Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.07.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 573 fois

MARCOULE Sûreté nucléaire : le niveau jugé "globalement satisfaisant"

marcoule

Le site de Marcoule.

- photo DR

La semaine dernière, s'est tenue la CLI (Commission locale d'information) de Marcoule. Tous les exploitants d'installations nucléaires du site ont fait le point sur l'année 2022 à travers leur rapport TSN (Transparence et sécurité nucléaire). L'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a également présenté un rapport "globalement satisfaisant". 

À quelques kilomètres de Bagnols-sur-Cèze, au bord du Rhône, la plateforme de Marcoule emploie environ 4 000 salariés (5 000 en comptant les sous-traitants). Plateforme de près de 300 hectares qui se divise en plusieurs sites : installations du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) qui est un centre de recherche, Orano Melox où on fabrique le combustible MOX pour faire tourner les centrales nucléaires, Cyclife Centraco qui traite les déchets faiblement radioactifs, ou encore Steris Gammatec qui stérilise principalement du matériel médical. Toutes ces installations font l'objet de contrôles tout au long de l'année pour vérifier leur sûreté. En 2022, 33 inspections ont été réalisées par l'ASN à Marcoule, dont 20 au CEA Marcoule et 8 à Melox.

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Les exploitants des installations de Marcoule ainsi que l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) ont présenté le rapport TSN (Transparence et sécurité nucléaire) lors de la CLI (Commission locale d'information), présidée par Alexandre Pissas.  • photo Marie Meunier

"Nous retenons deux évènements significatifs classés au niveau 1 de l'échelle INES en 2022. Un à Centraco et un au CEA Marcoule", indique Mathieu Rasson, chef de la division de Marseille de l'ASN. À Centraco, il s'agit d'un dépassement de délai d'entreposage de déchets et au CEA d'une chute d'un bouchon dans une cellule de la centrale Phénix. Créée après l'accident à la centrale Tchernobyl, l'échelle INES permet d'évaluer la gravité d'événements dans le domaine nucléaire. Elle va de 0 à 7. Sachant que le niveau 0 se rapporte à un écart et que le niveau 1 correspond à une anomalie. À partir de 2, on parle d'incident, de 3, d'incident grave, et de 4, d'accident. 

Un niveau de sûreté jugé "globalement satisfaisant" pour les installations

Pour chacune des entités de Marcoule, l'ASN a émis une appréciation générale qui est, comme pour l'année précédente, "globalement satisfaisante". "Cela signifie que l'ASN considère que l'activité est bien tenue, néanmoins, des axes de travail ont été identifiés sur lesquels on pousse les exploitants à progresser", explique Mathieu Rasson.

Durant cette CLI, les exploitants ont aussi rendu compte de leur impact sur l'environnement, du nombre d'accidents de travail, de la dosimétrie reçue par les opérateurs en 2022...  Sur toutes les installations de Marcoule, la radioprotection est également un sujet prégnant. À Orano Melox, on se réjouit d'ailleurs de la baisse de la dose maximale reçue, passant 11,25 mSv (millisievert) en 2021 à 10,597 mSv en 2022. 

Chez Cyclife Centraco qui compte plus de 300 salariés, l'une des priorités était aussi de poursuivre des efforts pour baisser l'accidentologie, comme l'atteste Guénola Guillon, directrice générale de Cyclife France : "En 2021, nous avions eu 7 accidents avec arrêt de travail. En 2022, on en a déploré 3. Cette année, on en a déjà eu un. Il y a une amélioration mais rien n'est gagné, notre attention ne se relâche pas. La sécurité, il faut en parler tous les jours."

La mise en service de DIADEM envisagée pour début 2025

Durant cette CLI (Commission locale d'information), les exploitants d'installations nucléaires sur la plateforme de Marcoule ont fait part des temps forts de l'année 2022 et de l'avancée de leurs projets. Le CEA de Marcoule poursuit le démantèlement de la centrale Phénix : l'objectif est d'atteindre 50% d'évacuation des combustibles du coeur en 2023. Concernant l'installation DIADEM, encore en cours de construction (et qui servira à entreposer des déchets irradiants, NDLR), le CEA a envoyé une demande de mise en service qui est envisagée pour l'heure à début 2025.

Chez Orano Melox, la production de combustible MOX s'élève à près de 60 T (tonnes) en 2022 contre 51 T en 2021. "Cette année, on vise quasiment 75 T, on a bon espoir d'y arriver", ajoute Florent Novain, directeur protection, sûreté santé sécurité environnement chez Orano Melox. L'enjeu autour de la production est fort puisque 22 des 56 réacteurs français exploités par EDF sont "moxés" et en ont besoin pour fonctionner. "Pour répondre à 100% des besoins d'EDF, il faudrait être à 100 T. Ce pourrait être en 2025 avec nos meilleurs efforts en 2024", précise Florent Novain. 2022 a aussi été marquée par le lancement du Campus des métiers du recyclage que 250 salariés et sous-traitants fréquenteront chaque année.

À Cyclife, les recrutements continuent : il y en a eu 29 en 2022 soit 10% de l'effectif. Depuis début 2023, 10 autres recrutements ont été effectués et d'autres devraient intervenir d'ici la fin de l'année. Quant à Steris, dernier arrivé sur la plateforme de Marcoule, il fêtera son 10e anniversaire en janvier 2024.

Marie Meunier

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