Publié il y a 7 h - Mise à jour le 07.06.2025 - Corentin Corger - 3 min  - vu 3595 fois

NÎMES "La feria c'est le jackpot", les contrôles de chauffeurs de VTC renforcés

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La police et les services de la préfecture sont sur le pont

- Photo Corentin Corger

En deux matinées, 14 infractions ont été relevées pour 11 véhicules contrôlés. 

Depuis plusieurs semaines, la colère gronde à nouveau chez les taxis principalement à cause de la réforme des tarifications des transports sanitaires. L'autre motif d'insatisfaction, latent depuis l'arrivée des chauffeurs VTC (Véhicule de transport avec chauffeur), c'est le non-respect par certains conducteurs de la réglementation en vigueur et l'obligation de retourner à son lieu de garage une fois la course terminée.

Avec la feria de Pentecôte, les représentants des taxis de Nîmes ont sollicité la préfecture du Gard pour mener des contrôles auprès des VTC. Ce jeudi matin, une opération était mise en place devant la gare par la police nationale, « pour contrôler les VTC qui rôdent autour de la gare parce que les maraudes sont interdites », rappelle Jérôme Nicolas, chef de la brigade moto de Nîmes. C’est la principale différence avec les taxis qui eux peuvent stationner sur les lieux très fréquentés. Sauf si le lieu de garage, un emplacement privé, est situé à cet endroit.

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À gauche, Jérôme Nicolas, chef de la brigade moto de Nîmes, cherche les VTC qui rôdent • Photo Corentin Corger

Uber, Bolt, Allocab… Les plateformes sont désormais nombreuses à disposer de chauffeurs à Nîmes. La plupart sont auto-entrepreneurs, certains sont salariés. Pour détecter ceux qui « trichent », les policiers utilisent les applis mobiles afin de repérer les voitures situées à proximité de la gare. Les motards partent ensuite à vive allure pour appréhender les chauffeurs et procéder à un contrôle administratif. Les chauffeurs doivent respecter un cahier des charges assez lourd pour exercer.

« L'année dernière, on a subi une arrivée de 80 à 100 VTC sur la feria »

Et surtout vérifier que le conducteur n’est pas en maraude. « Certains trichent encore plus en période de feria avec un afflux de tous les VTC de France. On a déjà contrôlé des VTC qui venaient de région parisienne. Ils restent là les cinq jours de feria parce qu'il y a de l'argent à se faire », pointe Jérôme Nicolas, prenant aussi l’exemple du festival de Cannes. Les premiers conducteurs contrôlés, plus ou moins coopérants, sont bien domiciliés à Nîmes et s’étaient bien déconnectés de l’application utilisée après avoir terminé leur course afin de la rallumer une fois revenus à leur base.

Sur cette première opération du week-end, cinq infractions ont été néanmoins relevées sur les quatre véhicules contrôlés. Une opération réalisée sous les yeux des taxis, qui saluent forcément cette initiative. « La feria, c’est le jackpot. L'année dernière, on a subi une arrivée de 80 à 100 VTC sur la feria, ce qui représente une perte de chiffre d'affaires de 30 à 40 % », déplore Benjamin Vernier, président des taxis de Nîmes. Des Parisiens, Bordelais, Lyonnais ou encore Toulousains loin de respecter la réglementation. Pour des gros délits, l’amende peut aller jusqu’à 15 000 euros.

« On dénonce ce genre de pratique. C’est de la concurrence déloyale, car nous, on est cantonné dans un département », poursuit le chauffeur de taxi (voir vidéo ci-dessous). Beaucoup de festaïres, afin d’éviter de mettre en danger les autres et de perdre leur permis, laissent la voiture et font donc appel à ces différentes plateformes qui ont aussi droit à leur part du gâteau tant qu'ils sont dans les clous. Au vu des chiffres, ces contrôles semblent justifiés : hier matin, sur les sept VTC contrôlés, neuf infractions ont été relevées, dont une pour un permis de conduire annulé. Les policiers ont prévu de poursuivre les contrôles tout au long de ce week-end de feria.

Corentin Corger

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