ÉDITORIAL Violences au Prolé d'Alès : quel est le projet politique du Bloc Montpelliérain ?

Des militants du Bloc montpelliérain lors d'un collage.
- Photo DRContacté par notre rédaction après les attaques violentes au Prolé d'Alès, un certain Rémi a accepté de nous répondre en tant que porte-parole de ce mouvement du Bloc Montpelliérain.
Le choc. Vendredi soir, au Prolé, réputé pour être le point de rencontre des communistes alésiens, au moment où les festaïres profitaient des animations nocturnes à Alès, une dizaine d'individus a fait irruption. Et n'a rien trouvé de mieux que de s'attaquer violemment à des clients. Coups de pied et de poings, jet de gaz lacrymogène, la direction de l'établissement a évacué en urgence, le temps de l'arrivée de la police. Une enquête a été naturellement ouverte par le parquet d’Alès pour faire toute la lumière sur cette violente rixe. En attendant, selon les témoins, elle semble trouver son origine chez un groupuscule d'extrême-droite. Bloc Montpelliérain. Contacté par notre rédaction dans le week-end, par le compte Twitter de cette organisation, un certain Rémi a accepté de nous répondre en tant que porte-parole de ce mouvement. Il réfute immédiatement les accusations liées au Prolé. "Nous n’étions pas sur Alès ce soir-là et vous vous appuyez sur des dires d’antifascistes cherchant absolument à nous faire dissoudre depuis de nombreux mois, sans preuves tangibles." Certes, mais plusieurs articles dans la presse nationale et locale relatent des faits similaires. Deux des militants de Bloc Montpelliérain sont même passés devant le tribunal en fin d'année dernière. "Les deux militants ont été relaxés, l’un concernant un fait de dissimulation de visage lors d’une manifestation et l’autre pour une soi-disant agression où il n’était pas présent, non relié à notre mouvement" répond encore le représentant qui rajoute sans masquer ses intentions : "Notre but est de former la jeunesse patriote et nationaliste politiquement, à s’élever dans une société décadente par la lecture, les débats, mais également le sport." Malgré les réactions politiques nombreuses tout le week-end et la demande de Fabien Roussel, le patron du PCF, de dissoudre ce groupe, le Bloc Montpelliérain reste confiant. "Nous n’avons pas de raison d’être inquiets. Nous sommes habitués à ce genre d’attaques et cela ne fera que renforcer notre détermination politique, nous sommes une alternative systémique, ce qui dérange le bras armé de ce système bien évidement." Même si ces derniers propos paraissent sortir tout droit d'une expérience complotiste, il est évident que ce Bloc Montpelliérain n'a pas dit son dernier mot. Et certainement pour le pire. Jusqu'à quel point Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, pourtant prompt à s'exprimer, à tort et à travers, sur de nombreux sujets, restera silencieux ? Car les "barbares", ils n'étaient pas seulement sur les Champs-Élysées ce week-end…