Le 22 septembre ne marquait pas uniquement le premier jour de l'automne. C'était aussi la deuxième édition de la fête du miel et des produits de la ruche. À cette occasion, de nombreux amoureux du terroir se sont réunis malgré la pluie au Pôle Culturel et Scientifiques de Rochebelle, pour partager les merveilles de notre territoire. Ainsi, plus d'une vingtaine d'exposants comprenant producteurs de miel mais aussi d'oignons doux et même d'escargots étaient présents, accompagnant une multitude d'activités ludiques : animations pour enfants avec fabrication de bougies en cire, extraction de miel avec un apiculteur, conférences et expositions sur l'apiculture dans les Cévennes, spectacles de marionettes et nombreuses dégustations.

"Ça a été un grand succès l'année dernière, d'où cette volonté de reconduire ce salon. Sur ce pôle culturel et scientifique d'Alès, nous aimons nos traditions, nous aimons notre culture et nous aimons notre agriculture que nous voulons protéger", s'exprime le président d'Alès Agglomération, Christophe Rivenq. Ce dernier rappelle que l'abeille est essentielle à la protection de notre biodiversité. Il était également accompagné de Marie-Christine Peyric (élue à l'Environnement), Fabienne Fages-Droin (élue au Pôle Culturel et Scientifique de Rochebelle) et Hélène Cayrier (élue au Pôle solidarité).

La présidente du Groupement Qualité des Miels d'Occitanie, Katia Floutier, ne cachait pas son plaisir quant au retour de cet événement. Cette association tenue par des apiculteurs valorise le travail et les produits des apiculteurs qui y adhérent, notamment avec l'IGP Miel des Cévennes, créée en 2015. "Cette fête est l'occasion de faire connaître les différentes variétés de miel qu'on peut produire, de sensibiliser le public, petits et grands à l'apiculture, au travail de l'apiculteur, aux abeilles et aux problématiques qu'on peut rencontrer", commente-t-elle.

Difficultés en 2024

Cette année, la saison apicole a été difficile. Le printemps, froid, pluvieux et venteux, a entraîné des retards sur les floraisons et les récoltes. "Mais bon, on a quand même récolté du miel, donc on est content de vous le présenter aujourd'hui", positivise Katia Floutier. Sa consoeur Ester, originaire des Alpes italiennes et apicultrice au Chambon depuis quatre ans, partage le même constat : "On a perdu toutes nos récoltes de printemps et on a passé beaucoup de temps à empêcher les ruches de mourir de faim. On n'aura que des années comme ça je pense, soit avec des sécheresses, soit avec de gros phénomènes climatiques. Les saisons seront de moins en moins stables. Il faudra s'y habituer", déplore-t-elle.

Propriétaire de l'entreprise agricole individuelle "Abeilles Nomades", Ester possède 300 ruches en bio et pratique l'apiculture transhumante. "Ma particularité, c'est que je ne fais que des miels de zones sauvages. Je ne fais pas de tournesol, pas de colza, pas de lavande, c'est un choix personnel", dévoile-t-elle. On retrouve sur son stand, du miel de chataîgner produit dans les vallées cévenoles, du miel de Camargue autour d'Arles et Aigues-Mortes, du miel d'été dans les marais et du miel de framboisier produit en Aubrac.

Différences de miel

Miel de lavande, de chataîgnier, de framboisier, des Cévennes et bien d'autres, tant de spécificités qui pourraient en faire perdre la tête à certains. Samuel, producteur de miel à Chamborigaud nous explique tout. Propriétaire de la miellerie de Bories, cela fait seulement deux ans qu'ils est à son compte, après avoir travaillé dans plusieurs autres sociétés chez d'autres apiculteurs.

"Le lavande et le framboisier sont des miels assez doux, qui vont se rapprocher un peu du miel d'acacia en termes de douceur, notamment pour le framboisier. On va monter en gamme avec le Cévennes où là, on va avoir plus de corps dans le miel. Puis après, on a le pur châtaignier qui lui, exprime toute la force qu'on connaît en Cévennes avec ce goût si particulier". Et pour la pizza chèvre-miel, qu'est-ce qu'on utilise ? "Personnellement, moi, je mettrais le châtaignier, mais après, on peut très bien marier le lavande qui ira aussi", sourit-il. Pour ses produits transformés comme les bonbons, il opte pour le miel de lavande, mais pour du pain d'épice, il utilisera plutôt du miel de chataîgnier. Bien sûr, tout n'est qu'une question de goût... ou de miel.

Quelques autres images de la journée :