Sarah s’est présentée ce mercredi devant le Tribunal correctionnel de Nîmes, à l’occasion d’une audience de comparution immédiate pour demander sa libération conditionnelle. Déjà auditionnée dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, elle est les trois autres prévenus entendus pour les mêmes faits ont vu leur affaire renvoyé à une date ultérieure pour raison matérielle. Début novembre, les quatre prévenus auraient, à l’occasion d’un accident de la circulation, intimidé un homme de plus de soixante-dix ans, pour l'inciter à remplir frauduleusement un constat, leur confier de l’argent ou encore les clés de son véhicule.
Enceinte d’un mois, la jeune femme souhaite recouvrir la liberté jusqu’au 9 janvier prochain, date de l’examen au fond du dossier. Prévenue aux côtés des trois hommes, dont son compagnon et le père de ce dernier, le tribunal met en doute le risque d’un placement en contrôle judiciaire. Incarcérée depuis sept jours, l’avocate intervenant aux intérêts de Sarah fait état d’un véritable « choc carcéral ».
« Il n’y a aucune contradiction à ce qu’elle reste en détention », explique Zinev Boukir, procureur de la République, faisant état de la possibilité pour de nombreuses femmes de continuer à vivre normalement malgré leur grossesse, notamment au vu de son faible avancement. Toutefois, la représentante du Ministère public entend la nécessité de mettre en place un suivi adapté. Après délibération, la remise en liberté conditionnelle de la jeune femme a été rejetée. « Il demeure un risque de concertation, d’intimidation et de réitération », explique Édouard Le Jan, président à l’audience, pour motiver la décision du tribunal. L’affaire d’extorsion sera jugée au fond le 9 janvier prochain.