Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.09.2022 - pierre-havez - 2 min  - vu 991 fois

NÎMES Un an de prison ferme pour un toxicomane braqueur de pharmacies

Commissariat de police de Nîmes (Photo d'illustration / Objectif Gard)

Frédéric, 43 ans, a tenté de se faire remettre de puissants somnifères sous la menace d’un couteau dans deux pharmacies nîmoises, les 30 juillet et 29 août derniers.

Jugé en comparution immédiate, le toxicomane rondouillard, t-shirt et cheveux blanc fait amende honorable. « Je reconnais mes torts, je n’aurai pas dû sortir une arme », déclare-t-il piteusement. Un mois plus tard, il récidive pourtant dans une autre pharmacie, mais la gérante lui ordonne cette fois de partir provoquant son départ. « J’étais en manque de traitement, mais je ne voulais pas lui faire peur », regrette-t-il encore platement.

Dépendance au Stilnox

Dépendant au Stilnox et à ses effets psychotropes, le prévenu jure qu’il ne recommencera jamais, après ces derniers jours passés en détention provisoire. En récidive, il encourt cette fois 7 ans d’emprisonnement, lui rappelle le président. Père de trois enfants, il est reconnu travailleur handicapé. Sa sœur témoigne à la barre. « Quand sa copine le met dehors, il se réfugie chez moi. Mais il est très malade. Sans traitement, il tombe et se fait pipi dessus, décrit-elle. Il faut l’aider, le placer sous tutelle, qu’une infirmière lui donne son traitement. Sinon, il prend les 14 cachets d’un seul coup, au lieu d’un seul ! »

La procureure requiert 24 mois d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis et obligation de soigner son addiction et en psychiatrie. « Il a toujours le même rituel : quand il n’a pas d’ordonnance et qu’il est seul dans une pharmacie, il sort un couteau, et ce, de manière répétée, relève Adelaïde Galtier. Son profil montre des fragilités, avec plusieurs hospitalisations récentes. Il ne sait ni lire, ni écrire. Il présente une déficience intellectuelle et vit dans la précarité… Mais on ne peut pas le relâcher comme cela, dans la nature. »

Troubles du sommeil

L’avocate de Frédéric plaide également pour une obligation de soins. « Il n’a à aucun moment tenté de se servir de son arme. Il a été condamné il y a plus de dix ans pour des délits routiers, mais jamais pour des violences, pointe Philippa Debureau. Pour soigner des troubles du sommeil, il a peu à peu augmenté sa consommation pour atteindre des niveaux choquants, c’est vrai. Mais il envisage désormais une cure de désintoxication. Il doit soigner son addiction. » Frédéric écope de 18 mois d'emprisonnement, dont 6 avec sursis, avec maintien en détention.

Pierre Havez

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