Nîmes Olympique vit des heures décisives et un tournant dans son histoire. Relégué sportivement, pour la première fois, en N2, le club doit présenter un budget solide en urgence pour éviter d'être rétrogradé administrativement en R1. Mais désormais, ce n'est plus Rani Assaf, le président et actionnaire majoritaire de la section professionnelle, qui est aux manettes de la partie sportive. Déjà mardi, c'est Yannick Liron, président de l'association, qui s'est rendu à la DNCG. 

Ce jeudi, un nouveau cap vient d'être franchi, car Yannick Liron annonce officiellement que l'association récupère l'ensemble de la gestion sportive du club jusqu'à l'équipe première, "la société actuellement détentrice des droits sportifs de Nîmes Olympique a exprimé son souhait de résilier la convention qui la lie à notre association." En lâchant le sportif, il s'agit d'un véritable premier pas de Rani Assaf vers un départ. 

Une fois la signature du président de la SASP obtenue, Yannick Liron a rapidement élaboré un formulaire en ligne pour permettre aux entreprises locales de participer financièrement à la conception du budget pour maintenir l'équipe en N2. Il y a urgence ! Après le sursis à statuer de mardi prononcé par la DNCG, il faut absolument pour l'asso envoyer, avant vendredi 20 juin minuit, des garanties pour un budget solide en N2. 

Le Département mettrait 100 000 euros

"Face à cette situation, notre association se mobilise pour préparer un projet solide qui permettra, d’assurer la continuité du club en National 2, dans un cadre associatif conforme à la réglementation. Dans ce contexte, nous devons présenter demain vendredi 20 juin avant minuit, un budget équilibré et crédible à la DNCG, et démontrer la mobilisation de l’ensemble des acteurs institutionnels, économiques et sociaux de notre territoire. Nous vous sollicitons pour remplir le formulaire joint, exprimant votre volonté d’apporter un soutien sous forme de mécénat ou de sponsoring. Tous ces engagements, formalisés, seront pris en compte par la DNCG", explique clairement l'association. 

La somme évoquée est autour de 1,5 million d'euros. Comme il s'agit d'une association, les collectivités peuvent mettre la main à la poche, ce serait le cas de la ville de Nîmes, de Nîmes métropole. Selon nos informations, le Conseil départemental pourrait augmenter sa subvention de 40 000 à 100 000 euros. Comme annoncé samedi dernier par le conseiller régional Fabrice Verdier, la Région Occitanie devrait aussi mettre au pot. 

Un prévisionnel de 1 500 abonnés

Dans le budget prévisionnel qui va être envoyé, l'association va aussi y inscrire des recettes attendues. Elle table sur environ 1 500 abonnés pour la saison prochaine et une billetterie d'environ 3 000 personnes par match à domicile. Sans oublier, le retour des partenaires avec la volonté de retrouver un club des 100. D'où déjà ce premier appel lancé aux entreprises locales pour sauver le club, via ce formulaire d'intention d'adhésion, avec un engagement de mécénat ou de partenariat. Une réunion du Cercle Mozart, un groupement d'entrepreneurs nîmois, est prévue ce soir. Et cette nécessité de trouver encore des fonds suffisants sera au cœur des discussions.

"On a eu que quatre jours depuis le passage à la DNCG pour rebâtir le budget alors que les autres clubs de N2 le font en un an. C'est complexe, mais on sait que l'on peut compter sur les entreprises et amoureux du club pour se mobiliser afin que le Nîmes Olympique ne soit pas prochainement en R1", fait savoir une source proche du dossier. Le budget sera étudié en début de semaine, Yannick Liron sera normalement présent mardi à Paris pour défendre le dossier nîmois et la réponse sera connue en fin de journée.

Location de la Bastide et des Antonins

En cas de validation, Yannick Liron serait donc à la tête du sportif et, selon nos informations, il aurait déjà pris attache auprès de Marc Collat, un dirigeant aguerri, pour trouver un entraîneur et monter rapidement une équipe, car la reprise de l'entraînement est prévue début juillet. En parallèle, les acteurs de cette reprise, donc Franck Proust, premier adjoint à la Ville et président de Nîmes métropole, travaillent aussi sur le dossier de la Bastide et du stade des Antonins pour que toutes les équipes du club puissent continuer à s'entraîner et que la formation de N2 continue à jouer dans l'enceinte provisoire.

Deux équipements, propriété de Rani Assaf. Ainsi, une réunion s'est tenue hier en présence des différents protagonistes. La ville de Nîmes a fait une proposition de location pour le centre et le stade, les deux parties ne se sont pas encore mis d'accord sur un montant mais "c'est en bonne voie", nous fait-on savoir. Encore une fois, Nîmes Olympique vit un moment crucial de son existence et certainement unique dans l'histoire du football français, mais si la mobilisation de toute ville vient à payer, la survie d'un club n'en sera que plus belle.

Voici le formulaire envoyé aux entreprises locales.