Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 22.08.2022 - noemie-meger - 4 min  - vu 1073 fois

LUNDI ÉCO Photo ciné réparation, c'est dans la boîte !

Photo Thierry Allard

Franck Mazellier au centre (Photo Thierry Allard)

Chaque lundi du mois d'août, Objectif Gard vous propose de découvrir l'histoire d'une entreprise phare du département. Les photographes professionnels et amateurs éclairés du Gard mais aussi et surtout de la France entière ne s’y trompent pas : pour réparer un appareil photo, il n’y a pas mieux que Photo ciné réparation, une discrète entreprise basée à Laudun-l’Ardoise, juste à côté du 1er Régiment étranger de génie de la Légion étrangère. Un article que vous avez pu lire dans le numéro 41 d'Objectif Gard le magazine. 

Laisser aller sa curiosité pour détailler les bons d'intervention des appareils en réparation donne une bonne idée du rayonnement de l'entreprise gardoise toutes les régions de notre beau pays sont représentées.« Trente à quarante appareils photo venus de la France entière sortent réparés de l'atelier chaque jour », précise avec fierté le gérant, Franck Mazellier. Ici, on répare plutôt que de jeter et on reconditionne depuis un long moment, bien avant que ce soit à la mode.

À l'origine, il y a un mas perdu dans les champs à Caderousse, à côté d'Orange dans le Vaucluse. L'entreprise y est fondée en 1984, et il s'agit d'un atelier de réparation qui ne travaille que par correspondance. « Mon père était employé et a racheté l'entreprise et je l'ai rachetée moi-même en 2011 », rejoue Franck Mazellier. En 2014, il décide d'agrandir ses locaux et s'installe à l'Ardoise dans un lieu tout neuf de 200 m2.

Chaque jour, trente à quarante appareils photo venus de la France entière sortent réparés de l'atelier (Photo Thierry Allard)

En 2017, devant l'accroissement de l'activité de l'atelier et une volonté de se diversifier, il agrandit l'endroit et lui rajoute 300 m2. « Il fallait agrandir l'atelier, créer une salle de réunion, un espace de service avec la vente, la reprise puis la réparation de téléphones, de tablettes et d'ordinateurs », poursuit-il. C'est à cette époque que le magasin Camara de Bagnols intègre ses locaux. Puis, il y a deux ans, Pierre-Louis Bodin le rejoint à son tour pour y implanter Save my Device, qui oeuvre dans le domaine de la réparation de smartphones, tablettes et ordinateurs et la vente d'appareils reconditionnés. L'entreprise possède aussi son studio à l'étage, pour y réaliser des packshots, des photos de produits en bon français, et propose une large gamme de services.

Indépendant et fier de l'être

Mais l'essentiel de l'activité se trouve dans l'atelier de réparation d'appareils photo. Il faut dire que « nous sommes de moins en moins nombreux. Dans le Sud, on doit être trois ou quatre », affirme Franck Mazellier. Outre la rareté, ce qui fait le succès de l'atelier réside aussi dans le professionnalisme et le prix des réparations. Car, sur le principe d'une casse automobile, l'atelier stocke un grand nombre de pièces détachées qui ne font pas partie des pièces d'usure, « ce qui nous permet de proposer des tarifs beaucoup moins chers que les constructeurs », avance-t-il. Des constructeurs « qui jouent de moins en moins le jeu », regrette-t-il, en restreignant à quelques années la disponibilité des pièces détachées neuves, que l'atelier utilise beaucoup par ailleurs.

L'idée reste simple : « Donner une seconde vie au matériel, affirme le Laudunois. Beaucoup de gens jettent leur matériel ou le mettent de côté alors qu'on peut le réparer. » Peu importe sa marque. Photo ciné réparation reste indépendant, avec fierté.

Il n'existe pas de formation de réparateur, et pourtant la demande est là ! (Photo Thierry Allard)

« Ça nous laisse une grande souplesse. Ici il n'y a pas un technicien qui fait deux fois la même chose dans une journée », affirme le patron. L'atelier compte cinq techniciens et l'entreprise onze salariés en tout à Laudun-l'Ardoise et deux à Nantes, où Franck Mazellier a racheté un atelier en 2011 pour y faire aussi de la réparation. Autant de techniciens qui ont été formés en interne puisqu'il n'existe pas de formation dédiée à ce métier, alors qu'il y a du besoin. L'entreprise ne manque pas d'activité, loin de là. Elle travaille pour moitié avec des gros magasins et des sites Internet importants qui lui envoient leurs appareils sous garantie en SAV et pour moitié avec des particuliers qui passent soit directement en boutique soit par le site Internet de l'atelier.

Car si Photo ciné réparation est une PME, elle dispose d'un système qui pourrait faire pâlir plus d'un gros, et qui permet au client de tout faire en ligne, d'échanger avec un technicien et d'expédier directement son appareil vers Laudun. Photo ciné réparation n'a pas non plus à rougir de son matériel. Ainsi, l'entreprise a investi il y a quelques mois dans un projecteur spécifique qui permet de diagnostiquer les objectifs. Un outil coûteux mais très utile car, comme le rappelle Franck Mazellier, « on passe souvent plus de temps à régler qu'à réparer ». Et lui aussi car le patron est au four et au moulin, avec une passion intacte. « J'ai du mal à décrocher de l'établi, admet-il. Je suis toujours alléché de recevoir du nouveau matériel et de trouver d'où vient la panne. »

Thierry Allard

Retrouvez actuellement le numéro 47 d'Objectif Gard Le Magazine, en kiosque jusqu'au 2 septembre. Découvrez le sommaire ci-dessous :

Noémie Meger

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