MÉJANNES-LE-CLAP En piste pour les championnats de France de paracyclisme !

Le club morbihanais du Road Runner handi-sport
- François DesmeuresLes premières courses se sont déjà élancées, vendredi après-midi : un relais handi-bike et un contre-la-montre par équipe de trois. Jusqu'à dimanche midi, le centre sportif départemental de Méjannes-le-Clap reçoit, pour la troisième fois, la Handi Garc Clasic. Mais surtout, l'épreuve compte, cette année, pour les championnats de France de paracyclisme handisport, tout en étant une manche internationale UCI (Union cycliste internationale).
La persévérance paie. Après deux éditions réussies de la Handi Gard classic, une amélioration des conditions de course et de vie autour du centre sportif départemental, avec 24 km de boucle paracycliste, ou après avoir été centre de préparation aux JO et glaner l'ambition d'être un véritable pôle vélo, la course Handi Gard 2025 monte en gamme. "L'an dernier, la fédération nous a demandé d'être support du championnat de France", explique Katy Gillet, qui travaille au service Sport et handicap du Département du Gard. Les équipements départementaux de Méjannes accueillent donc cette année non seulement le championnat de France de paracyclisme handisport, mais aussi une manche internationale de l'UCI. Des Allemands, Slovaques ou Australiens se sont joints à la fête, pour composer un plateau de 157 coureurs, qui se divisent par catégorie, handbike, tandem et tricycle.
Et c'est peu dire que le plateau est de haute volée, avec une partie de coureurs présents aux Jeux Paralympiques de Paris 2024, qui s'affronteront ces samedi et dimanche. Les circuits peuvent aller jusqu'à 20 kilomètres, sur des routes qui restent ouvertes à la circulation automobile. Vingt signaleurs sont chargés de négocier avec des conducteurs qu'on espère plus coopératifs que lors de l'Étoile de Bessèges. C'est d'ailleurs Bernard Dourdil qui chapeaute l'équipe de bénévoles, lui qui tient le même rôle sur l'Étoile.
Et sans bénévole, pas d'organisation possible, explique Yann Lequeux, responsable de l'association CAP 30, à la manœuvre de l'organisation, avec le support financier du conseil départemental du Gard. "Une épreuve de ce genre coûte autour de 50 000 € à organiser. Mais sans bénévoles, c'est facilement le double." Breton d'origine, Yann Lequeux a constaté que les courses se faisaient extrêmement rares au sud de Lyon. "C'est déjà compliqué pour les valides, ça l'est encore plus pour les para-athlètes..."
Des athlètes handicapés qui pratiquent généralement dans les clubs de valides, quand deux clubs seulement sont dédiés aux handicapés dans le Gard. Alors Yann Lequeux et le Département ont de l'ambition. "On a voulu marquer le coup et valoriser le travail fait par le Département. Mais c'est une course pour durer. L'idée, c'est d'ancrer le rendez-vous au niveau international en étape de coupe du Monde." Déjà, les organisateurs espèrent accueillir une nouvelle fois le championnat de France dès l'an prochain. Professionnelle, l'équipe Cofidis est revenue, marquant une confiance certaine envers l'organisation.
Élu au comité handisports du Gard, et bénévole, Nathan Nasser se félicite de cette opportunité "et du soutien du Département". Le comité est lui-même actif durant l'année. "On organise plusieurs manifestations, pour petits et grands. On a des journées mensuelles, le mercredi pour les jeunes, avec des sports de glisse au Grau-du-Roi, et le jeudi pour adultes, avec kayak au lac des Cambous." Le comité handisports organise même deux séjours estivaux. Si le séjour adultes est complet, celui pour jeunes, fin août à Hyères (Var), dispose encore de quelques places (*).
Côté athlètes, ce vendredi a surtout débuté par le contrôle des licences la remise des dossards, avant les deux cours de fin de journée. Ce samedi, la journée débute à 8h30, jusqu'à 19h. Parmi les concurrents, John Itchner et Joseph Pedevernad, qui courent en tandem sont partis samedi dernier de Tahiti. "On est venus avec une délégation polynésienne qui est partie sur les championnats des Dom-Tom, en Martinique, pour les valides."
À leur connaissance, ils sont le seul équipage tandem handisports de l'archipel polynésien. "Localement, on fait les compétitions avec les valides." Et pour venir jusqu'à Méjannes-le-Clap, il a fallu débourser 7 000 €. "La fédération tahitienne nous a payé l'avion. Pour le reste, on a fait de la vente de plats, qui nous a rapporté 850 €. Et le club de vélo nous a aidés. On essaie de venir tous les deux ans..." La prochaine fois, ce sera donc, peut-être, aussi à Méjannes-le-Clap.
(*) Contacter Jeanne Lamy au comité départemental handisports