Publié il y a 11 jours - Mise à jour le 01.05.2025 - La rédaction - 6 min  - vu 386 fois

FAIT DU SOIR Retour sur les mobilisations de ce 1er mai

La manifestation du 1er mai 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)

La manifestation du 1er mai 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Si le 1ᵉʳ mai est un jour chômé et payé, c’est aussi le symbole de la lutte pour le progrès social et les droits des salariés. Dans le Gard, plusieurs manifestations se sont tenues avec un rassemblement à l'écart des villes à Vergèze, dont la verrerie est menacée de fermeture.

À Nîmes

Soleil et ciel bleu, semi-marathon et ambiance estivale à Nîmes pour le défilé du 1ᵉʳ mai. « C’est un peu dommage, on aurait pu être nombreux si tout le monde était venu ici, mais les copains sont à Vergèze, Beaucaire, Bagnols, Le Vigan, Uzès, Alès… Alors forcément qu’à Nîmes il y a moins de monde ! », explique Romain, salarié du CHU de Nîmes. Il y avait 1 000 manifestants selon la police. 

La manifestation du 1er mai 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)
La manifestation du 1er mai 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Une manifestation de plus, noyée dans la masse. Mais une manifestation est toujours l’occasion de prendre la température. À Nîmes, quelques jeunes sont de la partie. « On galère… Les étudiants sont dans la merde depuis des années et personne n’en parle, personne n’arrive à agir. Nous manifestons pour ne pas être invisibles, nous sommes l’avenir du pays et tout le monde s’en fout ! Je ne parle même pas de notre retraite, je parle juste de nos finances actuelles qui ne nous permettent même pas de manger à notre faim. Après vous voulez quoi ? Qu’on subisse toute notre vie ? »

La manifestation du 1er mai 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)
La manifestation du 1er mai 2025 à Nîmes (Photo Anthony Maurin)

Les idées sont claires, mais à l’approche des échéances 2026-2027, les discussions sont animées. « Les salaires, la santé, l’éducation… il faut redevenir un pays qui a des valeurs, qui mise sur l’avenir et qui défend son modèle social, mais dans un monde comme le nôtre, je pense que ce n’est plus possible, à moins d’une grande révolution », brosse Martine. Jeannot de lui répondre : « Non ! On va refaire les mêmes erreurs… Tu parles de révolution, c’est ça qu’il faut. Les gens ont trop de confort, nous nous abrutissons avec ça. Si les gens avaient faim, ils bougeraient. Il faut taxer les plus riches, car leur argent, c’est sur notre dos qu’ils l’ont gagné. Avec ça, plus besoin de parler des problèmes des caisses de retraites et des trous dans les finances de l’État ! »

À Bagnols/Cèze

À 10h30, une centaine de personnes se sont mobilisées devant le monument aux morts de Bagnols/Cèze pour porter haut et fort leurs revendications sociales, comme l'augmentation des salaires ou encore le retour à la retraite à 60 ans. La CGT du Gard Rhodanien, la Fédération syndicale unitaire (FSU) ou encore Amnesty International ont brandi leurs drapeaux.

Une petite centaine de personnes se sont mobilisés à Bagnols/Cèze.  • Erwan Robert

Cette date symbolique est l'opportunité pour eux de réclamer plus de reconnaissances envers les salariés et une amélioration de leurs conditions de travail : "Le 1ᵉʳ mai a été arraché de haute lutte. Le 1ᵉʳ mai, c'est notre journée à nous, travailleuses et travailleurs. Le 1ᵉʳ mai n'appartient ni aux patrons, ni au RN, ni aux ministres", a prononcé d'un ton déterminé Pascal Le Boulch, secrétaire général de l'Union Locale CGT du Gard Rhodanien. "Nous refusons une société où nous nous épuisons au travail", a harangué un des syndicalistes. "La retraite à 64 ans, c'est toujours non", a insisté une représentante de l'union locale Solidaires.

Les syndicats sont montés au créneau pour réclamer de meilleurs conditions de travail pour les salariés.  • Erwan Robert

Dans le cortège, pas question de sortir un brin de muguet. Un appel à poursuivre la mobilisation sociale a été lancé : "LA CGT se réunit pour rappeler la lutte des travailleurs, pour appeler à la paix dans le monde. Notre premier boulot, c'est de défendre les acquis sociaux et d'améliorer les conditions de travail. Le premier dossier, c'est ce qui se passe à Marcoule. Ils emmènent un libéralisme économique dans le nucléaire. On pense que c'est dangereux et que ça touche à la sécurité du site. Il faut ramener un peu plus de règles sociales sur ce site." À l'issue de ce rassemblement syndical, les volontaires ont pu partager un repas dans la salle municipale de Tresques, pour refaire le monde tous ensemble lors de cette journée chômée.

Patrick Lescure, Elian Cellier du PCF et Pascal Le Boulch : trois figures bagnolaises engagées dans la lutte sociale.  • Erwan Robert

À Arles

Sur la place de la République, entre deux passages de la fête des Gardians • François Desmeures

"Pour la CGT, ce sont toujours les travailleuses et les travailleurs les premières victimes de guerre." Le responsable syndical, Nicolas Bourcy, donne le ton de la mobilisation du jour, orientée sur le contexte international, en plus de l'abandon de la réforme des retraites ou des menaces récentes sur les agences de l'État, que le Gouvernement souhaiterait réduire d'un tiers. "Les conflits se multiplient et le Gouvernement cherche à entraîner le pays dans une économie de guerre en agitant la peur avec la Russie, confie Nicolas Bourcy à Objectif Gard. Cela sert à justifier l'arrêt du progrès social." 

