prépare déjà la prochaine avec Fabrice Verdier, président de la communauté de communes Pays d'Uzès et le maire Jean-Luc Chapon, présents à cette soirée.
Pour celles et ceux qui auraient manqué cette nuit musicale à Uzès, Alfredo Rodríguez, managé par le Nîmois Thomas Duport, sera bientôt de retour dans la région. Il se produira le jeudi 16 octobre 2025 à 20h30 au foyer Lucie Aubrac de Domessargues, dans le cadre du Nîmes Métropole Jazz Festival. Cette fois en trio, il partagera l’affiche avec Luis & Rosa lors d'une soirée « Zazou tropical ».