« Dès l’âge de 12 ans, je rêvais de jouer au plus haut niveau. Je n'étais pas passionnée par l'école, mais je crois que j'ai réussi ce que je voulais », a rappelé Jacky Chazalon, le regard pétillant. Partie de son quartier de Chantilly et formée au CES Pasteur à Alès, elle s’impose vite comme l’une des meilleures basketteuses de sa génération. Celle qui rejoindra à 19 ans le Clermont Université Club remportera neuf titres de championne de France et disputera quatre finales européennes dans les années 1970, marquant à jamais l’histoire du sport féminin.

Son talent et sa vitesse séduisent jusqu’au New York Times, qui lui consacre un article en 1974. En 2009, elle entre au FIBA Hall of Fame avant d’être nommée, en 2023, au prestigieux Basketball Hall of Fame américain – une reconnaissance mondiale rarissime pour une Française.

Des hommages appuyés

Les discours se sont succédé avec la même émotion. Christophe Rivenq, maire d’Alès, a insisté sur « l’exemple éternel » que représente Jacky Chazalon : « Vous êtes la preuve que dans une petite ville de province, on peut atteindre le sommet mondial. Votre fierté d’être née à Alès et votre devoir de transmission font de vous un modèle pour les générations. »

Marie-Claude Albaladejo, adjointe au sport, avait ouvert la cérémonie en saluant « une pionnière du sport féminin et une figure inspirante pour la jeunesse ». De son côté, Gérard Martin, président du club alésien de basket, a rappelé avec tendresse son rôle de marraine et sa proximité constante avec la discipline. Même à distance, Michel Drucker, qu’elle avait côtoyé lorsqu’il était journaliste sportif, a tenu à lui adresser un message d’amitié, qualifiant Jacky Chazalon de « gloire du sport et de l’équipe de France ».

Une Alésienne restée fidèle à ses racines

Si elle a brillé dans toute l’Europe avec Clermont, Jacky Chazalon est toujours revenue dans ses Cévennes. « Je suis née ici, et je n’ai jamais oublié d’où je viens », a-t-elle rappelé devant un public conquis. La voix parfois tremblante, elle a livré son message aux jeunes basketteuses présentes devant elle :

« Le sport m’a donné une vie fabuleuse, même si nous n’étions pas professionnelles. Je n’ai pas gagné d’argent, mais j’ai gagné des amitiés, des souvenirs et une envie de transmettre. Croyez en vos rêves, travaillez dur et respectez toujours vos adversaires. »

Un moment historique pour Alès

En clôture, le maire a résumé l’émotion partagée : « Aujourd’hui, nous célébrons bien plus qu’une sportive. Nous célébrons une femme qui incarne l’effort, le vivre-ensemble et la réussite. Vive Jacky Chazalon, vive le sport, vive Alès ! » Les applaudissements nourris et l’émotion partagée disaient tout : Jacky Chazalon n’est pas seulement une légende du basket, elle est une part vivante de l’histoire d’Alès.