Depuis l’époque romaine, la truffe est présente sur les terroirs calcaires de l'Uzège. Son marché, lancé en 1994, fait partie des deux premiers en France. Désormais c’est tout week-end dédié à la truffe qui s’empare de la cité ducale, programmé 16 au 18 janvier 2026 pour le plus grand bonheur des trufficulteurs et des passionnés. Instauré depuis huit ans, la soirée vigneronne (45 euros par personne) donne le coup d’envoi officiel le vendredi soir avec la soirée de gala des vignerons de l’AOP Duché d’Uzès organisé à l’Ombrière afin de marier la truffe et le vin.
« On a besoin de travailler tous ensemble. L’AOP duché d’Uzès se développe autour de la truffe et nous on propose autre chose que le champignon », se réjouit Luc Reynaud, président du Comité de promotion agricole d’Uzès, ravi d’accueillir 21 vignerons ce soir-là autour d’un buffet truffé. Plus de 400 participants sont attendus. Durant la soirée, la Compagnie Bachique procèdera à l’intronisation de Laurent Delmas, Uzétien et journaliste cinéma pour France Inter. « On a sollicité François-Régis Gaudry (le célèbre critique gastronomique, NDLR). On n’a pas de réponse encore à ce jour mais j’ai bon espoir », précise Luc Reynaud. Cette année, les vignerons seront habillés avec les jeans de l’Atelier Tuffery basé à Florac en Lozère.
Hugo Mercier à l'honneur
Au-delà de ce week-end, les professionnels veulent mettre l’accent sur la découverte de la truffe de A à Z. Ce sera le cas le 17 janvier où le public partira avec un trufficulteur et son chien pour le cavage (la récolte) avant le nettoyage, la pesée jusqu’à la dégustation. L’office de tourisme d’Uzès organisera aussi des visites guidées et dégustations en présence de vignerons. Le samedi soir sera partagé en deux temps forts pour satisfaire toutes les bourses. Soirée de gala « La nuit de la truffe » à l’Ombrière avec un repas gastronomique composé essentiellement de truffe noire de l’entrée au café réalisé par des chefs étoilés.
Christophe Ducros (Maison d’Uzès) pour l’entrée, Denis Martin (La belle vie à Saint-Hilaire d’Ozilhan) pour le poisson, Matthieu Hervé (Château de Montcaud à Sabran) pour la viande et le Nîmois Jérôme Nutile pour le dessert. Traditionnellement, un jeune chef prometteur est mis à l’honneur pour la mise en bouche. Pour 2026, c’est Hugo Mercier (Le P’tit Mercier à Saint-Siffret) qui a été retenu. Réservations au 04 66 01 60 04.
En parallèle, ambiance plus festive sous le chapiteau de la place aux Herbes avec la bodega. L’entrée à 5 euros est renouvelée, DJ Raphi sera aux platines jusqu’à 1h du matin et des plats à base de truffes pourront être dégustés. Cet évènement avait attiré 800 personnes l’an passé. Il était question de déplacer la bodega à la salle polyvalente, un lieu trop décentré pour les organisateurs. Elle restera donc sur la place aux Herbes, pour le moment, avec plus de mange-debout prévus.
"On démarre doucement"
Et puis le dimanche, place au traditionnel marché avec une vingtaine de trufficulteurs présents. De la truffe et que de la truffe ! De 80 kg à 120 kg, pour les meilleures années, sont vendus chaque année. De 7 heures à 9 heures, les truffes mises en vente sont minutieusement contrôlées. Les habitués qui viennent aussi de départements limitrophes ne s’y trompent pas et savent que la qualité est au rendez-vous à Uzès. Une interrogation demeure toujours : aurons-nous de la truffe en quantité ? « On démarre doucement, on devrait être sur une année normale après une année 2025 exceptionnelle. Il a beaucoup plu ces derniers jours et cela empêche la truffe de respirer donc pour Noël c’est râlant », analyse Louis Teulle, président du Syndicat des producteurs de truffes du Gard. Habituellement, la saison de ce champignon s’étend du 15 novembre au 15 mars.
Après la messe de la truffe à la cathédrale d’Uzès (10h30), place au dernier repas le dimanche midi, toujours à l’Ombrière (au tarif de 55 euros). Un repas truffé préparé par le traiteur Diane Jardin de La petite cuisine. « On veut démocratiser la truffe. Il y a le repas d’exception mais aussi des moments plus bon marché avec le repas du dimanche et la bodega ou encore les dégustations à la mairie », insiste Luc Reynaud. Ce dernier est toujours remonté contre certains fabricants qui utilisent des arômes artificiels de truffe dans leur composition. "On s’aperçoit qu’on lutte plus efficacement en occupant le marché et en sensibilisant les gens que ce n’est pas aussi cher que ça. Et surtout en les éduquant au goût", complète Louis Teulle.
Depuis quatre ans, la truffe se retrouve aussi à Saint-Quentin-La-Poterie. En 2026, ce sera le week-end du 7 et 8 février. « On veut que chaque événement est sa propre identité alors on associe le chocolat à la truffe », souligne Luc Reynaud. Le samedi, uniquement des chocolatiers exposeront, la truffe sera présente le dimanche. Le diamant noir de l’Uzège mérite bien cette double mise à l’honneur.