FAIT DU SOIR D'Alès à Boisset-et-Gaujac, l'eau et la ville au cœur d’une journée d’inaugurations

Les élus ont inauguré la Grand Rue Jean-Moulin ce jeudi 28 août.
- Romain FioreCe jeudi, le syndicat de l’eau et la Ville d’Alès ont enchaîné deux rendez-vous importants. Le premier autour des réseaux d’eau potable à Boisset-et-Gaujac et dans le quartier de Rochebelle, le second pour célébrer la fin du chantier de la Grand-rue Jean-Moulin au cœur de la capitale cévenole.
À Boisset-et-Gaujac, le coup d’envoi a été donné pour le renouvellement de deux conduites de 350 mm de diamètre, vétustes et fuyardes, qui alimentent jusqu’à 40 000 habitants. Le projet, chiffré à 4,8 M€, concerne 11 kilomètres de canalisations, dont une première tranche de 2 km.
« Ces conduites, construites dans les années 60 en amiante-ciment, présentaient des fuites pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres cubes par heure », a rappelé, Christophe Rivenq, le président d’Alès Agglomération. Les économies attendues sont de taille : près de 80 000 m³ d’eau préservés chaque année.
Pour le maire de Boisset-et-Gaujac, Philippe Allié, « c’est un chantier structurant qui va résoudre les problèmes récurrents de fuites et de voirie abîmée. Les habitants attendaient une solution durable ».
Le Département et l’Agence de l’eau financent respectivement 19 % et 52 % de l’opération. « Économiser l’eau est un mot d’ordre majeur. Dans un contexte de changement climatique et de sécheresses répétées, chaque mètre cube sauvé est précieux », a insisté Karine Bonacina, directrice de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Rochebelle et Grand-rue Jean-Moulin : modernisation des réseaux
La visite s’est poursuivie à Alès avec la réception des travaux d’eau potable dans le quartier de Rochebelle. Là, 2,1 km de canalisations en amiante-ciment ont été remplacés, pour un coût de 3,3 M€ en eau potable et 2 M€ en assainissement. « Ce chantier a été complexe et long : plus de deux ans et demi. Mais il était indispensable. Nous remercions les habitants pour leur patience », a souligné le président de l’Agglomération, rappelant que les fuites éliminées sont estimées à 57 500 m³ par an.
Dans la Grand-rue Jean-Moulin, un autre tronçon stratégique a également été rénové depuis 2021, représentant 3,1 M€ d’investissement. Ici, les économies atteignent 141 000 m³ d’eau par an. Au total, ces opérations permettront de préserver près de 280 000 m³ chaque année, soit la consommation annuelle d’une ville moyenne. « Notre démarche Eau et Climat : préparons l’avenir prend ici tout son sens », a affirmé Olivier Gaillard, vice-président du Conseil départemental du Gard, délégué à l'Aménagement du territoire.
Une Grand-rue Jean-Moulin métamorphosée
Enfin, la journée s’est conclue en centre-ville, où élus et partenaires ont inauguré la nouvelle Grand-rue Jean-Moulin. Dix années de préparation, de négociations et de travaux pour aboutir à une transformation de fond de cette artère historique. Le projet global de rénovation urbaine pèse 27,48 M€, financé par l’ANRU (Agence nationale de renouvellement urbain, 8,26 M€), l’Agglomération (5 M€), la Ville d'Alès (5,058 M€), la Région (520 000 €), sans oublier la Banque des territoires et l’Agence de l’eau pour la partie réseaux. Le renouvellement de l'eau, c'est aussi 1 million d'euros, dont 560 000 € de l'Agence de l'eau, premier financeur de cette opération, puis le Département avec 80 000 €.
« C’est un moment d’aboutissement, le fruit d’un travail collectif. Nous voulions recréer de la qualité de vie au cœur de ville : désimperméabiliser (un projet à 1,54 M€), végétaliser, réduire la place de la voiture et favoriser les mobilités douces », a expliqué Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, aux côtés de Max Roustan, maire honoraire.
Redonner une nouvelle âme au quartier
La rue, désormais pensée comme une “rue-jardin”, se veut plus fraîche, plus agréable et offre un nouveau visage à ce quartier populaire et mixte. « Nous avons gagné quatre à cinq degrés dans les appartements grâce aux traitements thermiques », témoignent les habitants, régulièrement cités par les élus.
Pour Aurélie Genolher, conseillère régionale, qui a grandi durant sa jeunesse dans cette Grand-rue Jean Moulin, « ce projet est avant tout une histoire de vivre-ensemble. Dans ce quartier, on ne regardait pas comment les gens parlaient ou priaient, on était juste heureux d’être ensemble. Cette rue-jardin redonne un peu de ce baume au cœur ».
Karine Bonacina a également salué « un projet exemplaire d’adaptation au changement climatique. La végétalisation et la désimperméabilisation permettent de lutter contre les îlots de chaleur, d’améliorer la biodiversité et de recharger les nappes phréatiques ».
Entre réseaux et rénovation urbaine, un même fil conducteur
De Boisset à la Grand-rue Jean-Moulin, le fil rouge est clair : préserver les ressources et préparer l’avenir. « L’eau coûte en moyenne 60 € par mois aux foyers, contre 200 € pour la téléphonie. Mais l’eau est vitale. Sans soutien des partenaires, elle deviendrait un bien de luxe », a averti le président d’Agglo, appelant à poursuivre les investissements massifs d’ici 2030. Une journée qui illustre la convergence des enjeux : assurer l’accès à une eau de qualité et redonner vie au cœur de ville.