À la veille de la journée internationale des personnes en situation de handicap, la rectrice de l'académie de Montpellier, Carole Drucker-Godard, s'est déplacée à Nîmes au sein de trois établissements scolaires afin de rencontrer les équipes et élèves bénéficiaires de dispositifs inclusifs. Une matinée riche qui a débuté au collège Jules-Verne à la découverte du Pôle d'Appui à la scolarité (PAS), mis en place à la rentrée 2025, qui consiste à apporter aide et soutien à tout élève qui rencontre une difficulté durant son parcours scolaire.
C'est le cas de Guillaume et de Leïla, diagnostiquée autiste et âgée de 10 ans. "Aucun parent n'est préparé à ça. C'est beaucoup de travail et cela nous réconforte que Leïla puisse avoir sa chance comme tout le monde, ça nous donne de l'espoir", confie son père. En plus d'être en classe Ulis, le PAS permet à cette jeune fille d'avoir également des soins, notamment en ergothérapie. Le personnel médico-social est associé au personnel éducatif. "C'est le collège qui s'adapte à elle", résume l'une de ses éducatrices. Ce dispositif est en plein déploiement et ne s'adresse pas uniquement aux enfants porteurs de handicap.
"Voilà pourquoi je me lève tous les matins"
En apportant des solutions adaptées et individualisées, le collège Jules-Verne se distingue. "Cet établissement est exemplaire sur son ouverture à la diversité", souligne Christophe Mauny, Dasen du Gard. Depuis un an, ce collège de 500 élèves accueille aussi l'Unité d'enseignement pour les élèves polyhandicapés (UEEP). Grâce à l'investissement du Conseil Départemental, un espace a été entièrement aménagé avec un lieu de répit et une salle principale dédiée à la communication augmentée. Lourdement handicapés, six enfants peuvent s'exprimer grâce au numérique.
Au-delà des grands discours, les câlins d'Edouardo, déficient mental, pour chacun des personnes présentes sont venus rappeler l'importance de permettre à tous de bénéficier de l'école publique et gratuite. "J'ai la chair de poule. Je sens ces enseignantes spécialisées heureuses de se sentir utile, cela fait du bien. Ce qu'elles apportent à ces enfants est juste extraordinaire. C'est ça l'école pour tous", déclare après la visite la rectrice émue tout comme le préfet Jérôme Bonet et Nathalie Nury. "Voilà pourquoi je me lève tous les matins", lâche la vice-présidente du Département déléguée à l'éducation, également grand-mère d'un enfant en situation de handicap. Une bénédiction surtout pour les parents, car la plupart de ces élèves n'étaient pas scolarisés avant la création de cette structure qui est la suite de celle déjà existante au primaire à l'école élémentaire Gustave-Courbet.
Autorégulation au collège et à l'université
La visite s'est ensuite poursuivie au collège Jean-Rostand pour la présentation du Dispositif d'Autorégulation (DAR) destiné à des élèves présentant un trouble du spectre de l'autisme pour développer progressivement leur autonomie dans les apprentissages. Pour y parvenir, ces élèves sont intégrés à une classe ordinaire tout en apprenant à maîtriser leurs émotions en parallèle grâce à une salle d'autorégulation. L'élève bénéficie d'un emploi du temps personnalisé avec une pédagogie adaptée auprès d’un enseignant spécialisé dans l’autorégulation et participe à des ateliers avec une équipe médico-sociale. "Ce dispositif change concrètement les trajectoires et donne une place reconnue au sein du groupe, c'est une transformation silencieuse", fait savoir la représentante du DAR.
Afin d'avoir une continuité dans l'inclusion jusqu'à l'enseignement supérieur, la rectrice s'est ensuite rendue à l'université de Nîmes pour échanger sur la démarche "Atypie Friendly". Ce programme national a pour but de permettre à des personnes atteintes de troubles du neurodéveloppement d'étudier. Un handicap fréquent qui touche une personne sur six. Précurseur dans l'inclusion, Unîmes propose notamment des ateliers de prévention autour de la santé, ouverts à tous, sur différentes problématiques : sommeil, alimentation ou encore psychologie. L'objectif est d'aller encore plus loin et de faire, à terme d'Unîmes, une université d'autorégulation. En attendant, le site nîmois a été choisi pour y mener une étude des dispositifs déjà mis en place et de voir comment les étayer. De belles perspectives pour Nîmes qui se place comme un modèle de l'École pour tous.