Comme des poupées russes, les symboliques s’ouvraient les unes sur les autres. Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Sécurité sociale incarne huit décennies d’un projet social et solidaire, dont Ambroise Croizat, ouvrier, syndicaliste CGT et ministre communiste du Travail entre 1945 et 1947, fut l’un des grands artisans et bâtisseurs. « Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la Sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès », avait-il déclaré lors de son dernier discours à l’Assemblée nationale. Des propos relayés par Nicolas Bourcy, secrétaire général de l’Union locale CGT d’Arles.
Ce jeudi 27 novembre, l'Union syndicale des retraités des Bouches-du-Rhône et l'Union départementale CGT ont organisé une journée autour des 80 ans de la Sécurité sociale. Une centaine de personnes y a participé. Un évènement marqué par l’intervention du journaliste et écrivain Emmanuel Defouloy, auteur du livre « Ambroise Croizat, justice sociale et humaniste en héritage », paru en 2025 chez Le Geai bleu éditions. « La Sécu est une richesse avant d’être un coût. Le débat médiatique et politique est saturé par la question du trou de la Sécu et des dépenses alors qu’en réalité c’est un manque de recettes », juge-t-il, appelant chacun à défendre « ce joyau ».
Rappelons que le projet de loi de financement de la Sécu pour 2026, toujours à l’examen, reviendra à l'Assemblée nationale pour une nouvelle lecture, à partir de ce mardi 2 décembre. Date également de mobilisation à l’appel de la CGT en partenariat avec FSU et Solidaires - lesquels défendent, parmi d’autres, le projet 100% Sécu - pour dénoncer « un budget d’austérité » et réclamer « un budget de progrès social ». Pour Marc Pietrosino, secrétaire général de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône : « Il n’est pas anodin de constater que l’intensification des attaques contre la Sécurité sociale arrive au moment où la menace brune refait plus que jamais surface. L’extrême-droite sera toujours le valet du capitalisme et du patronat. Tous ceux qui s’attaquent aux cotisations sociales sont nos adversaires et parmi eux l’extrême-droite. » À Arles, le rendez-vous est donné à 10h30 devant le kiosque à musique.
Après les débats, un hommage a été rendu à Ambroise Croizat, devant le pôle des services publics portant son nom. « Une dénomination gagnée après de nombreuses interpellations de l’actuelle majorité, restées sans réponse », a précisé Nicolas Bourcy. Et le même d’abonder d’un symbole supplémentaire : le lieu d’accueil de cette journée, la Bourse du travail. « Ça participe au soutien des organisations CGT du département à la lutte que nous menons pour conserver nos locaux. » L’assemblée a voté une motion pour assurer la poursuite de la mobilisation « contre l’expulsion de la CGT de ses locaux par le maire actuel », qui sera remise à la mairie.
