Hier, le Conseil d’État, plus haute juridiction en France, a rendu une décision confirmant l’interdiction de la mention « Sud de France » sur les étiquettes de vin. Jugée trop géographique pour être une mention facultative libre et pas assez délimitée géographiquement pour être une dénomination géographique plus grande, Sud de France n’a pas obtenu la grâce du juge administratif, malgré un avis favorable du Rapporteur public. Fondée en 2006, cette marque est massivement présente notamment sur les étiquettes des bouteilles de vin depuis 19 ans, environ 93 millions de bouteilles arborent « Sud de France » sur leur étiquette chaque année. Un précieux outil de commercialisation qui a fait ses preuves, en particulier à l’export, depuis presque 20 ans.
Une déception pour l’UEVM (Union des entreprises vinicoles méridionales), les fédérations gardoise et héraultaise des IGP et la fédération des IGP Sud de France ainsi que la Région Occitanie. « Cette décision intervient au plus mauvais moment », regrette Denis Verdier, président de la fédération des IGP Sud de France, avant de préciser : "Sud de France est un outil efficace à l’export. Nous le retirer, c’est nous faire reculer commercialement. L’arrachage et la distillation ne suffiront pas à nous sortir de la crise. Les appuis à la commercialisation sont indispensables pour ménager un avenir à la filière vin."
"Nous avons de nombreux atouts pour développer la visibilité"
Avec cette décision, le Conseil d'État entame sérieusement les initiatives possibles dans le monde du vin en matière de marque territoriale et en faveur d’une meilleure lisibilité des signes de qualité par les consommateurs. « Dans un contexte où le commerce international est en profond changement, il aurait été opportun de nous demander si les règles qui nous régissent aujourd’hui seront toujours aussi pertinentes demain ? », questionne Patrice Canayer, conseiller régional, élu à la délégation Attractivité, rayonnement de l’Occitanie et marques régionales.
Ni la décision du ministre de l’Agriculture, ni celle du Conseil d’État ne remettent en cause la bannière commune « Sud de France » puisque seul l’étiquetage est concerné par l’interdiction. « Nous appelons les acteurs de la filière régionale à travailler ensemble en faveur du rayonnement de nos vins en France et à l’export », confie Jean-Claude Mas, président de l’UEVM. Avant de conclure, « nous avons de nombreux atouts pour développer la visibilité et la notoriété de nos vins. En nous appuyant sur la destination Sud de France nous avons la capacité de déployer ensemble un imaginaire puissant et évocateur pour les consommateurs du monde entier ».