Publié il y a 28 jours - Mise à jour le 20.12.2024 - Propos recueillis par Corentin Corger - 3 min  - vu 801 fois

L’INTERVIEW Guillaume Sagot (Ateliers de Nîmes) : "De 2 000 à 4 000 jeans vendus en trois ans"

guillaume sagot ateliers de Nîmes

Guillaume Sagot, directeur des Ateliers de Nîmes

- Photo Corentin Corger

La polémique avec Lacoste, les 10 ans de l’entreprise, ses ambitions… Guillaume Sagot, directeur et co-fondateur des ateliers de Nîmes, s’exprime pour cette dernière interview de l’année.

Objectif Gard : Pouvez-vous revenir sur l’affaire avec Lacoste ?

Guillaume Sagot : C’est en renouvelant le dépôt de la marque que Lacoste m’est tombé dessus, car il y a un crocodile sur notre logo. Je reçois un courrier me demandant de supprimer la marque. J’étais un peu étonné. J’ai répondu en expliquant que ce logo représentait les armoiries de la ville. Je leur ai présenté un peu la ville, comme ce sont des Suisses, ils ne connaissaient pas cette identité nîmoise autour du crocodile. Cela a permis d’avoir une issue positive, je peux l’utiliser, mais je me suis juste engagé à ne pas mettre un crocodile sur mes produits.

Que retenez-vous de cette histoire ?

Ça a permis de faire connaître les Ateliers de Nîmes avec un petit côté pub, car on a eu pas mal de relais dans la presse. Beaucoup de clients, d'élus, de Nîmois nous ont apporté leur soutien. Cela m'a fait plaisir, ça montre que l'identité nîmoise est prégnante et que la marque est soutenue.

guillaume sagot ateliers de Nîmes
Les ateliers de la marque nîmoise • Photo Corentin Corger

Rappelez-nous brièvement d’où vient ce lien ?

Au départ, c’est le Sergé de Nîmes. Une technique de tissage du 18ᵉ siècle née à Nîmes pour fabriquer une étoffe appelée la Serge de Nîmes, l’ancêtre du Denim, tissée avec de la laine et de la soie. Petit à petit, ça s’est teint avec le bleu de Gênes, d’où le nom de blue-jeans en anglais. Obligés de fuir la guerre des religions en France, les Huguenots protestants ont ramené avec eux ce savoir-faire en Angleterre. Avant de l’exporter aux États-Unis où la toile denim s’est fait connaître mondialement.

"Notre toile, personne ne peut l’avoir ailleurs"

L’entreprise a fêté ses 10 ans en décembre, quel bilan faites-vous ?

C’était un sacré challenge de partir d’une feuille blanche et monter l'atelier. Ça a été très compliqué pour trouver des machines et créer toute notre chaîne de logistique et de production. Je suis satisfait, car on a réussi à tisser notre propre toile. Ce qui fait de nous une des rares marques dans le monde à avoir notre propre atelier de production. Notre toile, personne ne peut l’avoir ailleurs. On peut quasiment faire tout ce qu'on veut en termes de tissage. On est passé en trois ans de 2 000 à presque 4 000 jeans vendus par an. On va pouvoir dégager à peu près un chiffre d'affaires autour de 350 000 €, ce qui commence à être intéressant.

Quelles sont vos ambitions pour la suite ?

L’objectif, c'est de doubler, voire de tripler sur les trois prochaines années. Le but est de pouvoir, d'ici à quelques années, ouvrir un second magasin à Paris ou de Lille. Pour le moment, on a le magasin à Nîmes (rue Auguste Pellet), le site internet où on vend aussi à l’étranger et un réseau de distributeurs avec une quinzaine de points de vente en France. On veut doubler, voire tripler aussi le nombre de points de vente pour 2025. Accélérer pour continuer d’investir sur nos machines, créer de nouveaux pantalons et se diversifier avec des tee-shirts, des sweats, voire des chemises. J’aimerais aussi, dans un futur proche, faire une demande d'indication géographique d’artisanat (IGA) sur le Sergé de Nîmes. Pour un gage de qualité et surtout pour un intérêt touristique. On a de plus en plus de demandes pour faire des visites de l’atelier. Et pourquoi pas un jour avoir notre atelier et à côté un musée du textile avec la ville de Nîmes.

Propos recueillis par Corentin Corger

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