Publié il y a 4 h - Mise à jour le 06.05.2025 - François Desmeures - 4 min  - vu 119 fois

ÉDUCATION La FSU du Gard portera, lors du congrès national, l'inquiétude de la casse des services publics

La FSU gardoise était réunie en congrès, pendant deux jours, à la Bourse du travail d'Alès

- François Desmeures

Avant leur congrès national du mois de juin, les membres de la FSU gardoise étaient réunis en congrès, ces lundi et mardi, à la Bourse du travail d'Alès. Ils monteront à la réunion nationale avec plusieurs questions départementales et nationales, comme l'inclusion scolaire ou la revalorisation des personnels, en refusant de se faire dicter l'ordre du jour par les annonces gouvernementales.

La FSU gardoise était réunie en congrès, pendant deux jours, à la Bourse du travail d'Alès • François Desmeures

Les motions nationales ont été reçues, à charge aux membres gardois, sur les deux journées de congrès, de les amender et d'en livrer une version "départementale" qu'ils porteront au congrès national de la FSU-SNUipp, du 16 au 20 juin, à Aix-les-Bains. De façon à "fixer le mandat pour les trois années à venir", explique la co-secrétaire départementale, Myriam Vermale.

"Nous sommes et resterons un syndicat qui défend l'école publique, entame l'autre co-secrétaire, Michel Georges, ainsi que les droits des personnels." Un syndicat de la fonction publique qui met aussi en avant ses combats sociétaux, comme "la marche pour le climat, le droit au logement, etc." Mais ne perd pas de vue "la mère des batailles", comme l'appellent certains, l'école et l'éducation.

"Le dernier truc en date, c'est la convention citoyenne annoncée par notre cher président, poursuit Michel Georges. À croire qu'il cherche à cacher tous les derniers scandales sortis qui ont touché le secteur privé financé par le public". Le secrétaire départemental s'en prend aussi à la question des "vacances d'été trop longues, sujet qui revient très régulièrement dans le débat quand il y a un manque quelque part". Et Myriam Vermale liste quelques sujets dont le syndicat pense que le Gouvernement souhaite les conserver sous le tapis : "Les moyens pour l'inclusion, l'attractivité du métier, la souffrance des élèves et des enseignants, ..."

"La question principale, poursuit la professeure alésienne, est : quels sont les moyens donnés aux personnels de l'Éducation nationale afin de faire réussir tous les élèves ? Mais cette question ne sera pas soulevée par la convention citoyenne." Lors de cette édition du congrès, la FSU gardoise a compté une dizaine d'AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap), personnel précarisé dans un temps de travail forcément partiel, et pourtant pilier de l'école inclusive. "Aujourd'hui, on a des collègues de 17 ans d'ancienneté qui touchent 1 000 € par mois", explique Pascale Thoirey-Bouyahmed, secrétaire adjointe du syndicat. 

Myriam Vermale, Pascale Thoirey-Bouyahmed et Michel Georges • François Desmeures

En plus du temps partiel, ce personnel presque exclusivement féminin va désormais opérer dans un territoire plus large que précédemment, augmentant mécaniquement les frais engendrés pour le travailleur, sans hausse de revenu. "Les besoins ne seront plus évalués par la MDPH" (maison départementale des personnes handicapées), explique Myriam Vermale. "Et la mutualisation des élèves est un non-sens pédagogique, enchaîne Pascale Thoirey-Bouyahmed. Les élèves vont avoir 4 ou 6 heures d'AESH sur une journée, puis plus rien pour le reste de la semaine. On est dans le saupoudrage, cela crée des souffrances pour les élèves, les enseignants et les AESH. On est dans une gestion comptable, on voudrait une gestion humaine." Avec l'embauche de titulaires, notamment.

La FSU fait aussi le constat que les temps partiel demandés par des enseignants sont systématiquement refusés dans le Gard. "Le risque, c'est que les gens doivent finalement s'arrêter", craint le syndicat. Mais pour Myriam Vermale, ce refus est une façon de gérer le manque d'enseignants. Avec les 15 postes conservés par le Dasen (directeur académique des services de l'Éducation nationale) du Gard pour d'éventuels mouvements de carte scolaire, en juillet ou septembre, le temps partiel est "son autre marge de manœuvre" pour disposer des postes pour une modification, à la marge, de la carte scolaire.

Des injonctions qui proviennent "de la part de gens qui n'ont pas fréquenté l'école publique"

Enfin, sur le fond, les membres gardois de la FSU s'inquiètent d'un retour aux vieilles méthodes pédagogiques, gravées dans le marbre, et qui laissent peu d'autonomie à l'enseignant. "On est formé pour adapter la méthode aux élèves, argumente Myriam Vermale. Aujourd'hui, on ne raisonne plus en humain, mais en statistiques. Mais les élèves sont différents chaque année !" Et ce qui exaspère la FSU, c'est que ces volontés et injonctions proviennent "de la part de gens qui n'ont pas fréquenté l'école publique", en pensant aux différents ministres qui n'ont vu que les bancs du privé.

L'occasion d'enchaîner sur l'école dite libre, que la FSU souhaiterait, fondamentalement, voir disparaître. "On demande plus de contrôles dans les écoles privées à tous les niveaux. Et, a minima, une vérification des deniers publics." Alors que Mediapart a publié un article sur la falsification d'un rapport qui aurait servi à protéger l'école Stanislas (à lire ici, sur abonnement), la FSU réaffirme sa volonté "de la suppression des aides publiques au privé". Ils dénoncent notamment le fait qu'un maire ne peut pas refuser une dérogation dans un autre village d'un enfant de sa commune, si c'est pour une école privée, alors qu'il peut le faire pour une école publique. Et que la commune est obligée de participer financièrement à la charge, donc à verser aussi - et encore - de l'argent à l'école privée.

Le 13 mai, c'est pour toute la fonction publique d'État que la FSU appelle à la grève, fonction hospitalière comprise. "Pour la défense des missions du service public, une revalorisation salariale ou encore la suppression du jour de carence". À Alès, un pique-nique aura lieu devant la sous-préfecture dès 11h30.

François Desmeures

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