FESTIVAL DE NÎMES Korn électrise et refroidit les arènes

Jonathan Davis
- Photo Yannick PonsAprès un passage très remarqué au Hellfest le 19 juin, Korn faisait escale aux arènes de Nîmes ce lundi 24 juin et offrait à tous les Nîmois qui ont certainement entendu ça jusqu'au quartier de l'Eau Bouillie, une soirée rageuse, massive et parfaitement calibrée. En contraste total avec la soirée Alagna/Kurzak de dimanche soir.
Formé en 1993 à Bakersfield, en Californie, le groupe est l’un des piliers du métal alternatif américain. Mélangeant métal, hip-hop, rock industriel et grunge, leur univers sonore brut et chargé d’émotions parle à plusieurs générations de fans. Et ils étaient là, 9 000 fans, en première ligne après des heures d'attente en plein cagnard, sur le parvis du monument romain. Au centre du dispositif : des guitares distordues, des rythmes syncopés et la voix singulière de Jonathan Davis et son pied de micro érotique conçu par H.R. Giger, le type qui a créé le personnage d’Alien.
Un mur de son
La soirée s’est ouverte avec Seven Hours After Violet, nouveau projet du bassiste de System of a Down, Shavo Odadjian, qui a présenté des titres issus de son premier album sorti en octobre dernier. Une entrée en matière intense avant l’explosion Korn.
Baisser de rideau spectaculaire, pluie artificielle et lumières aveuglantes, dès les premières notes de Blind, la fosse s’enflamme. Jonathan Davis, très en voix, investit la scène. Here to Stay, Clown, Got the Life, Shoots and Ladders, avec un clin d’œil à One de Metallica. Et puis il traverse la scène en jouant de la cornemuse, les riffs lourds ajoutent à l’ambiance sombre et spectaculaire.
Les jeux de lumières hypnotiques font du public des lapins apeurés et éblouis sur la route. Les spectateurs, portés à bout de bras par une foule compacte vers la scène, surgissent un à un au-dessus des têtes, bras tendus, visages exaltés. Arrivés au crash barrière, ils sont réceptionnés par les agents de sécurité et repartent en contournant la fosse, sourire accroché aux lèvres, heureux de cette courte expérience, accentuée par l’énergie de Davis et la puissance scénique des musiciens. Munky et Head aux guitares, Ra Díaz à la basse et Ray Luzier à la batterie offrent une prestation d’une précision redoutable.
Les rappels, Twist, Freak on a Leash, ont transformé les arènes en véritable chaudron.
Korn a livré un concert dense, électrique, empreint de vitalité euphorique, fidèle à sa légende. Après le Hellfest, les américains de Korn ont donné un grand moment de l’été rock à Nîmes.