Sous la houlette de son président Jean-Paul Boré, la délégation gardoise de l’Association des amis pour la Mémoire de la Déportation est investie pour rendre hommage aux héros de la résistance et aux victimes du Nazisme. Ce lundi 1er septembre, on célébrait le 80e anniversaire du célèbre discours de Charles Bedos, bâtonnier de l’ordre des avocats de Nîmes de 1958 à 1961, qui s’exprima à la sortie de la Seconde Guerre mondiale devant 7 000 personnes dans les arènes. Pour cette édition symbolique, l’AFMD a vu les choses en grand avec une reconstitution de ce discours sur la piste de l’amphithéâtre romain en présence de 500 spectateurs.

Une mise en scène intimiste, la nuit, pour donner encore plus de poids à l’enfer qu’a vécu cet avocat lié à Nîmes par la volonté de défendre « ses petits » comme il les appelait avec beaucoup d’affection. Il s’agit de Jean Robert et Vincent Faïta, deux résistants communistes nîmois, condamnaient à la décapitation le 2 avril 1943 par la justice du maréchal Pétain. Charles Bedos tentera de les défendre pour leur éviter cette sentence, en vain. Pour avoir tenté de leur sauver la vie, il est déporté à Mauthausen. « Ces petits sont montés à l'échafaud en se tenant par la main, la tête haute en chantant la Marseillaise », racontait la scénariste sur scène reprenant des déclarations d’Alix, l’épouse de Charles Bedos.

Ce dernier survit à l’atrocité des camps nazis et revient en France, le 15 mai 1945. Après avoir passé tout l’été à rencontrer plus de 200 déportés pour recueillir leurs témoignages, il élabore ce long discours prononcé donc le 1er septembre 1945 dans les arènes de Nîmes en présence notamment de journalistes de la BBC. Un discours mémorable qui a donc de nouveau retenti, hier soir, pour ne pas oublier les drames de l’histoire. Des déclarations effroyables relatées, « nous n'étions qu’une réserve dans laquelle les SS puisaient pour leur caprice afin de nous envoyer à la mort ou aux travaux forcés. »

Un devoir de mémoire et un hommage vibrant en présence de Franck Proust, président de Nîmes métropole et premier adjoint de la ville de Nîmes et du sénateur LR Laurent Burgoa. Mais aussi de la députée RN Sylvie Josserand, avocate de formation. Au premier rang, se trouvaient également de nombreux avocats et magistrats. En 2026, cela fera 60 ans que Charles Bedos est décédé, sa veuve Alix a quant elle vécut jusqu’en 2020.