On pensait avoir creusé le fond du puits. Il en manque encore un peu pour voir jaillir l'eau éternelle. Sébastien Lecornu quitte déjà Matignon. Finalement, pas tout à fait. Le chef de l'État lui laisse 48 heures pour trouver une solution qu'il n'a pas pu trouver en trois semaines. Mais à la fin, il pourrait négocier, alors qu'il a fait savoir qu'il ne voulait plus être Premier ministre. Si la situation n'était pas grave, on pourrait presque en faire une comédie populaire. En tout état de cause, on semble au bout du régime présidentiel de la Ve République. Le cadre constitutionnel imaginé par le général De Gaulle n'est plus du tout adapté à l'époque. Avec désormais un pays coupé en trois forces politiques que tout oppose. Il est nécessaire et indispensable donc de reconstruire de nouvelles modalités institutionnelles. Une réforme qui passerait par un nouvel équilibre du pouvoir pour éviter le blocage auquel nous assistons. Car en réalité, tous les acteurs de la vie politique n'ont que la dissolution dans la bouche. Mais il y a moins de deux ans, les Français ont déjà tranché la question. L'Assemblée nationale est aujourd'hui le reflet du choix des électeurs pour encore quatre longues années. Que cela plaise ou non. Ce ne sont pas les citoyens qui ont mal voté. Ce sont les parlementaires les responsables. Ils sont incapables de trouver les compromis alors que la situation l'exige. Ce n'est pas compliqué de comprendre qu'il y a une aspiration à plus de fermeté, plus de contrôle de l'immigration. Et dans le même temps, plus de justice sociale et de pouvoir d'achat. Un travail qui paie davantage. Et des services publics renforcés. Pourquoi est-ce si compliqué de trouver des députés courageux pour se mettre autour de la table et engager leur responsabilité dans l'intérêt général ? Car une grande partie pense d'abord à ses intérêts personnels et à ceux de leur parti politique. Et ne semble pas vouloir accepter l'idée qu'aujourd'hui, nous sommes au paroxysme du Macronisme. Faire du "en même temps" de droite et de gauche. Accepter cela, c'est donner raison à un certain Emmanuel Macron de 2017... Le vieux monde veut sa revanche. Elle est là.