Publié il y a 2 h - Mise à jour le 07.10.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 63 fois

FAIT DU SOIR AOC Costières de Nîmes : test positif pour le millésime

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)

Patrick Mallet, Jérôme Castillon, Julien Caligo, Cyril Marès et Aurélie Pujol (Photo Anthony Maurin)

Le syndicat gardois présentait son millésime 2025, ses perspectives et sa saison 2026 dont Vignes Toquées.

La viticulture est en danger, vous l’entendez depuis quelques années, c’est une réalité. Mais, dans le Gard, l’AOC Costières construit son avenir et, crise ou pas, elle trace un chemin pérenne vers des jours radieux. Ce n’est pas un tableau idyllique de la situation, c’est, là aussi, une réalité. Oui, lutter en parallèle de l’avancée du monde permet de rester à sa marge et donc de ne pas tomber forcément dans ses vices.

Alors que les vendanges s’achèvent, le premier bilan du millésime 2025 et les perspectives économiques de l’appellation étaient présentés avec les temps forts à venir dans le vignoble des Costières et la 16e édition de Vignes Toquées. Créé en 1942 et actuellement couvrant 24 communes autour de la préfecture gardoise, l’AOC est équilibrée.

Cyril Marès, président du Syndicat des vignerons des Costières de Nîmes, détaille l’actualité : « Nous sommes encore dans la vinification du millésime qui a été précoce, mais qui a laissé une belle maturité au vin rouge. C’est un très bon millésime pour le blanc et le rosé, nous sommes aussi très optimistes pour le rouge. Le rendement est dans la moyenne de l’AOC, comme on dit, les millésimes multiples de cinq sont bons ! »

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
L'AOC Costières de Nîmes est aussi sur l'Esplanade (Photo Anthony Maurin)

La Roussanne et la Syrah semblent être les cépages ayant le plus souffert cette année, mais ils ne bouleversent pas la production. Un peu moins de 45 % de rouge, près de 45 % de rosé et environ 10 % de blanc. Le tout pour 250 déclarants de récolte. Un terroir qui s’adapte à ses évolutions. Et à celles de la société. Pour Jérôme Castillon, co-président de la section interprofessionnelle Costières de Nîmes : « Nous avons fait le travail, on a retroussé nos manches donc la vigne a donné du raisin, mais l’année sera un peu faible sur le rendement, juste en dessous de la moyenne. »

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
Patrick Mallet, Jérôme Castillon, Julien Caligo, Cyril Marès et Aurélie Pujol (Photo Anthony Maurin)

L’AOC se déploie sur 2 980 hectares, c’est 8 % de moins qu’il y a deux ans. On compte 53 % de caves coopératives pour 46,8 % de particulière (63 caves) pour 99 106 hectolitres en sortie de chai en 2024-2025. Du Pont du Gard à Aigues-Mortes, les parcelles sont jeunes et 2/3 sont irriguées (environ 90 % pourraient l’être). Un atout pour éviter le stress hydrique !

Pour Jérôme Castillon : « Depuis 2015, nous voyons une vraie érosion du volume déclaré et ça continuera en 2025. Cela ne nous réjouit pas de voir des courbes qui baissent, mais c’est pire ailleurs. Nous avons entre 12 et 14 mois en stock, c’est assez constant ces dernières années et ça nous permet de conserver nos prix. On ne revendique que ce que l’on pense vendre. Les opérateurs se remettent en question, c’est sage et nous sommes fiers de notre marque et de notre terroir. Nous travaillons pour le long terme, des jeunes s’installent ou reprennent des exploitations, tout le monde est très impliqué. »

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
AOC Costières de Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Mais, ce qui est inquiétant, ce sont les pertes dans la catégorie des ventes de vin conditionné. -11 % et des cavistes qui souffrent. Les prix tiennent, mais c’est dur. Heureusement que les vignerons de l’AOC entretiennent encore leurs terres et parlent de pérennité. Ce n’est pas le cas partout ailleurs. Quelques pépites éveillent aussi la curiosité.

Aurélie Pujol, directrice du Syndicat des vignerons des Costières de Nîmes, poursuit : « 80 % sont sous label agroenvironnemental dont 30 % en bio. Même si elle est confidentielle, la Clairette de Bellegarde est aussi présente. C’est un blanc sec et pas forcément effervescent ! » Une typicité qui lui vaut une place spéciale dans l’AOC. Cyril Marès en produit. « Nous sommes sept producteurs sur une dizaine d’hectares mais les volumes augmentent ! »

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
Jérôme Castillon, Cyril Marès et Aurélie Pujoul de l'AOC Costières de Nîmes (Photo Anthony Maurin)

En grande distribution, sur les ventes de l’AOC Costières de Nîmes, le blanc est en hausse de 3 %, mais rouge et rosé chutent respectivement de 13 % et 12 %. Le « bib » a clairement un souci, surtout pour le rosé, et les promotions se font rares. « Peut-être que le plafond du rosé a été atteint. Autre souci, les exportations. La baisse continue mais ralentit pour les 40 % de domaines qui exportent », explique Cyril Marès.

Royaume-Uni et Belgique sont devant ; l’Allemagne est stable. En Chine ? Une incroyable érosion depuis le covid et un marché, finalement, peu valorisant. Le Canada ? Le marché est en monopole, les conséquences sont difficiles à prévoir. « La réelle inquiétude, c’est les USA où nos produits débarquent avec 30 % de taxes. Nos distributeurs ont de gros soucis financiers et nous aussi par ricochet… Cependant, l’avantage de l’export, c’est qu’il y a de nombreux marchés ! », ajoute Jérôme Castillon.

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
L'AOC Costières de Nîmes sur l'esplanade, avec une belle terrasse (Photo Anthony Maurin)

La diabolisation du vin a fait mal à la viticulture. Le problème est aussi sociétal, certains réseaux sociaux commencent à interdire les photos avec du vin. S’il faut bien évidemment prêcher la modération, le vin fait partie de la culture de la table. Il entretient le territoire, fait vivre des familles, retrace l’histoire de l’humanité moderne et offre des moments de partage.

Il est certain qu’une vigne, quand on la plante, on le fait pour les cinquante prochaines années. La vision du monde diffère. « Non ! Ne buvez pas de vin, mais buvez du Red Bull ! », lance Jérôme Castillon en plaisantant sur le fait que la marque, pas franchement bonne pour la santé, bénéficie d’une étonnante visibilité.

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
AOC Costières de Nîmes c'est aussi une philosophie ! (Photo Anthony Maurin)

« L’AOC veut préserver son environnement, ajoute Aurélie Pujol. Nous optimisons nos pratiques, notamment avec l’irrigation et la préservation des ressources. Nos vignerons sont à la pointe, des pionniers de l’irrigation. Nous expérimentons aussi cinq nouveaux cépages, dont des Italiens et des Espagnols. Nous favorisons la biodiversité en identifiant toutes les espèces de faune et de flore. »

AOC Costières de Nîmes Vignes Toquées Julien Caligo (Photo Anthony Maurin)
AOC Costières de Nîmes (Photo Anthony Maurin)

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