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Publié il y a 2 h - Mise à jour le 07.10.2025 - © Sabrina Ranvier - 5 min  - vu 209 fois

FAIT DU JOUR Le fléau de la prostitution des mineurs

Peu de victimes osent lancer un SOS. Mais la prostitution sur mineurs augmente. Le CIDFF, au niveau national,évoque une hausse de 68 % des procédures ouvertes pour proxénétisme sur mineurs et recours à la prostitution sur mineurs entre 2016 et 2020. 

- © Sabrina Ranvier

Il y a urgence. D’ici la fin de l’année, les professionnelles du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) du Gard vont mener des actions de prévention contre la prostitution des mineurs en collège. « On trouve de la prostitution dès 12-13 ans », observe une policière gardoise. Émilie, 12 ans, a été découverte dans la rue, rouée de coups. En fugue, cette jeune fille avait commencé à faire des passes contre un hébergement... L’affaire a plus de deux ans, mais son avocate nîmoise reconnaît que la prostitution l’a faite tomber « dans un milieu extrêmement violent ». Cette adolescente a une vie familiale compliquée. Mais la prostitution touche tous les milieux. Aglaé* a des parents « cadrants ». À 16 ans, elle rencontre une rabatteuse sur Snapchat. Séquestrée, elle donne l’alerte en traçant un SOS, au rouge à lèvres sur un carton. Ses proxénètes seront condamnés à des peines allant de 23 à 25 ans de prison. C’était il y a pile un an. Aglaé, aujourd’hui étudiante, a osé parler. Les professionnels de la justice et de la police reconnaissent que beaucoup se taisent et n’ont pas forcément conscience d’être des victimes.

Un phénomène qui touche tous les milieux

Certaines mineures ont des parents « défaillants », d’autres des mamans « aimantes »… Des mineurs jouent parfois les rabatteurs.

C’est l’âge où on sort à peine du CM 2. On découvre le collège. On peste contre les cartables trop lourds. On ronchonne car les copines ne sont pas dans la même classe... Émilie* n’a pas connu cette vie-là. À 12 ans, elle n’était pas en sixième. Elle a été retrouvée, lourdement tuméfiée, dans la rue, à Nîmes. Prise en charge à l’hôpital, on découvre qu’elle se prostitue. L’adolescente frôle aujourd’hui les 15 ans. Elle est difficile à joindre. L’avocate des droits de l’enfant, appelée à la rescousse dans cette affaire, reconnaît que la prostitution a fait tomber la jeune fille dans un milieu « extrêmement violent », dont elle n’arrive pas à se sortir.

Une « inquiétante expansion » de la prostitution des mineurs

Émilie n’est pas un exemple isolé. En mai 2024, alors qu’elle est ministre déléguée à l’Enfance, Sarah El Haïry, donne un chiffre : entre « 6 000 et 10 000 enfants » seraient victimes chaque année de la prostitution.

L’avocate d’Émilie se remémore les sévices constatés par les médecins dans le détail, sans avoir besoin de se replonger dans le dossier. Elle brosse à grands traits le parcours sinueux de l’adolescente : une vie familiale compliquée, une maman « défaillante », un placement en foyer dans un autre département… …

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