LE VIGAN "Là-bas, vu d'ici" emprunte les routes de la soie

Henry Lavesque, président de l'association Hasta Siempre, qui organise le festival
- François DesmeuresLa 14e édition du "festival des voyages et lointains horizons" aura lieu du 21 au 24 août, au Vigan. "Là-bas, vu d'ici" propose cette année différentes étapes sur la route médiévale de la soie, de l'Iran au peuple ouïghour, en passant par l'Afghanistan. En évoquant avant tout les peuples qui habitent ses espaces, et leurs problématiques. Petite revue des moments forts.
La marraine de cette 14e édition est déjà une invitation au voyage. "Mukaddas Mijit est d'origine ouïghoure, explique Henry Lavesque, président de l'association Hasta Siempre, qui organise le festival. Elle vient présenter son film et raconter son pays." Arrivée à Paris en 2003 pour étudier la musique, elle est actuellement post-doctorante à l'université Libre de Bruxelles et travaille sur la réaction artistique de la diaspora ouïghoure à la crise des droits de l'homme que subit la région.
Alors qu'elle était encore, dans les années 60, le quatrième lac le plus grand au monde, la mer d'Aral sera évoquée par l'écrivain-voyageur Cédric Gras, invité d'honneur de l'édition, à travers son lire Les Routes de la soif. D'ailleurs, les quatre jours du festival verront quatre rencontres littéraires se dérouler et deux volets documentaires d'un même film, réalisé par Christophe Raylat, s'intéresseront aux sources de la mer d'Aral.
Réalisé en 2023, le documentaire Une Française à Kaboul revient sur l'histoire vraie d'Elisabeth, bretonne de Saint-Malo qui tombe, à l'été 1926, sous le charme de Nahim Zihai, le cousin du roi d'Afghanistan. Alors qu'ils arrivent à Kaboul, le roi progressiste est renversé. Pendant 40 ans, Elisabeth va se battre pour l'émancipation des femmes dans son nouveau pays, en créant notamment des écoles pour les filles.
Autre pays, mais vu de loin, Shâd Bâsh est "le film d'une Iranienne dont le père s'est réfugié en France, détaille Henry Lavesque, et qui veut aller visiter son pays d'origine. Le film repose sur les discussions entre elle et son père, qui tente de l'en dissuader." Le film de clôture du festival offrira d'ailleurs un autre regard sur l'Iran, à travers l'histoire d'une jeune fille qui vit "loin des mollahs, dans les montagnes, et est championne de kick-boxing. Et veut l'apprendre aux autres filles de sa communauté".
Avec treize films présentés, quatre concerts et une exposition à La chapelle, le programme de cette 14e édition est bien plus fourni que ce qui est décrit ici. D'autant que, si le festival sera inauguré jeudi 21 août à 18h45, il aura déjà bien commencé : les projections débutent, en effet, lundi 18 août, dès 18h, au Palace, avec Au pays de nos frères, un film iranien. Puis, mardi et mercredi, avec deux autres films. Avant de reprendre le rythme de l'année, "Là-bas, vu d'ici" offre une dernière escapade et rêverie d'été, dont on sort enrichi.
Le programme détaillé est à retrouver ici