L'INTERVIEW Gaël Martin, président de l'AOP Oignon doux des Cévennes : "Sur la zone AOP, on ne sera pas loin des 2 500 tonnes"

Gaël Martin lors du repiquage des oignons doux sur ses parcelles, en mai 2023
- François DesmeuresChez lui, la récolte commencera lundi, trois jours après avoir fêté les dix ans de la boutique de la coopérative Origine Cévennes. Loin de la cicadelle et de l'interdiction d'arroser de 2022, le président de l'AOP Oignons doux des Cévennes, Gaël Martin, prévoit une belle récolte 2025, même si le démarrage fut un peu compliqué. L'AOP continue à vouloir étendre la zone de production d'un produit qui ne connaît pas la crise des ventes.
Objectif Gard : Comment s'annonce la récolte 2025 d'oignons doux des Cévennes ?
Gaël Martin : Elle s'annonce bonne, en qualité et en quantité. Pour le moment, c'est vraiment joli. Normalement, la météo n'annonce pas de pluie pendant la récolte. Ça devrait aller...
À part un printemps très pluvieux, la météo s'est d'ailleurs montrée plutôt favorable ?
On n'a quasiment pas eu besoin de traiter cette année. À cause des intempéries, ç'a été compliqué au moment du repiquage, après des semis où les sols étaient déjà gorgés d'eau. D'ailleurs, on a semé plutôt en mars qu'en février. Et la majeure partie a été repiquée fin mai.
Les grosses températures de la fin du mois de juin n'ont pas affecté les plants ?
On a eu, heureusement, quelques orages après les grosses chaleurs. Mais la chaleur, après le repiquage, a fait que la reprise des plants n'était pas évidente.
La préfecture du Gard vient de passer le fleuve l'Hérault amont en alerte sécheresse. Il vous reste de l'eau collectée dans les bassins pour finir les derniers arrosages ?
Oui, il en reste, ça coule encore et on a de la réserve.
"La demande continue de dépasser l'offre"
Vous avez une idée du tonnage attendu pour cette récolte 2025 ?
À la coopérative, on espère atteindre les 2 000 tonnes. J'espère que, sur toute la zone en apellation d'origine protégée (AOP), on ne sera pas loin des 2 500 tonnes.
Vous parvenez à intégrer de nouveaux producteurs dans l'AOP ?
On a vu six entrées au sein de la coopérative cette année, et donc au sein de l'appellation, au Vigan, à Saint-André-de-Valborgne et à Valleraugue. Et des jeunes ont demandé leur habilitation mercredi dernier.
C'est donc le foncier qui manque ?
Le foncier, ce serait bien de le consolider. On est tous à la recherche de terrains. On peut aussi défricher, mais il faut ensuite s'engager à compenser en entretenant certaines autres surfaces.
Côté ventes, le climat est toujours au beau fixe ?
Oui, un nouveau marché s'est même développé en Suisse. Et puis, le second conditionneur sur Le Vigan s'est arrêté. Du coup, la coopérative a récupéré pas mal de ses clients. Mais la demande continue de dépasser l'offre.