Publié il y a 10 h - Mise à jour le 29.07.2025 - Yannick Pons - 2 min  - vu 182 fois

CULTURE Sylvie VDS : « Après ma représentation, j’apprends que le théâtre ferme »

Sylvie VDS devant le rideau de fer

- Photo Yannick Pons

Le 16 juillet, le théâtre Paradise République a été fermé administrativement par décision de la préfecture de Vaucluse, en raison d’infractions liées à du travail dissimulé datant de 2023. Parmi les nombreux artistes touchés, la comédienne belge Sylvie VDS, qui y jouait son spectacle La spiritualité mon cul, a dû interrompre sa série de représentations et quitter le festival. 

Objectif Gard. Vous jouez actuellement votre spectacle La spiritualité mon cul à Avignon. D’où vous est venue cette idée ?

Sylvie VDS. J’ai écrit ce spectacle il y a deux ans, après avoir suivi de nombreux séminaires de développement personnel, dont un à l’américaine, très spectaculaire. Et je me suis dit : « Mais en fait, je suis une comédienne ». Le spectacle est né de là. Il parle de cette quête de perfection, de nos contradictions, de l’ego spirituel. C’est à la fois très personnel et complètement absurde. J’avais envie de rire de nos imperfections. Je ne me moque de personne dans ce spectacle, c’est quelque chose de positif, joyeux, presque guérisseur m’a-t-on dit.

C’est votre deuxième one-woman-show. Comment êtes-vous devenue humoriste ?
J’ai toujours fait du théâtre et de l’improvisation, mais en amateur. Ce qui m’a amenée sur scène, c’est surtout un long travail personnel. J’étais professeur des écoles, puis coach en développement personnel. Et c’est en travaillant sur moi que j’ai trouvé cette forme d’authenticité que j’essaie aujourd’hui de transmettre. J’écris mes spectacles comme des parcours de transformation, avec du rire, de l’autodérision et de la légèreté. J’aime dire que mes spectacles lèvent les vibrations vers le haut (rires).

C’était votre première année à Avignon. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
C’était intense, très formateur. Au début, les salles étaient pleines, le public réceptif. Et puis, un jour, quelques heures après ma représentation du matin et j’apprends que le théâtre ferme. Au début, on ne s'inquiète pas, on se dit qu'ils vont rouvrir et en fait non. Nous n’y étions pour rien, mais je me suis retrouvée sans scène du jour au lendemain. J’ai décidé de rester à Avignon malgré tout, pour observer, comprendre et préparer l’avenir. J’étais venue ici pour tester le public français, pour la visibilité, et en tirer une vraie stratégie de tournée.

Que retenez-vous d’Avignon et de votre rencontre avec le public français ?
Ce qui m’a surpris, c’est que les Français ne rient pas aux mêmes moments que les Belges ! J’ai dû adapter mon rythme, mes pauses. Mais j’ai aussi été très bien accueillie. Ce festival m’a permis de mieux comprendre certaines différences culturelles, de ressentir les tensions, et surtout de prendre conscience de l’importance d’avoir une stratégie solide si l’on veut qu’Avignon serve de tremplin. C’est ce que je vais appliquer désormais.

Quels sont vos projets après Avignon ?
Je retourne en Belgique à la fin du mois, et avec ma production, nous travaillons déjà sur une stratégie de tournée en Belgique et en France. Rien n’est encore fixé, mais notre objectif est clair : faire vivre le spectacle. Le message de La spiritualité mon cul, c’est justement cela : transformer les imprévus en opportunités. Chaque situation a un sens. Et c’est ce que j’ai envie de faire maintenant : rebondir, continuer et partager cette énergie avec le plus grand nombre.

Yannick Pons

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio