Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 30.04.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1783 fois

NÎMES Les libraires résistent et créent une nouvelle manière de consommer la culture

Vincent Teissier (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

La crise du coronavirus implique bon nombre de remaniements au sein de notre vie quotidienne. Les gestes barrières sont plus que jamais nécessaires lors du confinement mais ils prendront un autre relief d'ici quelques semaines. Les libraires nîmois, avec à leur tête Vincent Teissier, sont en plein dans la tempête. 

Vincent Teissier, le barbu, président des libraires de Nîmes, est clair sur la question, " On va déjà attendre les mesures exactes du déconfinement pour voir et connaître les contraintes à suivre, le nombre de personnes qu’il y aura dans les magasins, le port du masque, le gel hydroalcoolique… Quoiqu’il arrive il va falloir conserver certaines nouvelles habitudes de travail et de fonctionnement actuelles car si une deuxième vague de coronavirus venait à toucher la France et que nous étions obligés de repartir pour un nouveau confinement, ça serait une catastrophe ! "

Ici, la libraire L'au Vive, rue Régale (Photo Anthony Maurin).

Oui, le secteur du livre, même s'il a connu un réveil soudain, n'est pas des plus flamboyant. La culture ne perd pas d'argent, en fait gagner au territoire et est rarement délocalisable... Cependant, elle est touchée, comme tout le reste du monde, par le coronavirus. "Nous avons fermé au début du confinement pendant quinze jours puis nous avons commencé à initier une permanence de deux matinées par semaine. Les commandes mettent entre 10 et 12 jours (NDLR 3 à 5 jours en temps normal) mais elles arrivent ! Bon, on a parfois quelques colis qui partent dans la nature mais dans l’ensemble tout fonctionne bien " poursuit Vincent Teissier.

Fermée, la boutique de la rue Régale, manquait aux lecteurs qui sont, pour les frangins Teissier, de vrais habitués. " Les lecteurs sont contents car nous arrivons à les servir. Ils viennent chercher leur livre que parfois ils avaient commandé avant le confinement ! Il y avait une réelle demande de la part des lecteurs qui sont, chez nous, souvent de gros lecteurs. "

(Photo Anthony Maurin).

Ce qu’on leur demande le plus ?  La lecture facile. Des choses pas trop compliquées comme les polars, histoire de se changer la tête… Les lecteurs veulent se jeter dans des choses qui nécessitent moins de réflexion. Évidemment, c’est dur pour tout le monde. Pour les libraires comme pour les consommateurs de livres mais en général les clients comprennent les problématiques et voient que c'est le commerce dans son ensemble qui change.

À Nîmes, " Goyard, les Lettres de mon moulin ou l’Eau vive sont organisées un peu comme nous mais chaque librairie a son mode de fonctionnement. Elles ont des horaires d'ouverture pour récupérer des commandes, des points de retrait au magasin. Pour Siloë-biblica et Diderot, les boutiques semblent fermées " note Vincent Teissier.

Quant aux aides financières de l'État et à la reprise à venir de tout ce pan de l'économie, pour le libraire,  " Nous avons touché les 1 500 euros du fonds de solidarité et nous allons en faire aussi la demande pour le mois d’avril mais nous n’avons jamais demandé de subventions alors c’est pas facile… En tout cas les éditeurs et les distributeurs ont fait de gros efforts pour les libraires. "

Nous allons repartir en lissant nos dettes car il va falloir tout rembourser quand même ! Notre public est en général assez âgé mais les gens viennent déjà alors nous sommes confiants. Je veux juste dire et bien faire comprendre qu’il faudra vraiment respecter les consignes car ces gestes sanitaires auront leur importance si nous ne voulons pas que l’économie de la France s’effondre.

Anthony Maurin

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