François Desmeures

Si certains syndicats ne participent pas au cortège cette année, le responsable CGT note l'unité avec "la FSU, Solidaires et des organisations de la jeunesse". Dans le défilé - qui n'a pas eu l'occasion de croiser la fête des Gardians - des drapeaux du Parti socialiste, du Parti communiste, de La France insoumise, de Lutte Ouvrière ou encore de Place publique étaient visibles.

À Vergèze : mobilisation contre la fermeture de la verrerie

À 10 heures tapantes, la file de voitures s'étirait déjà près de la verrerie. À Vergèze, le rassemblement du 1ᵉʳ mai a pris une tournure particulière après l’annonce du groupe américain Owens Illinois de supprimer 164 emplois directs et environ 250 emplois indirects en comptant, selon le syndicat CGT, les emplois des sous-traitants comme GSF (nettoyage) ou Combronde (transport de bouteilles). Entre 500 et 800 personnes se sont mobilisées ce jeudi matin : « Il nous faut poursuivre le rapport de force pour alerter jusqu’au plus haut niveau de l’État », commente Yoann Goupille, secrétaire de la CGT de la verrerie. Si les deux sénateurs Laurent Burgoa et Denis Bouad ont interpellé le gouvernement en ce début de semaine, les retombées n’ont pas été très constructives… Dans la foule, de nombreux élus étaient présents, aux côtés des familles de salariés, dont l’âge moyen est de 47 ans à la verrerie.

Rassemblement devant la verrerie, ce jeudi à partir de 10 heures
Rassemblement devant la verrerie, ce jeudi à partir de 10 heures 

En vertu de la loi Florange et du gel des licenciements pendant la période estivale, le site devrait rester actif jusqu’en octobre. « Le cabinet Alixio a été mandaté par Owens Illinois pour trouver un repreneur… Ils ont toutefois annoncé que les chances de réussite ne dépassaient pas 15 à 20 % », poursuit le syndicaliste. Il rappelle aussi les « 7 % de bénéfices » réalisés par l’entreprise, dont l’activité repose à 70 % sur la fourniture de bouteilles pour Perrier et 30 % dédiés à l’embouteillage de bière. Ce jeudi, quelques salariés de Perrier sont venus en soutien. Beaucoup espèrent que Nestlé Waters – ancien propriétaire du site – reprenne le site. Toutefois, l’usine Perrier reste elle-même suspendue à la décision du préfet concernant l’autorisation d’exploitation de la source… À Vergèze, en ce 1ᵉʳ mai, le combat pour les droits des salariés continue.

À Alès, mobilisation aux multiples visages

Difficile de ne pas être au courant ou conscient de la manifestation du 1ᵉʳ mai à Alès tant les syndicats et engagés ont fait usage de leurs mégaphones et micros devant l'hôtel de ville et autour du Gardon. La CGT a notamment pris la parole, liant la cause des travailleurs à celle de la Palestine, appelant "à la paix." Près de 600 personnes étaient sur place, drapeaux palestiniens, étendards de La France Insoumise, du Parti Communiste Français, du Parti Socialiste, de l'APRÈS, de la CGT ou de la Fédération Anarchiste à la main, exhortant à "plus de justice dans le monde et de justice sociale et écologique." Rendez-vous est déjà donné les 13 mai, 5 et 14 juin pour d'autres mobilisations.

À Beaucaire, une quarantaine de personnes mobilisées

Une quarantaine de personnes ont répondu à l'appel des unions locales CGT de Tarascon et Beaucaire ce jeudi 1ᵉʳ mai. Le cortège a défilé depuis le parvis de la gare de Tarascon jusque devant la mairie de Beaucaire. "Alors que les guerres se propagent pour les profits de quelques-uns, les syndicats appellent partout sur la planète les salarié(e)s à manifester pour défendre la paix juste et durable, dans le respect du droit international avec l'Organisation des Nations Unies et non aux conditions des agresseurs", a déclaré Thierry Point, membre du bureau de l'UL CGT Beaucaire. Et le même de rappeler le contexte économique local : "suppression de 120 postes sur Marcoule et changement de statut pour [...] Owens Illinois ex-verrerie du Languedoc licencie aussi [...] Dernièrement, c'est la MSA du Languedoc qui envisageait, dans un souci d'optimisation, la restructuration des agences locales comme celles de Vauvert, Bagnols et Beaucaire."

Les manifestants devant la mairie de Beaucaire. • S.Ma

Le représentant de l'UL Beaucaire a appelé à défendre une société démocratique et de justice sociale. "Le racisme, l'antisémitisme et toutes les discriminations : partout ce poison de la division progresse, instrumentalisé, voire organisé par l'extrême-droite et les médias des milliardaires. Comme l'agression du curé de Beaucaire, l'explosion à la synagogue de la Grande Motte, le crime de la mosquée de La Grand-Combe, en sont les malheureux exemples." Thierry Point est ensuite revenu sur la contre-réforme des retraites dont la CGT défend l'abrogation.

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