Publié il y a 2 h - Mise à jour le 07.11.2025 - Thierry Allard - 4 min  - vu 120 fois

FAIT DU SOIR La piscine du Pays d’Uzès, « un équipement d’intérêt général »

Ce vendredi matin, lors de l'inauguration de la piscine du Pays d'Uzès

- Thierry Allard

C’est l’aboutissement d’un travail de cinq ans : la piscine couverte du Pays d’Uzès a été inaugurée ce vendredi matin, un peu plus d'une semaine avant son ouverture au public.

« Le chemin est long du projet à la chose » : le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU) Fabrice Verdier a cité Molière, ce matin, au moment de couper le ruban de la piscine intercommunale bâtie rue Jeanne-Palanque, à Uzès. Long de plus de vingt-cinq ans, en l’occurrence, un quart de siècle rythmé par des débats, des projets avortés, et parfois des tensions. Jusqu’à ce que, il y a cinq ans, le conseil communautaire tombe d’accord sur l’opportunité d’une piscine couverte sur le territoire d’une intercommunalité de 35 communes dépourvue d’un tel équipement, pourtant plus qu’utile notamment pour apprendre à nager aux enfants.

Cinq ans plus tard, la piscine ouvre donc ses portes, après un chantier de 18 mois qui a vu le terrain, donné par la mairie d’Uzès, accueillir un équipement de 1 354 mètres carrés, doté d’un bassin de 25 mètres de long, d’un bassin dédié aux apprentissages et aux activités sportives ainsi que d’une pataugeoire et d’un solarium extérieur, de quoi accueillir 330 baigneurs en simultané. « C’est un équipement qui paraît très simple, mais qui à l’intérieur est extrêmement complexe, avec une technicité, un défi autour des économies d’eau et d’énergie, mais aussi du confort d’utilisation », souligne l’architecte Éric Lemarié, maître d’œuvre du projet.

Ainsi, la piscine du Pays d’Uzès multiplie les solutions techniques innovantes, de la géothermie grâce à des pieux installés sous le nouveau parking qui la jouxte, au système de filtration, qui permet de consommer « dix fois moins d’eau », souligne Éric Lemarié. La piscine bénéficie aussi d’un système de ventilation naturelle, de 120 mètres cubes de cuves enterrées pour récupérer l’eau des bassins lorsqu’ils sont vidés, au bénéfice « de l’arrosage et de la voirie », précise l’architecte, et d’une isolation soignée, notamment grâce au toit végétalisé. Au niveau architectural, le but était « l’harmonie entre le bâti et le paysage » et « un effet balcon » au niveau du solarium, rajoute-t-il.

La piscine compte deux bassins dont un de 25 mètres de long  • Thierry Allard

« Le fruit de l’intelligence collective »

Pour que ce projet voie le jour, il a fallu « mobiliser les compétences, les énergies et les engagements », rappelle Fabrice Verdier. Au départ, il y a ce grand terrain de quatre hectares le long de l’avenue Georges-Pompidou, longtemps inexploité, acheté par la mairie et cédé gratuitement à la Communauté de communes pour partie. « Et du foncier gratuit à Uzès, ça signifie beaucoup », rappelle Fabrice Verdier. Désormais, outre la piscine, « nous avons un grand parking gratuit, une école neuve de 260 élèves et cette magnifique piscine », souligne le maire d’Uzès Jean-Luc Chapon, qui salue « la belle entente entre la ville et l’intercommunalité. »

Alors « ce projet est le fruit de l’intelligence collective », avance le président de la CCPU, avec « un double objectif ». Le premier est « que tous les enfants de ce territoire rentrent en 6e en ayant eu 30 leçons de natation gratuites », présente-t-il. L’intercommunalité prendra aussi en charge le transport des élèves. Pas rien dans un département qui a compté « 14 noyades en 2024, ce qui nous rappelle que l’apprentissage de la nage reste essentiel, affirme le secrétaire général de la préfecture, Yann Gerard. Les noyades sont une des premières causes de mortalité accidentelle chez les jeunes. Ce n’est pas admissible. » Le second objectif est « le sport-santé, le meilleur outil de prévention », rajoute Fabrice Verdier, qui qualifie la piscine « d’équipement d’intérêt général ».

11 millions d’euros

Pour mener à bien ce projet, dont le montant est de 11 millions d’euros tout de même, la CCPU a pu compter sur des partenaires publics : le Conseil départemental, qui a mis 1,2 million d’euros, la Région Occitanie (800 000 euros), l’État (600 000 euros de Dotation de soutien à l’investissement local), l’Agence nationale du Sport (400 000 euros) et l’ADEME, (18 000 euros). Restait à financer 6 millions d’euros pour l’intercommunalité, ce qui a été fait sans emprunt.

Le projet a donc été largement soutenu. « Cette piscine répond à une véritable attente », souligne la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, qui « n’a pas hésité un seul instant » à le subventionner, « malgré les difficultés financières et le fait que ce ne soit pas dans nos compétences obligatoires. » Même son de cloche du côté de la Région, dont le vice-président Kamel Chibli salue « un des rares dossiers de ce type » en ce moment, dans une région « parmi les plus touchées de France par les noyades, un véritable fléau, et le Gard est sous-doté en termes de piscines. » Alors « oui, c’est cher, mais combien vaut la vie d’un enfant ? », demande le sénateur Denis Bouad, qui salue un équipement « qui participe à l’apprentissage de la natation et au vivre-ensemble. »

« C’est un équipement majeur, structurant, souligne pour sa part le secrétaire général de la préfecture Yann Gerard, qui s’inscrit dans une ambition forte, doter le territoire d’équipements modernes, accessibles, adaptés aux enjeux actuels », notamment environnementaux, avec des solutions « gages de durabilité ». Et le représentant de l’État de relever « le pack de financeurs » autour du projet, qui démontre « la volonté partagée d’accompagner les territoires ruraux dans leur développement. »

La piscine ouvrira ses portes au public le samedi 15 novembre. Une matinée découverte est organisée ce dimanche 9 novembre, de 9 heures à 13 heures. Les inscriptions ouvriront le 12 novembre à 9 heures sur place, la première semaine d’inscription étant réservée aux habitants de la CCPU, qui bénéficient d’un tarif préférentiel.

Horaires et tarifs ici.

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