"Veille entreprise" et "Centre d'information sur la prévention", voici les deux outils qui pourraient bien être d'une grande utilité pour les chefs d'entreprise. À l'heure où l'échec est mal considéré en France, la CCI Gard a souhaité prendre les devants. Pour le premier nommé, lancé en juillet par Jean-Marie Albouy, membre associé CCI Gard, cet outil d'autodiagnostic en ligne permet de prévenir les risques de liquidation judiciaire ou de redressement. Lorsqu'un chef d'entreprise sent qu'il est en difficulté, il peut consulter ce lien, où un questionnaire gratuit et anonyme d'une quarantaine de questions l'attend.
Selon le résultat final, des mesures seront prises. En dessous de 15 points, aucune alerte. Entre 15 et 50, la vigilance est à adopter. Au-dessus de 50, la CCI contactera le chef d'entreprise pour évaluer plusieurs solutions avec lui. "L'objectif est de toucher les 60 000 entreprises immatriculées. Les chefs d'entreprises ne sont pas seuls, nous sommes là !", s'exclame Jean-Marie Albouy. Pour l'instant, sur les 45 questionnaires remplis, 10 % nécessitent la prise de rendez-vous. Les TPE de moins de cinq salariés sont les plus touchées.
Réactivation du CIP Gard
Le 14 octobre prochain, la CCI Gard signera une convention avec le CIP Gard pour la réactivation de cette dernière. La première union des deux entités remonte à 2005, et le 7 décembre 2007 naissait le CIP Languedoc. "À l'époque, on avait fini par être moins sollicités, ce qui avait rendu le dispositif moins fonctionnel", déplore le président CIP national, Jean-Marie Chabaud.
Cette association mélangeant un expert-comptable, un avocat et un ancien juge permettra de prendre les difficultés des chefs d'entreprise plus tôt, et offre surtout une solution associative, anonyme et gratuite, lorsque la voie payante peut montrer ses limites. "On ramène à Nîmes ce qui se passe dans le Vaucluse et l'Hérault", affirme Jean-Marie Chabaud.
Le CIP permet d'aider quelqu'un qui ne voit pas forcément ses difficultés et qui se retrouve dans la solitude. Dans cet ordre, il se compose de trois parties : écouter, dialoguer, orienter. "Souvent, les entreprises qui vont au tribunal ne sont pas accompagnées d'un expert-comptable", dévoile Anne Dideron, représentante de la profession. Un accompagnement non négligeable quand on sait la recrudescence des procédures collectives et que 1 024 salariés, à ce jour en France, se retrouvent sur la touche au tribunal de commerce.